Paris : Jeannine, 86 ans, a été massacrée par son voisin serviable

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Paris : Jeannine, 86 ans, a été massacrée par son voisin serviable

Cécile Beaulieu | Publié le 29.12.2011, 18h43


C'est dans cette petite cité calme que le drame s'est déroulé

Jean-Paul, le voisin, l’ami, le «gars serviable», aurait sauvagement tué Jeannine Gruffy, 86 ans, d’une quarantaine de coups de couteau... pour une carte bleue. Au 26-28, rue Brillat-Savarin, une toute petite cité HLM proprette du XIIIe arrondissement de Paris, nichée à quelques encâblures du stade Charlety, l’incrédulité règne. Ici, tout le monde se connaît. Depuis des décennies, même. Les locataires, âgés pour la plupart, ont vieilli ensemble, derrière les murs de briques et de pierres de ces bâtiments bien entretenus construits après-guerre, et destinés à loger ceux qui avaient tout perdu dans les bombardements.

Jeannine Gruffy, ancienne employée dans le notariat, veuve depuis le milieu des années 80 et mère d’une fille unique handicapée partie vivre à Toulouse, était arrivée en 1950 dans son petit appartement du deuxième étage. Jean-Paul, le solide déménageur de plus de 130 kilos, l’octogénaire l’a connu alors qu’il gambadait dans le jardinet de la cité: il avait à peine 3 ans. Et depuis, avec son épouse, il ne cessait de proposer ses services à Jeannine. D’ailleurs, il avait la clef de son appartement, comme de bien d’autres de la cité Brillat-Savarin qu’il parcourait tous les jours, son chien au bout d’une laisse.

«Je n’arrive toujours pas à réaliser qu’une chose pareille ait pu arriver, soupire Bernadette, qui habite quatre étages au-dessus de chez Jeannine. Ce jour-là, je suis allée chez elle avec des courses que j’avais faites pour elle, et je l’ai trouvée, baignant dans son sang, dans l’entrée de l’appartement. Elle avait manifestement été attaquée par derrière.» Pourquoi? Comme ses voisins, Bernadette retourne inlassablement la question dans sa tête. «Jeannine s’était rendu compte il y a quelques temps, d’anomalies sur son compte en banque. A-t-elle soupçonné Jean-Paul? Lui a-t-elle fait part de ses doutes et déclenché une colère meurtrière? s’interroge-t-elle. Ou alors il a tout simplement «pété les plombs» .... C’est incompréhensible».

Après le meurtre, Jean-Paul, connu pour être particulièrement volubile et nerveux, était devenu étrangement taciturne et silencieux. Arrêté mercredi aux petites heures du jour par les policiers de la brigade criminelle, le déménageur a été rejoint, en garde à vue par son épouse dont le rôle éventuel dans l’affaire n’était pas encore déterminé jeudi soir. Le «bon voisin», serviable et causant, lui, aurait retiré près de 2500 € avec la carte bleue de sa victime... Et acheté un poste de télévision. Confondu par les images des caméras de vidéosurveillance des distributeurs bancaires, le déménageur a quitté, encadré de policiers, la petite cité Brillat-Savarin incrédule.