Alger : Hollande reconnaît les souffrances infligées par la colonisation

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Alger : Hollande reconnaît les «souffrances» infligées par la colonisation

Publié le 20.12.2012, 09h27 | Mise à jour : 10h01


BFM-TV

Au deuxième jour de sa visite en Algérie, François Hollande est ce jeudi matin à la tribune du Parlement algérien. La veille, le président français a promis «vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées». Mais il a souligné que ce passé ne doit pas «empêcher de préparer l'avenir, c'est ce que je dirai demain aux parlementaires algériens». Une dizaine de partis politiques algériens, dont quatre islamistes, ont dénoncé «le refus des autorités françaises de reconnaître, excuser ou indemniser, matériellement et moralement, les crimes commis par la France coloniale en Algérie».

«Je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien», a lancé le président devant les parlementaires algériens. Parmi ces souffrances, il a cité «les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata», qui «demeurent ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens».

Plus tôt dans la matinée, à Paris, le vice-président du FN Louis Aliot, était interrogé jeudi matin par LCI sur le sens de cette allocution. «Il sait que le terme repentance ne plait pas beaucoup à l'opinion, notamment française». «Il a parlé de vérité, mais quand on connaît l'orientation de la vérité au PS, qui est un allié historique du FLN, je me fais encore beaucoup de souci sur le discours que va faire M. Hollande», a commenté le responsable du Front national. Selon lui, il faut «développer l'économie en Algérie pour que les populations algériennes soient fixées sur leur territoire et participent à l'effort de leur nation».

En Algérie, une large majorité de la population souhaite que les relations avec l'ancienne puissance coloniale se normalisent, 57% se disant favorables à une relation "exemplaire" avec la France. En France, en revanche, les avis restent partagés: 35% des Français estiment que le président ne devait pas présenter d'excuses à l'Algérie, 13% jugent qu'il devait le faire et 26% y sont favorables à «condition qu'Alger présente des excuses au sujet des pieds noirs et harkis».

Pour ouvrir un «nouvel âge», dans la relation entre leurs deux pays, François Hollande et Abdelaziz Bouteflika ont signé mercredi soir une «déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre la France et l'Algérie». Les deux présidents ont également assisté à la signature d'une demi-douzaine d'accords dont celui, âprement négocié, sur la construction près d'Oran (Ouest) d'une usine de montage de Renault susceptible de produire à compter de 2014 au moins 25.000 véhicules par an.