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Critiqué par ses utilisateurs, Instagram fait son mea culpa
Mis à jour le 19/12/2012 à 11:11 | publié le 19/12/2012 à 08:58
«Pour être clair: il n'est pas dans notre intention de vendre vos photos», assure Instagram.
Le réseau social promet qu'il n'a aucune intention de revendre les photos de ses membres pour de la publicité.
Instagram fait marche arrière. Mardi soir, le réseau social de photos a annoncé qu'il allait modifier ses nouvelles conditions d'utilisation, qui doivent entrer en vigueur le 16 janvier. Plus question de laisser entendre que les photos des membres puissent servir de support publicitaire. «Pour être clair: il n'est pas dans notre intention de vendre vos photos», écrit Kevin Systrom, PDG et co-fondateur de la start-up dans un billet de blog. «Nous travaillons sur un nouveau phrasé qui le rendra plus clair», poursuit-il.
Les nouvelles règles d'utilisations présentées la veille entretenaient une certaine confusion. «Vous acceptez qu'une entreprise ou toute autre entité puisse nous payer pour afficher votre nom et profil d'utilisateur, vos photos [...] en lien avec des contenus payants ou sponsorisés, sans que cela ne vous donne droit à une compensation», écrivait Instagram. Une autre clause précisait que les publicités ne seraient pas toujours indiquées comme telles, en contradiction avec les bonnes pratiques sur le Web. Pour ne rien arranger, Instagram annonçait aussi qu'il allait croiser les données recueillies auprès de ses membre avec celles obtenues par Facebook, sa nouvelle maison-mère.
Ces conditions ont déclenché une fronde d'utilisateurs de l'application, qui ont craint que leurs photos soient récupérées à des fins commerciales. «Instagram va être le premier service que j'abandonne en raison de ses conditions d'utilisation», a dit l'un d'eux sur Twitter. «Compte Instagram dégagé (marre des CGU abusives et qui piquent/vendent vos infos...)», a expliqué un autre. Des articles expliquant comment récupérer ses photos et supprimer son compte ont fleuri. Sur Instagram, le magazine National Geographic a posté une photo faisant part de sa «préoccupation», et annonçant la suspension de son compte.
«Des formes innovantes de publicité»
Dans les plans d'Instagram, il n'était pas question de revendre un jour les photos de ses membres, mais de pouvoir «tester des formes innovantes de publicité», assure Kevin Systrom. Par exemple, l'application de photos souhaiterait montrer à vos amis que vous suivez une marque sur le réseau social de photos, ce qui permettra à cet annonceur d'accroître son nombre d'abonnés en profitant d'un effet de bouche-à-oreille. C'est exactement le modèle de Facebook, qui a développé des modules de statuts sponsorisés.
Comme le rappelle le blog TechCrunch, la crise traversée par Instagram en rappelle d'ailleurs tant d'autres vécues par son nouveau propriétaire. Mark Zuckerberg a déjà plusieurs fois confessé des erreurs dans le lancement de nouvelles fonctionnalités. Le jeune patron est même allé jusqu'à présenter ses excuses, ce que n'a pas encore fait Kevin Systrom, de quelques mois son cadet. Ces péripéties n'ont jamais freiné la croissance du réseau social, qui compte aujourd'hui plus d'un milliard d'utilisateurs dans le monde.
Instagram, avec ses 100 millions de membres, a moins le droit à l'erreur. Son modèle est en effet copié de toute part. Twitter vient lui aussi d'ajouter une série de filtres dans son application pour donner du cachet aux photos publiées sur le réseau social. Flickr, pionnier de la photo sur le Web, a fait de même il y a quelques jours. Le service détenu par Yahoo depuis 2005 a profité de la situation pour tenter de se relancer. «Sur Flickr, vos photos vous appartiennent toujours», a-t-il écrit fort opportunément hier sur son site.