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| Sujet: L'ouvrage datait de l'époque coloniale : 2 morts et 9 blessés dans l'effondrement d'un pont à Boghni Mar 11 Déc - 11:15 | |
| Actualité Mardi, 11 Décembre 2012 09:50
L’ouvrage datait de l’époque coloniale : 2 morts et 9 blessés dans l’effondrement d’un pont à Boghni
Par : Samir Leslous
La catastrophe était telle, que si elle s’était produite durant la journée, elle aurait sans doute provoqué une véritable hécatombe. Mais, bien qu’elle ait eu lieu tardivement dans la soirée, elle n’a pas manqué de causer mort d’homme. Deux personnes ont perdu la vie et neuf autres ont été blessées, grièvement pour cinq d’entre elles, suite à l’effondrement total d’un des vieux ponts réalisés du temps du colonisateur français sur la route nationale 128, menant vers Boghni, dans le sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Il était 11h hier, sur le pont de N’tleta, un vieux pont métallique. Un gendarme, au milieu du barrage fixe dressé par l’ANP depuis les années 1990, exhorte les automobilistes à emprunter la route de Drâa El-Mizan ou de rebrousser chemin. Sur celle menant vers Boghni, un panneau indique “route fermée”. À un kilomètre de là, c’est une véritable catastrophe qui s’offre aux yeux. Le vieux pont métallique d’une vingtaine de mètres de long, le second sur cette route, s’est complètement effondré. Quatre véhicules renversés et dans un état méconnaissable sont toujours visibles, l’un à côté de l’autre, sur le lit de l’oued où ils ont fini après une chute libre de près d’une dizaine de mètres. Il s’agit d’une Mégane, d’une Hyundai Picanto, d’une Hyundai Accent et d’une Alto. Cette dernière est maculée de sang. “Celui qui était avec moi est décédé, nous étions cinq à l’intérieur”, nous dit, d’une voix à peine audible, Hamza, le visage plein de blessures et les yeux larmoyants, mais rivés sur son véhicule. Poursuivant péniblement son récit, la victime explique qu’elle roulait normalement lorsque subitement, sans rien comprendre, elle a senti le véhicule plonger dans le vide. “Il n’était pas encore minuit lorsque cela s’est produit et quand on a sauté dans le vide, le pont n’était déjà pas là, mais c’était impossible de s’en rendre compte”, dit-il. Les autres véhicules étaient déjà là, renversés. “On s’est démené seuls pendant quatre heures avant que la Protection civile n’arrive vers 4h du matin”, ajoute-t-il encore. C’est un des blessés qui s’est rendu jusqu’au barrage de l’ANP qu’il a alertée afin de prévenir la Protection civile. Rencontré sur les lieux, un responsable de la Protection civile, entouré d’une vingtaine de ses éléments, étaient sur place à notre arrivée ; il explique qu’une des victimes étaient déjà décédée à leur arrivée et la seconde a succombé au cours de son évacuation vers le CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou. Sur le lieu du drame, les proches des victimes et des anonymes ne cessent de s’interroger : comment les autorités ont-elles laissé des ponts aussi vieux sur cette route très fréquentée ? Comme tout le monde dans la région, les proches des victimes s’interrogent aussi sur les éventuelles raisons de cet effondrement. Personne ne croit à une histoire de sabotage. La rivière qu’il traverse n’a pas connu de crues particulières comme on a eu effectivement à le constater. Le pont date de 1991, selon certaines sources. Il a été réalisé durant les années 1940, affirment d’autres. Une chose est certaine, ce pont a été construit dans le cadre d’un projet ferroviaire lancé durant l’époque coloniale. Quelles peuvent donc être les véritables causes de cet effondrement ? Selon des sources crédibles, le pont devait subir des travaux de confortement, mais étant situé dans une zone concernée par la réalisation du barrage N’tleta, ces travaux n’ont plus été jugés nécessaires. Aujourd’hui encore, la question de la sécurité des ponts en Kabylie se pose avec acuité, d’autant que d’autres ouvrages similaires continuent d’exister sur cette même route de Boghni. Un pont de réalisation plus récente a été sérieusement endommagé suite aux fortes intempéries de l’hiver dernier. S L | |
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