Un week-end électoral dans la tempête

WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > Politique

Un week-end électoral dans la tempête

Mis à jour le 09/12/2012 à 14:58 | publié le 07/12/2012 à 17:56


Patrick Devedjian en campagne dans les Hauts-de-Seine, le 4 novembre.

L'impopularité de l'exécutif et la crise à l'UMP vont peser sur les trois partielles de dimanche.

Les élections partielles qui suivent une présidentielle sont en général perdues par le camp au pouvoir. Voilà pour la théorie. Mais en pratique, c'est le Front national qui pourrait être le principal bénéficiaire des législatives dont le premier tour se déroulera dimanche dans les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et l'Hérault.

La participation est traditionnellement faible lors de telles élections. L'état de disgrâce dans lequel l'exécutif s'enlise et la guerre Copé-Fillon pourraient aggraver encore la démobilisation des électeurs du PS et de l'UMP, mais un vote de protestation n'est pas à exclure dans les deux camps. Invité mercredi du «Talk Orange-Le Figaro», Benoist Apparu, qui fait partie des «non-alignés» de l'UMP, a dit craindre que «le FN devienne de fait le premier parti d'opposition» dès dimanche, «notamment» dans l'Hérault. Dans cette circonscription, la 6e du département, ni la socialiste Dolorès Roqué, vainqueur en juin avec dix voix d'avance, ni son adversaire UMP, Élie Aboud, ne sont assurés de se qualifier dimanche pour le deuxième tour. «Aujourd'hui, explique Benoist Apparu, on est dans une situation très atypique où le gouvernement et l'opposition sont très affaiblis. Tous les deux sont au fond du trou, ce qui profite potentiellement aux extrêmes.»

C'est sur ce ressort que comptent le parti de Marine Le Pen et la gauche de la gauche. Le rejet du recours déposé par le FN après la défaite de sa présidente à Hénin-Beaumont va selon toute probabilité inciter les électeurs frontistes à profiter des partielles du week-end pour se faire entendre. Les élus UMP les plus désespérés par le conflit Copé-Fillon en sont à souhaiter que le candidat FN se retrouve au deuxième tour, pour «forcer» les belligérants à s'entendre.

Mais rien ne dit qu'un tel scénario serait de nature à pacifier les esprits. Dans le cas d'un duel FN-PS dans l'Hérault, Jean-François Copé a déjà dit qu'il appliquerait la stratégie du «ni-ni» en n'appelant à voter pour aucun des finalistes. François Fillon, lui, ne s'est pas encore exprimé.

Dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne, une poussée du FN est également possible, mais ses candidats ont peu de chances de se retrouver au deuxième tour. La lassitude exprimée par les électeurs à travers les sondages pourrait surtout se traduire par des taux de participation historiquement faibles.