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Au Louvre-Lens, Hollande prône la démocratie culturelle
Mis à jour le 04/12/2012 à 14:19 | publié le 04/12/2012 à 13:42
François Hollande devant
La Liberté guidant le peuple, de Delacroix, en pension à l'antenne du Louvre de Lens pendant un an.
Le président de la République a étrenné ce mardi matin le musée installé sur un carreau de mine, en compagnie de Valérie Trierweiler et Aurélie Filippetti.François Hollande a inauguré ce mardi matin le Musée du Louvre-Lens, posé sur un carreau de mine à charbon de l'agglomération la plus pauvre de France, en compagnie de la première dame, Valérie Trierweiler, de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, de la maire de Lille, Martine Aubry, mais aussi des anciens premiers ministres socialistes Pierre Mauroy et Lionel Jospin.
Arrivé mardi vers 9h30 à Lens, le président de la République a été accueilli dans le hall d'accueil du musée, en forme de cube de verre, par un groupe d'anciens mineurs, casqués et vêtus de leur combinaison de travail, clin d'œil au passé minier de la ville de Lens. Il a ensuite parcouru la galerie du Temps et ses 205 œuvres, qui partent de la plus haute antiquité pour aller jusqu'en 1850.
«Ouvrir les portes de l'art, tout en contribuant à la vitalité d'un territoire, telle est l'ambition du Louvre-Lens», a déclaré le chef de l'État à l'issue de sa visite du nouveau musée. «Cette région, la plus jeune de France, la plus éprouvée par la crise et qui s'offre aujourd'hui le Louvre», a-t-il lancé. François Hollande y a vu un «message d'espérance à la population, toutes générations confondues, le signe de la volonté humaine qui rend parfois le souhaitable possible».
Hommage à Jacques Chirac Le chef de l'État a ensuite longuement rendu hommage à Jacques Chirac, qui fut «l'un des premiers à imaginer le Louvre hors le Louvre». François Hollande a aussi salué la ténacité de Jack Lang, fervent partisan de la décentralisation culturelle. «Difficile de résister à la pression de Jack Lang, même pour Jacques Chirac», a-t-il lancé.
M. Hollande a souligné qu'à ses yeux la démocratie devait être «culturelle». «Personne, devant l'art, ne doit se résigner à dire “ce n'est pas pour moi”», a-t-il dit, en rappelant la mise en œuvre promise pendant son quinquennat d'un plan pour l'éducation artistique.
Durant sa visite, le chef de l'États s'est attardé devant
La Liberté guidant le peuple, d'Eugène Delacroix. Prié de dire si la présence de ce tableau avait un sens particulier, François Hollande a répondu: «Oui, nécessairement, c'est le mouvement populaire, ouvrier, solidaire, et la liberté qui le guide, donc ici forcément il est à sa place.»
Un Louvre réinventé Le nouveau Louvre, qui ouvrira ses portes au public le 12 décembre, à Lens, est un concentré de chefs-d'œuvre dans un écrin moderne, designé par les architectes de l'agence japonaise Sanaa. Il s'étend sur 28.000 m2, dont 7.000 m2 de surface d'exposition, et inaugure une version contemporaine, synthétique et pédagogique du Louvre, aux antipodes de la vision encyclopédique qui définit le Louvre parisien.
Pour réussir son pari, le Louvre n'a pas hésité à envoyer à Lens toute une série de chefs-d'œuvre, notamment
La Liberté guidant le peuple (1831), de Delacroix, mais aussi
Baldassare Castiglione, de Raphaël, ou
Louis-François Bertin d'Ingres, qui s'installeront pour un an.
Le Louvre-Lens mise sur une fréquentation de 700.000 visiteurs la première année, et 500.000 les années suivantes. Située à une heure de Paris en TGV, la ville est au cœur du bassin minier, non loin de Lille et de la Belgique.