L'absence d'éducation sexuelle favorise la propagation du Sida en Algérie

L'absence d'éducation sexuelle favorise la propagation du Sida en Algérie

Publié le 26.11.12 | 13h33

En Algérie, le premier mode de contamination de la maladie du sida est sexuel. La transmission de cette maladie survient à cause de l’inconscience voire de l’irresponsabilité de l’un des deux partenaires. Il ne s’agit plus de dédouaner la femme au détriment de l’homme. Les deux sont susceptibles d’avoir des rapports sexuels en dehors de leur première relation, et ce sans protection.

Une réalité que ne veulent pas dissimuler les responsables de l’association de lutte contre le sida Solidarité Aids. Invités au forum d’El Moudjahid, ce lundi 26 novembre à l’occasion de la journée internationale du SIDA qui coïncide avec le 1er décembre, des conférenciers de cette associations ont insisté sur le fait que les jeunes sont bien « informés » mais ce qui leur échappe, à leurs yeux, c’est l’aspect comportemental quand il s’agit d’avoir des rapports sexuels ou plus précisément , il y a chez eux «absence d’éducation sexuelle ».

« Les 18-35 ans est la tranche la plus touchée par cette maladie» a déclaré l’un des membres de l’association. Avant de poursuivre que « ceux qui sont en phase de s’unir par le mariage procèdent à des tests de sérologie ». Le test passé, ils se permettent après des relations sexuelles avec un autre partenaire. « Comme s’ils croient qu’ils sont à l’abri du risque de se voir contaminé après avoir eu le résultat de la séronégativité » a ajouté le docteur Boufenissa Ahcène président de Solidarité Aids.

La réalité sociale de l’époque voulait que l’homme fût le principal vecteur de la maladie du sida qu’il transmettait à sa femme après son retour de l’étranger. Aujourd’hui « la donne a changé» a encore une fois insisté la conférencière F.Zmit également docteur. « Nous avons reçu des cas où l’époux est séronégatif, l’épouse est séropositive » a argumenté le docteur Boufenissa.

Le pire dans tous cela, c’est que l’examen prénuptial n’est pas imposé dans toutes les APC et «s’il est imposé il ne comporte pas l’examen de sérologie » a regretté la conférencière. Ce qui est encore plus « irresponsable » c’est que les couples prennent à la légère le test prénuptial et plusieurs ont un seul souci « juste remplir la fiche prénuptiale et ne font pas le test de sérologie », estime-t-elle. «Inconscience, irresponsabilité et absence de la conscience citoyenne sont des comportements de plusieurs personnes qui ne se soucient pas du devenir de leur propre santé ni de celle de leur progéniture» insiste le président de l’association Solidarité Aids.

Depuis le début de l’année jusqu’au 31 octobre, l’Algérie a enregistré 80 nouveaux cas de maladie de sida avéré et 471nouveaux cas de séropositifs ». L’hôpital El Kettar où exercent les deux conférenciers compte à lui seul «une dizaine d’enfants atteints du sida, en phase avancée de la maladie ». « Ces chiffres ne reflètent pas la réalité car beaucoup d’algériens ne se font pas dépister». Pourtant « anonyme » et « gratuit » le dépistage ne draine pas des foules a-t-on insisté lors de la conférence.

Hamida Mechaï
© El Watan