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Forte mobilisation contre le nouvel aéroport de Nantes
Mis à jour le 17/11/2012 à 16:30 | publié le 17/11/2012 à 12:39
La préfecture attendait environ 8000 personnes.
Des milliers d'opposants au projet de transfert de l'aéroport nantais vers Notre-Dames-des-Landes ont défilé samedi. La participation d'élus verts a été critiquée par Harlem Désir.Drapeaux au vent, nez rouges de clown, personnalités de gauche et polémique politique: les opposants au projet d'aéroport de Nantes ont réussi leur pari en mobilisant samedi à Notre-Dames-des-Landes plusieurs milliers de sympathisants.
En début d'après-midi, un cortège très dense, rassemblant des manifestants de tous âges, s'étendait sur au moins 5 km afin de dénoncer «l'Ayraultport», le projet cher au premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes. «Vinci dégage, résistance et sabotage», criaient les contestataires en référence au groupe de BTP qui a obtenu pour 55 ans la concession de l'aéroport. Derrière une grande banderole: «Contre l'aéroport et son monde seule la lutte décolle», les manifestants ont gagné une zone boisée dans laquelle ils ont commencé à construire un chapiteau censé abriter à nouveau les opposants, expulsés le mois dernier par les forces de l'ordre.
«Une date qui va marquer»Selon l'Acipa, l'une des principales organisations de lutte contre le projet, la mnifestation a réuni environ 40.000 personnes. «Il y a énormément de monde (...) en tout cas, ça va être une date qui va marquer», a assuré José Bové, dans le cortège qui était précédé par «la brigade des clowns». Selon la préfecture de Loire-Atlantique, «il y a 4500 personnes dans le cortège et 13.500 si on compte l'ensemble des personnes qui se trouvent dans le secteur». La préfecture avait prévenu vendredi qu'il n'y aurait pas d'intervention des forces de l'ordre, sauf en cas de dérapage. Néanmoins, «les constructions illégales ont vocation à disparaître», a déclaré le préfet. Alors que la pluie commençait à tomber sur le bocage nantais en milieu d'après-midi, les manifestants se disaient décidés à maintenir la pression.
Des milliers de personnes - de 13.500 à 40.000 selon la police et les organisateurs - ont participé au rassemblement.
Des personnalités politiques connues comme le coprésident du parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, ou Olivier Besancenot, ancien porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste, étaient également présentes, ainsi qu'une importante délégation de parlementaires Europe Ecologie Les Verts (EELV). Hollande et Ayrault «commettent une lourde erreur en croyant qu'il leur suffira de dire ‘de toute façon il n'y a plus de recours et c'est comme ça et pas autrement' pour pouvoir régler ce qui est plus qu'un problème de projet mais qui commence à être un problème de conception de la civilisation que se font les gens de gauche»a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
Jean-Vincent Placé a pour sa part estimé qu'il fallait que François Hollande «écoute la mobilisation sur le terrain». «Le gouvernement ne peut pas rester sur une position aussi figée et aussi caricaturale», a déclaré le sénateur écologiste.
«Nous ne manifestons pas contre le premier ministre»Pascal Canfin, le ministre vert du Développement, a quant à lui justifié son absence sur Mediapart: «J'irais manifester si je n'étais pas ministre». Une position défendue par Harlem Désir, premier secrétaire du PS. Samedi, il a affirmé qu'un «parti de la majorité gouvernementale ne devrait pas s'impliquer dans des manifestations qui prennent pour cible le premier ministre», Jean-Marc Ayrault étant à l'origine du projet.
«Nous ne manifestons pas contre le premier ministre ni le gouvernement, c'est le contraire», a réagi le secrétaire national d'EELV, Pascal Durand.
Le cortège, hétéroclite, a rassemblé aussi bien des militants anarchistes, des écologistes que des agriculteurs en tracteurs:
Leila Chaibi @
leilachaibi Sur la remorque du tracteur on découvre des nouvelles boissons #
NDLL #
liveNDDL pic.twitter.com/hHXIgpzD
17 Nov 12
L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est destiné à remplacer l'actuel aéroport de Nantes, à partir de 2017. Le projet a été approuvé en 2008 par l'Etat, ainsi que par les collectivités locales socialistes et aussi par l'UMP. Vendredi, le président François Hollande a mis en garde les opposants au projet en insistant sur «la force du droit» dans ce dossier.