Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Paris : des tags sur la facade de Stéphane Hessel Sam 17 Nov - 8:53 | |
| WEB - GOOGLE - Actualité > Paris V
Paris : des tags sur la façade de Stéphane Hessel
Publié le 17.11.2012, 03h54 XIVe ARRONDISSEMENT, HIER MATIN. « C’est ridicule ! Ça ne me fait ni chaud ni froid », a déclaré Stéphane Hessel, 95 ans, en apprenant que des inscriptions antisémites avaient été peintes sur la façade de son immeuble. Il n’a pas l’intention de déposer plainte. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’inscription « Hessel antisémite » a été taguée sur l’immeuble de l’ancien résistant, dans le XIVe. Il réagit dans nos colonnes.
Peinte en grandes lettres bleues dans la nuit de jeudi à vendredi, l’inscription « Hessel antisémite », assortie d’une étoile de David, est bien lisible sur la façade de l’immeuble haussmannien du XIVe arrondissement où habite Stéphane Hessel — l’ancien résistant connu pour ses prises de position propalestiniennes dans le conflit qui menace à nouveau d’embraser le Proche-Orient. « Antisémite, mon mari? C’est ridicule! Il est à moitié juif », répond Christiane Hessel, l’épouse de l’ancien déporté. Avant d’éclater de rire en ouvrant la porte de son appartement. « Ce n’est pas la première fois qu’on est insultés et traités d’antisémites, c’est totalement absurde », reprend Mme Hessel, auteure en 2011 d’un petit livre engagé, « Gaza, j’écris ton nom »*. Nommé citoyen d’honneur de la Palestine samedi dernier à la délégation générale de Palestine à Paris, Stéphane Hessel, cravaté comme à l’accoutumée, apparaît dans l’embrasure de la porte du double séjour. Apprenant la nouvelle, l’indigné le plus célèbre de France — qui a vendu plus de 4 millions d’exemplaires de son manifeste « Indignez-vous! »*, paru en octobre 2010 — préfère ne pas faire de commentaire sur ces inscriptions qui maculent les murs de son immeuble. « C’est ridicule! Ça ne me fait ni chaud ni froid. Il ne faut pas en faire un drame, même si c’est désagréable pour nos voisins », lâche-t-il. Mais Stéphane Hessel retrouve de la voix pour rappeler ses positions : « Je suis parfaitement conscient que les défenseurs inconditionnels d’Israël considèrent toute critique contre le gouvernement israélien comme une insulte. Mais il est clair que les Palestiniens ont droit à un Etat, c’est la charte des Nations unies qui le dit en toutes lettres. » Alors que l’opération militaire israélienne contre la bande de Gaza a fait 23 morts en trois jours, Stéphane Hessel, 95 ans, tient à rétablir la chronologie des événements : « Contrairement à ce qu’on a l’air de dire, l’assassinat mercredi du chef militaire du Hamas par un missile israélien a précédé les tirs de roquettes palestiniens qui ont tué jeudi trois Israéliens et que je condamne. » A ceux qui l’accusent d’antisémitisme, l’ancien diplomate répond sans se départir de son calme : « Je suis parent de l’un des plus grands pourfendeurs de l’antisémitisme, l’historien Léon Poliakov (NDLR : auteur notamment, d’une « Histoire de l’antisémitisme » en quatre volumes). » Hier soir, la préfecture de police nous a indiqué que Stéphane Hessel n’avait pas l’intention de déposer plainte, mais que le syndic de l’immeuble le ferait prochainement. Une enquête est ouverte au commissariat du XIVe. Les auteurs des graffitis n’ont pas été identifiés pour le moment. A l’Hôtel de Ville, on assurait hier soir que « ces insanités seront effacées dans les meilleurs délais ». * Aux éditions Indigène. | |
|