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Cinq choses à savoir sur le futur président chinois
Mis à jour le 08/11/2012 à 21:42 | publié le 08/11/2012 à 18:40
«J'ai eu une part d'amertume plus grande que la plupart des gens» déclarait Xi Jinping en évoquant sa jeunesse sous la révolution culturelle et son exil à la campagne.
Il dirigera dans quelques mois la deuxième puissance mondiale mais reste encore un mystère pour la plupart des gens. Grâce à quelques détails biographiques qui ont filtré, lefigaro.fr vous propose de faire plus ample connaissance avec Xi Jinping.Une jeunesse tourmentée Fils d'un des compagnons de la longue marche de Mao, Xi Jinping passe son enfance dans le sérail du pouvoir à Pékin où il accède aux meilleures écoles. Son père, qui l'habille avec des vêtements d'occasion, lui inculque «les principes de la révolution». Mais en 1962, son père devenu vice-premier ministre de Mao tombe en disgrâce et sa famille est mise à l'écart du parti.
Comme des millions de jeunes sous la révolution culturelle (1966-1976), Xi Jinping est expédié à la campagne pour s'y faire «rééduquer» par les paysans. Agé de 15 ans, il arrive dans la région très pauvre du Shaanxi, dans le hameau de Liangjiahe, entouré de collines arides. Il tente de s'en échapper, ce qui lui vaut six mois de camps de travail avant d'être ramené dans le village où il restera encore sept ans. De ces années qu'il qualifie de «formatrices», il a forgé sa réputation d'homme du peuple et proche des paysans.
Marié à une star de la chansonPeng Liyuan sur scène en 2007.
Divorcé d'un premier mariage, Xi Jinping a convolé dans les années 80 en secondes noces avec Peng Liyuan, une chanteuse célèbre de l'armée, élevée au grade de général. Elle est d'ailleurs bien plus connue que lui en Chine. Pendant 25 ans, la soprano a été de tous les galas télévisés du Nouvel-an. Cependant, pour ne pas nuire à l'ascension politique de son mari, elle se retire de la scène en 2008. En Chine, les premières dames restent dans l'ombre et n'apparaissent que rarement aux côtés de leurs maris.
Réputé pour son intégritéAprès avoir adhéré au Parti communiste chinois en 1974, Xi Jinping en a gravi tous les échelons. Dans un système gangréné par la corruption, aucun scandale ne l'a rattrapé. Selon un de ses proches, le pire qu'on pourrait trouver sur lui serait probablement «des livres rendus en retard à la bibliothèque». En 2004, lors d'une conférence, Xi Jinping a tenu des propos très fermes aux caciques du parti: «Contrôlez vos épouses, vos enfants, vos proches, vos amis, vos employés. Jurez de ne jamais utiliser le pouvoir pour des gains personnels». Un des télégrammes révélés par Wikileaks , daté de 2009, le décrivait comme «révulsé par la marchandisation de la société chinoise, ses nouveaux riches qui ont perdu le sens des valeurs». Une enquête menée par l'agence
Bloomberg a révélé que sa sœur et son mari et un autre beau-frère avaient bâti un réseau d'investissements très performants mais n'a rien trouvé d'inhabituel ou de suspicieux. Aucun de ces actifs n'est d'ailleurs lié à Xi Jinping ou à sa femme.
Un tropisme américainLors de son retour en février 2012 en Iowa au volant d'un tracteur.
Xi Jinping a un faible pour les Etats-Unis. Il s'y est déjà rendu six fois au cours de sa vie et sa fille étudie actuellement à Harvard, sous un nom d'emprunt pour des raisons de sécurité. Son premier voyage en 1985, où il passe du temps dans l'Iowa, l'a beaucoup marqué. Il en rapporte des nouvelles techniques agraires et observe la façon de développer le tourisme. En février dernier, il a effectué une visite officielle de cinq jours rencontrant Barack Obama, Joe Biden, Hillary Clinton et le ministre de la défense Leon Panetta. Mais il a pris le temps de retourner en Iowa. À l'ambassadeur américain de Pékin, il a confié adorer les films américains sur la deuxième Guerre mondiale. Son préféré:
Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg.
Un nom difficile à prononcer Tout le monde n'est pas encore d'accord et pour ses homologues étrangers qui s'apprêtent à le recevoir, un peu d'entraînement est à prévoir.Certains indiquent «shi djin-ping» Interrogée par
Le Parisien , Yuezhuo-Emilie Sun, professeur de mandarin au Chinese Institute à Paris, propose plutôt «Chi tchin-piong, en laissant à peine traîner le g». Pour les anglophones, le
New York Times suggère «Shee Jin-ping».