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Mariage gay : André Vingt-Trois persiste et signe
Mis à jour le 08/11/2012 à 23:58 | publié le 08/11/2012 à 16:33
André Vingt-Trois, cardinal, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France.
Le cardinal constate que les réactions suscitées par sa «position très ferme» contre le mariage gay montrent «un trouble réel» des Français. Il appelle les catholiques «à parler, à écrire, à agir, à se manifester…».Le cardinal André Vingt-Trois ne se laisse pas impressionner par les «injures publiques et les arguments ad hominem» dont il a été l'objet, notamment à la une de
Charlie Hebdo . Ce genre de réactions, a-t-il noté, jeudi, dans son discours de conclusion de l'assemblée plénière des évêques à Lourdes, laisse plutôt «paraître chez certains la difficulté à accepter un véritable débat». Parmi ces attaques, a-t-il souligné, «l'accusation d'homophobie est la plus habituelle». Or, a rétorqué l'archevêque de Paris: «Dénoncer la supercherie que serait un mariage entre personnes du même sexe n'empêche pas, au contraire, de comprendre le besoin de reconnaissance de personnes homosexuelles, besoin que ce supposé mariage ne satisferait d'ailleurs pas. Nous sommes convaincus que les personnes homosexuelles, comme tout un chacun, sont appelées à rencontrer et suivre le Christ. Il y a pour elles aussi un chemin vers la sainteté, à parcourir pas à pas, et l'Église est toujours disposée à les accompagner sur ce chemin.»
Et de constater que l'Église n'est pas si isolée que cela dans sa prise de position, car bon nombre de Français se posent les mêmes questions: «La position très ferme que nous avons prise au sujet de la transformation légale du mariage a suscité bien des remous. Les réactions, plus diversifiées qu'on ne l'imaginait, ont montré un trouble réel de nos concitoyens qui expriment de véritables interrogations sur la pertinence et l'urgence du projet.»
Cette lutte dépasse de loin l'assise des catholiquesCombat d'autant plus crucial à mener qu'«une fois encore nous voulons rappeler les grands absents de cette discussion: les enfants». D'où, son nouvel appel lancé à tous les catholiques - appuyé par les évêques - à manifester leur opposition: «Que les catholiques de notre pays sachent que leurs évêques les encouragent à parler, à écrire, à agir, à se manifester… Ils ont le droit de témoigner de ce qui, dans la lumière de notre foi et selon la logique de la raison et du bon sens, leur semble essentiel pour le présent et pour l'avenir.»
Le président de la Conférence des évêques a également noté que cette lutte dépassait de loin l'assise des catholiques: «Nous nous réjouissons que, dans le cadre de la légalité et dans le respect des personnes, de nombreuses initiatives soient prises par nos concitoyens, croyants ou non, pour s'opposer au projet du gouvernement dans son état actuel. Beaucoup de catholiques s'engagent dans ce sens avec des personnes d'autres courants de pensée ou d'autres religions.» Ce mouvement de fond qui transcende les «clivages politiques».
En conclusion, l'homme d'église a ouvertement critiqué les priorités du gouvernement: «Nous regrettons que le choix du gouvernement polarise tellement les attentions sur un sujet qui reste second, si l'on tient compte des préoccupations prioritaires qui assaillent beaucoup de nos concitoyens en raison des conséquences de la crise économique et financière: fermeture d'entreprises, hausse du chômage, précarité croissante des familles les plus fragiles, etc. Nos associations, engagées dans la solidarité sociale, relèvent toutes l'aggravation de la situation, notamment des plus jeunes.»