Jamel Administrateur
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| Sujet: Exclusif. Armement - Jean-Yves Le Drian : «Les Rafale attendront» Mer 24 Oct - 6:59 | |
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Exclusif.
Armement. Jean-Yves Le Drian : « Les Rafale attendront »
Le ministre de la Défense estime, dans l’interview exclusive qu’il nous a accordée, que les relations avec les Emirats arabes unis se sont dégradées. Au grand dam de la France, qui peine à vendre son Rafale à l’étranger.
Publié le 24.10.2012, 07h39 Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, avait choisi les Emirats arabes unis (EAU) pour le premier déplacement dans le golfe Persique d’un ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Ce voyage éclair, effectué le week-end dernier chez un partenaire stratégique richissime, aurait également pu permettre de débloquer une énorme commande de Rafale (groupe Dassault). Il n’en a rien été. Pourtant, il y a un tout juste un an, le ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, Gérard Longuet, avait évoqué une probabilité « très, très forte » de vendre 60 Rafale aux Emirats. Depuis, les négociations n’ont jamais abouti, et les Emirats hésitent de plus en plus. Pourquoi ce choix des Emirats arabes unis pour votre première visite au Moyen-Orient?
JEAN-YVES LE DRIAN. La France entretient avec les Emirats arabes unis une relation très spécifique et très ancienne dans le domaine de la défense. Ce partenariat se traduit par l’existence de forces françaises terrestres, aériennes et navales prépositionnées (750 hommes). Il y a très peu d’endroits dans le monde où c’est le cas. Cette visite, qui intervient à un moment où le Moyen-Orient est miné par de nombreuses menaces, en Syrie, en Iran, avait pour objectif de réaffirmer notre attachement à ce partenariat. Les entretiens que j’ai eus avec l’émir de Dubaï ainsi qu’avec le prince héritier d’Abu Dhabi, l’homme fort du régime, m’ont montré que cet attachement était réciproque. Avez-vous évoqué les négociations gelées avec les Emirats pour l’achat de 60 Rafale à Dassault? Je pense que chacun doit rester dans son rôle. Les relations d’Etat à Etat doivent rester des relations d’Etat à Etat, c’est-à-dire un partenariat stratégique et technologique. Le rôle d’un membre du gouvernement, c’est d’établir les conditions de la confiance. Les industriels, eux, doivent jouer leur rôle et proposer l’offre la plus performante. Mais il ne faut pas mélanger les genres. Rafale, c’est quand même un mot que vous avez prononcé au cours de votre visite? Non. Un ministre de la Défense s’adresse à des partenaires, pas à des clients. Il n’arrive pas avec un catalogue sous le bras. Je pense que, si la France n’a jamais vendu de Rafale, c’est qu’on a peut-être confondu les rôles. Je ne les confondrai pas. Vos interlocuteurs émiratiens ne vous ont pas non plus parlé du Rafale? Non. Pourquoi? Parce que ce dossier empoisonnait nos rapports. Il y a eu un effilochage de notre relation depuis dix-huit mois. Les EAU, qui effectuaient 70% de leurs dépenses militaires en France, ont fait passer ce pourcentage à 10%. Mon objectif était de rétablir la confiance. Je ne suis pas allé aux Emirats pour les Rafale. Les Rafale attendront. Cette discussion viendra ultérieurement… C’est pour cette raison qu’il n’y avait pas d’industriels dans votre délégation?Lorsqu’on veut recréer du lien, on ne commence pas par dire : « Je viens avec mes industriels ! » Ce serait inamical… Des annonces fortes par le passé, il y en a eu, mais à ma connaissance elles n’ont jamais abouti. J’insiste par ailleurs sur le fait que le Rafale n’est pas notre unique produit militaire d’exportation. De ce point de vue, la France a aussi des frégates, des sous-marins et des satellites. Votre déplacement préparait-il une visite de François Hollande, au cours de laquelle seront directement abordés, cette fois, les contrats militaires?Ce n’est pas à moi de répondre à cette question. Tout ce que je peux dire, c’est que j’étais porteur d’une lettre du président de la République. | |
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