Face à Romney, Obama l'emporte sans creuser l'écart
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Jamel Administrateur
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Sujet: Face à Romney, Obama l'emporte sans creuser l'écart Mar 23 Oct - 7:53
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Face à Romney, Obama l'emporte sans creuser l'écart
Mis à jour le 23/10/2012 à 08:37 | publié le 23/10/2012 à 07:09
Barack Obama et Mitt Romney, lundi soir, à la fin de leur troisième débat.
ANALYSE - Pour mieux s'affirmer comme un décideur responsable, le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine s'est largement aligné sur la politique étrangère du président sortant, lors du troisième duel télévisé, lundi soir.
Il fallait vraiment chercher, lundi soir, pour trouver le début d'une différence majeure entre la politique étrangère de Barack Obama et les projets internationaux de Mitt Romney, malgré quelques efforts rhétoriques du candidat républicain pour prouver le contraire. Sur les sujets clés - le Moyen-Orient, l'Iran, l'Afghanistan, la Syrie, la Chine, la nécessité de reconstruire l'Amérique pour être plus fort à l'extérieur - Mitt Romney a adopté des positions quasiment identiques à celles du président sortant, lors de leur troisième et ultime débat, consacré aux questions internationales. Le candidat républicain a renoncé, pour l'essentiel, aux virulentes attaques qui avaient scandé sa campagne, notamment pendant les primaires.
«“Je suis d'accord” pourrait être le titre de la soirée», a noté l'éditorialiste de CNN Gloria Borger, à l'issue du duel. «On avait presque l'impression que Romney allait endosser la candidature du président», a renchéri l'ex-conseiller d'Obama, Evan Jones, ironique. Au lieu d'attaquer le chef de l'État sur les failles de la sécurité en Libye, après l'attaque qui a coûté la vie à l'ambassadeur Stevens le 11 septembre dernier, comme il l'avait fait jusqu'ici, l'ancien gouverneur du Massachusetts a parlé de la nécessité de travailler à un «plan d'ensemble» visant à apaiser les tumultes du Moyen-Orient et à détourner le monde musulman de l'extrémisme.
«Nous avons aussi moins de chevaux et de baïonnettes»
Ce profil bas de Romney, très délibéré, visait clairement à le recentrer pour le présenter comme un homme responsable, conscient de la complexité du monde. Pas un va-t-en-guerre, prêt à lancer l'Amérique dans une nouvelle aventure irréfléchie. De ce point de vue, le candidat républicain, bien préparé, s'en est tiré honorablement. Il a ainsi évité de commettre une bourde majeure sur un terrain où son adversaire avait l'avantage de l'expérience. «Il voulait montrer qu'il n'est pas George W. Bush», a noté Fareed Zakaria, l'un des spécialistes de politique étrangère de CNN. Mais sa prudence a ouvert un large boulevard à Obama, qui est apparu extrêmement à l'aise et convaincant pendant les 90 minutes de discussion. «Je suis heureux que vous soyez maintenant d'accord pour dire qu'al-Qaida est un danger majeur», a noté Obama. Le président a rappelé que Romney s'était publiquement demandé, en 2008, si lancer tous les services spéciaux de l'Amérique à la suite «d'un seul homme» même s'il s'appelait Ben Laden, «en valait la peine».
Barack Obama, écoutait les réponses de Mitt Romney avec un air de mépris souvent visible.
Obama a pris aussi un malin plaisir à rappeler la phrase de Romney sur la Russie, «l'ennemi géopolitique numéro 1». Le gouverneur Romney «donne l'impression de vouloir faire la politique étrangère des années 1980 et la politique sociale des années 1950», a-t-il ironisé. Très offensif, le président n'a cessé de présenter son adversaire comme une personnalité aux convictions incertaines, susceptible de revenir aux politiques «mauvaises et brutales» de l'ère Bush-Cheney. Quand Romney s'est inquiété du fait que le budget militaire soit en baisse, et que la marine ait aujourd'hui moins de vaisseaux qu'en 1917, Obama a répliqué que ce n'était pas nécessairement une surprise: «Nous avons aussi moins de chevaux et de baïonnettes parce que notre armée a changé», a-t-il dit, rappelant les progrès de la technologie.
Obama gagnant à 48 %, contre Romney à 40
Déstabilisé, parfois un peu mal à l'aise, Romney s'est rattrapé en accusant Obama d'avoir fait «une tournée d'excuses» à travers le Moyen-Orient au début de son mandat. «Tous ces pays ont bien remarqué que vous aviez omis d'inclure Israël dans votre voyage», a dit Romney, qui a reproché au président d'avoir laissé les relations avec l'État hébreu se dégrader. «Quand je suis allé en Israël avant mon élection, je n'ai pas pris de donateurs ni de leveurs de fond avec moi, je suis allé au mémorial de Yad Vashem», a répliqué Obama. Le mot Israël a été prononcé au moins 20 fois, un clair appel du pied aux électeurs juifs. Les deux hommes ont aussi beaucoup parlé de la Chine, pour dénoncer ses pratiques commerciales déloyales et promettre d'y remédier. En revanche, l'Europe n'a pas été mentionnée une seule fois pendant le débat. Une omission qui en dit long sur notre place dans les priorités américaines…
Après le débat, un sondage CNN donnait Obama légèrement gagnant avec 48 % des voix contre 40 à Romney. Mais les sondés disaient aussi à 60 % que Romney avait largement passé le test de commandant en chef (63 % pour Obama). Le commentateur John King en a déduit que le républicain pourrait tirer avantage du débat pour conforter la petite avance dont il dispose désormais dans les sondages au plan national. «Obama a clairement gagné le débat mais cela ne veut pas dire qu'il va gagner l'élection», a concédé, prudent, James Carville, conseiller démocrate.
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