Belgique : les séparatistes gagnent Anvers et font une percée en Flandre

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Belgique : les séparatistes gagnent Anvers et font une percée en Flandre

Publié le 14.10.2012, 16h50 | Mise à jour : 15.10.2012, 00h58


La liste de Bart De Wever (au centre) met fin à plus de 80 ans de règne socialiste sur la deuxième ville de Belgique.

Le chef des indépendantistes flamands de la N-VA, Bart De Wever, a remporté ce dimanche les municipales à Anvers et son parti a réussi son pari de s'implanter dans toute la Flandre. Ce qui risque d'ébranler le fragile équilibre politique au royaume de Belgique.

Après le dépouillement dans la quasi-totalité des bureaux de vote à Anvers (nord), la liste Nouvelle alliance flamande (N-VA) était créditée de 37,7% des voix et 23 sièges sur 55. La liste de Bart De Wever devance largement celle du maire sortant, le socialiste Patrick Janssens, qui ne gagnerait que 28,6% des voix et 17 sièges au conseil municipal. Ce dernier a d'ailleurs aussitôt a reconnu sa défaite, qui met fin à plus de 80 ans de règne socialiste sur la deuxième ville de Belgique.

Bart De Wever réclame une «réforme confédérale»

«C'est un dimanche jaune et noir!», les couleurs de la Flandre et de son parti, s'est exclamé De Wever, en parlant de jour «historique». Il a aussitôt lancé un appel au Premier ministre, le socialiste francophone Elio Di Rupo, pour qu'il négocie avec lui une réforme de l'Etat ouvrant la voie à une confédération. «Les Flamands doivent pouvoir gérer (la Flandre) comme ils l'entendent. C'est pourquoi je fais un appel à Elio Di Rupo et aux politiciens francophones : prenez vos responsabilités et préparez avec nous la réforme confédérale», a lancé le leader populiste.

Un appel aussitôt repoussé par le Premier ministre belge. Elio Di Rupo a rejeté toute interprétation nationale de ces élections. «Il ne s'agissait pas d'élections fédérales. Je constate le succès de la N-VA», a-t-il dit, ajoutant aussitôt qu'il n'y avait «pas de relation entre les élections locales et fédérales».

«Nous avons perdu ces élections, nous devons l'admettre. Nous voulons féliciter en premier lieu ceux qui ont gagné, c'est à dire la N-VA et en particulier Bart De Wever», a déclaré Janssens depuis l'Hôtel de Ville d'Anvers. Dans l'ensemble de la Flandre, la N-VA, qui prône la séparation, fait aussi une percée avec des scores entre 20 et 30%, selon des résultats partiels. Il réussit donc à s'implanter localement.

La N-VA, seule opposition structurée dans le royaume

Cette victoire à Anvers, la plus scrutée par les observateurs, constitue un coup de tonnerre susceptible d'ébranler le régime belge et l'équilibre sur lequel repose le pays depuis la fin, en décembre 2011, de la plus longue crise politique de son histoire. Depuis lors, une large coalition de six partis (trois flamands et trois wallons) de gauche, du centre et de droite, soutient le gouvernement conduit par le socialiste francophone Elio Di Rupo. Face à ces formations traditionnelles et consensuelles, la N-VA représente de facto la seule opposition structurée dans le royaume.

Ce sera aussi pour le chef du gouvernement Elio Di Rupo un échec personnel en n'ayant pas réussi à calmer les appétits des séparatistes flamands. En Wallonie, la région francophone du sud du pays, le Parti socialiste va tenter de préserver sa prééminence en dépit de l'impact fiscal et social des mesures d'austérité du gouvernement Di Rupo. Au total, près de huit millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans les 589 communes du royaume lors d'un scrutin à la proportionnelle à un tour.