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Otan : éviter «l'escalade» à la frontière turque
Mis à jour le 10/10/2012 à 10:05 | publié le 09/10/2012 à 19:26
Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Otan, à Bruxelles, mardi.
Le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, réaffirme sa solidarité avec Ankara, mais personne ne veut invoquer l'article 5, qui obligerait théoriquement l'Alliance à s'engager.Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a appelé mardi la Turquie et la Syrie à «éviter l'escalade» et à faire preuve de «modération» après une nouvelle riposte de l'armée turque au tir d'un obus syrien sur son territoire.
Depuis le bombardement, mercredi dernier, du village frontalier d'Akçakale, qui a causé la mort de cinq civils turcs, les troupes d'Ankara répondent systématiquement aux tirs syriens qui atteignent son territoire. L'incident d'Akçakale, le plus grave entre la Turquie et la Syrie depuis la destruction d'un avion de chasse turc par la défense antiaérienne syrienne en juin dernier, a relancé les craintes d'une escalade militaire, voire d'une guerre, entre les deux pays voisins. L'Alliance avait déjà exprimé sa solidarité avec Ankara, l'un de ses 28 membres, la semaine dernière, et assuré la Turquie qu'elle pouvait compter «sur la solidarité de l'Otan». Anders Fogh Rasmussen a enfoncé le clou mardi en prévenant que l'Alliance avait «tous les plans nécessaires pour défendre le pays si besoin», même s'il espérait que cela ne soit «pas nécessaire».
Un seul précédent, en 2001De source proche du dossier, ni la Turquie ni l'Otan n'envisagent pourtant à ce stade d'invoquer l'article 5 de la charte de l'Alliance, celui qui stipule qu'«une attaque contre un des pays membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous».
Une telle démarche obligerait théoriquement l'Alliance à s'engager. Pas forcément en intervenant militairement, mais en déployant par exemple des forces en Turquie pour manifester son soutien à Ankara. Depuis la création de l'Otan en 1949, l'article 5 n'a été invoqué qu'une seule fois, en 2001, après les attaques du 11 Septembre contre les États-Unis.
La démarche n'est pas d'actualité aujourd'hui. «Le secrétaire général de l'Alliance a voulu exprimer une nouvelle fois sa solidarité vis-à-vis de la Turquie. Il a rappelé qu'il existe des plans d'action standards pour tout pays membre de l'Otan qui viendrait à être attaqué. Dont la Turquie. Mais personne ne discute de l'article 5. Pas même la Turquie, dont tout le monde a d'ailleurs loué la modération dans sa réponse à la crise», précise une source de la délégation française à l'Otan.
Tout en condamnant les tirs venus de Syrie, les capitales occidentales se refusent à entraîner l'Otan dans le conflit syrien. La question syrienne ne figurait d'ailleurs pas au programme officiel de la réunion des ministres de la Défense de l'Alliance, les 9 et 10 octobre à Bruxelles.
La Turquie devrait donc pour l'instant se contenter de répondre coup pour coup, mais de manière mesurée aux tirs d'obus syriens. Le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé l'opportunité du mandat donné jeudi dernier par le Parlement au gouvernement pour mener, si nécessaire, des opérations militaires en Syrie. «Un État se doit d'être préparé à toute éventualité», a-t-il dit. Selon une information d'al-Jazeera, Ankara a confirmé mardi le déploiement de 25 chasseurs F 16 supplémentaires sur sa base de Diyarbakir, proche de la fron­tière avec la Syrie.