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«Manifestation de masse» à Paris contre l'austérité
Publié le 30/09/2012 à 16:45
Dimanche, dans le cortège parti de la place de la Nation.
Des milliers de personnes ont marché dimanche à Paris, à l'appel d'une soixantaine d'organisations dont le Front de Gauche, pour dire non à l'Europe de «l'austérité».«L'ordre de grandeur de cette manifestation, c'est plusieurs dizaines de milliers de personnes. C'est donc une manifestation de masse. Notre pari est réussi!» Membre du Parti de gauche et proche de Jean-Luc Mélenchon, Eric Coquerel est catégorique: «le Parti socialiste va nous entendre, il sera obligé de nous écouter».
Non loin de lui, dans le carré de tête de la manifestation qui est partie en début d'après-midi dimanche de la place de la Nation, Pierre Laurent, dans la bousculade, tente de répondre aux médias venus suivre l'évènement. «Aujourd'hui, c'est la gauche qui se remet en marche pour obtenir la rupture sur les politiques d'austérité». «Et ce n'est pas dans deux ans mais tout de suite qu'il faut changer de politique», lance-t-il à l'intention du gouvernement et du premier ministre Jean-Marc Ayraut, en particulier.
Dimanche, dans les rues de Paris.
Le secrétaire national du PCF tente pourtant de ne pas accabler le gouvernement socialiste en lui-même, mais seulement le choix posé de l'austérité. «Notre pression est salutaire pour toute la gauche et pour le débat parlementaire», soutient-il alors que le chef du gouvernement prononce mardi à l'Assemblée son discours sur l'Europe.
«Cette mobilisation n'est qu'un début'» À la tête du groupe communiste à l'Assemblée, ceint de son écharpe tricolore, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne confirme qu'il n'a pas l'intention de faire d'obstruction parlementaire sur la loi organique qui inscrira le traité européen dans la loi française. «Pas question de faire de la sémantique et de déposer des amendements puisque nous rejetons en bloc le traité.»
Ex-candidat à la présidentielle, présent lui aussi sur la ligne de départ avec son compagnon de lutte Olivier Besancenot, Philippe Poutou ironise quelque peu sous le soleil: «Si on est contre l'austérité et que le gouvernement est pour l'austérité, on est contre le gouvernement! Ne pas le reconnaitre, c'est ne pas être transparent!»
Dimanche, dans les rues de Paris.
Malgré le refus de la direction de la CGT d'appeler à manifester, de très nombreux représentants du syndicat étaient pourtant visibles dans le cortège bariolé de pancartes et de drapeaux des entreprises en lutte pour la défense de leurs emplois. «Il faut que chacun arrête avec ses petits calculs, a lancé Poutou. On a tous des différences mais franchement, les militants, ils souffrent des ambitions des uns et des autres pour prendre la main sur le mouvement social...»
Peu importe pour Pierre Laurent, «cette mobilisation n'est qu'un début et c'est la gauche présente ici qui est le véritable avenir de la gauche!» Cheich rouge habituel autour du cou, comme pour chacun des responsables de son Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon complète: «c'est un cycle qui commence, profession par profession...» L'attaque contre Ayraut est plus frontale chez lui que chez les communistes. «Il est particulièrement fermé, c'est une partie du problème, assure-t'il, pointant «les ministres enfermés dans leur bulle technocratique» et résumant l'objet de la manifestation: «nous sommes là pour qu'ils comprennent ce qui se passe parce qu'ils ne voient pas plus loin que leur horizon comptable...» Mélenchon se dit convaincu que parmi les manifestants, se trouvent «beaucoup de gens dont les représentants sont socialistes».