Jamel Administrateur
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| Sujet: Contrainte majeure dans son plan d'action : Le temps, ennemi de Sellal Dim 30 Sep - 10:10 | |
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| Nationale |
CONTRAINTE MAJEURE DANS SON PLAN D'ACTION : Le temps, ennemi de Sellal
Par Arezki LOUNI - Dimanche 30 Septembre 2012 -
Le Premier ministre se lance un pari difficile
Le Premier ministre qui avait mis la barre très haut, doit s'expliquer, demain sur la manière avec laquelle il compte atteindre ses objectifs, dans un laps de temps aussi court.
C'est demain que le Premier ministre répondra aux députés, après cinq jours de débats autour de son plan d'action. Une séance très attendue, qui sera précédée, aujourd'hui, par les interventions des chefs des groupes parlementaires, qui auront à faire la synthèse des interventions de pas moins de 250 députés. Abdelmalek Sellal sera ce lundi face à un exercice périlleux. Il ne s'agit nullement de remettre en cause, ni sa bonne volonté et encore moins sa compétence, mais il faut seulement que M.Sellal se rende à l'évidence que le temps lui est compté. Lui qui avait mis la barre très haut, en promettant de concrétiser son programme avant l'élection présidentielle de 2014, doit s'expliquer sur la manière avec laquelle il compte atteindre ses objectifs, dans un laps de temps aussi court. Un pari difficile pour M.Sellal qui doit non seulement faire appel à sa longue expérience de commis de l'Etat, mais surtout trouver des hommes capables de mener à bon port son programme, qui n'est autre que celui du chef de l'Etat. Cependant, les observateurs les plus avertis, ainsi que certaines formations politiques, sont restés sur leur faim, se disant non convaincus des arguments qui ont servi de plaidoyer au Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de la présentation de son plan d'action devant l'APN. Même si la vision de Sellal est le fruit d'un diagnostic bien mûri, il reste que sa concrétisation s'avère être un pari difficile à relever. La difficulté réside également dans le fait que le plan d'action du nouveau gouvernement, se veut, d'abord, un devoir d'inventaire, de tout ce qui a été réalisé en l'espace de 16 ans et ce qui reste à concrétiser, à l'horizon 2014. En somme, le chef de l'Exécutif, dont la nomination a été saluée par tous, est appelé à s'attaquer aux douze travaux d'Hercule. Il s'agit en l'occurrence, de booster les investissements, en reconduisant la formule 51/49%, la réalisation du programme de 150.000 logements Aadl, la création de 3 millions d'emplois et l'amélioration des conditions de vie des citoyens. La réduction des injustices sociales, avec la répartition équitable des richesses, figurent parmi les priorités du cabinet Sellal. Ce dernier est conscient que l'élimination des disparités sociales et la consécration de la justice pour tous, contribuent à l'instauration de la stabilité. Sur un autre chapitre, la «thérapie» Sellal doit trouver un remède à la facture des importations, qui frôle les 50 milliards de dollars/an. C'est le cas des produits pharmaceutiques qui constituent un lourd fardeau pour le Trésor public. Au moment où l'on s'attendait à la baisse de la facture des importations, après l'interdiction de l'importation des médicaments produits localement, la facture a, paradoxalement, connu une nette hausse. Sur un autre chapitre, il est à se demander comment se fait-il qu'en l'espace de 10 ans on ne soit pas parvenus à concrétiser 2% des exportations hors-hydrocarbures. Un projet qui remonte au gouvernement Mokdad Sifi qui avait projeté d'atteindre l'objectif de 2 milliards de dollars entre 1994 et 2000. Un secteur et non des moindres-celui du tourisme- susceptible de constituer l'alternative à la rente pétrolière demeure le parent pauvre de l'économie nationale. Un secteur qui doit à tout prix sortir de la logique des salons et des symposiums, dont les recommandations ne seront jamais concrétisées. Un domaine à explorer, sachant que l'Algérie pourrait profiter de l'expérience de ses managers qui gèrent de plus grands établissements hôteliers et complexes touristiques dans le monde. Il y a enfin la sempiternelle réforme bancaire qui tarde à se concrétiser. Dans ce contexte, le Premier ministre doit oeuvrer à une meilleure flexibilité permettant aux établissements bancaires de participer pleinement à l'effort de développement, en accordant des crédits aux porteurs de projets. C'est là quelques chantiers que M.Sellal est appelé à mener à bon port, pour peu que le temps le lui permette. Le Président Bouteflika a réussi la prouesse d'avoir réalisé un parcours reconnu par tous, ponctué par le rétablissement de la paix et la sécurité, le retour de l'Algérie sur la scène internationale... et le lancement de grands chantiers. Le pays a réalisé sous Bouteflika ce qui ne l'a pas été en 35 ans par ses prédécesseurs. L'autre atout du chef de l'Etat, est qu'il jouit de la confiance des Algériens qui ne l'ont pas déçu à chaque fois qu'il leur a fait appel à se prononcer sur des dossiers sensibles. Ce fut le cas lors du référendum sur la concorde civile, les élections législatives du 10 mai 2012 et bien entendu son élection à trois reprises à la tête de l'Etat. Question: Sellal, qui est chargé de parachever le programme du chef de l'Etat, réussira-t-il là où ses prédécesseurs ont échoué? Son expérience et sa popularité constituent-elles un atout pour la réussite de son plan d'action? Enfin, aurait-il dû être nommé trois années auparavant, ce qui lui aurait permis d'affiner et de mener à bien les réformes annoncées? | |
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