WEB - GOOGLE - Actualité > Santé
Nouvelle campagne de vaccination contre la grippe
Publié le 25/09/2012
En 2011-2012, la moitié seulement des sujets à risque de complication grave s'est fait vacciner contre la grippe.
Un regain de participation est attendu après la surmortalité de l'hiver dernier.
Ce vendredi débute la nouvelle campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Les experts sont inquiets, car l'année dernière le taux de couverture vaccinale est tombé à 23 % de la population de 15 ans et plus, selon l'étude KantarHealth réalisée pour le Groupe d'expertise et d'information sur la grippe (Geig), soit la même couverture nationale qu'il y a huit ans.
De plus l'an dernier, l'épidémie de grippe aura été responsable «d'un excès de près de 6000 décès ( 13 %), tous âges confondus, sur la période de six semaines du 6 février au 18 mars 2012, comparativement aux années 2008, 2010 et 2011», selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 4 septembre dernier. C'est-à-dire autant que lors de l'épidémie de 2008-2009. «L'intensité de l'épidémie qui nous attend cette année est complètement imprévisible, c'est la caractéristique principale des virus grippaux», explique le Dr Anne Mosnier, coordinatrice nationale des groupes régionaux d'observation de la grippe (Grog).
De fait, la règle qui voulait que l'on puisse anticiper l'intensité d'une épidémie dans l'hémisphère Nord en se fondant sur ce qui venait de se passer dans l'hémisphère Sud (saisons inversées) est désormais bien révolue. «Ce qui est vrai, précise le Pr Bruno Lina, directeur du Centre national de référence de la grippe, c'est que les virus circulent de façon alternée entre les deux hémisphères.»
Il est donc classique de s'en inspirer lorsque l'OMS conçoit, chaque année, la nouvelle combinaison vaccinale. Dans celle de 2012-2013, deux nouvelles souches (A/Victoria/261/2011 (H3N2) et B/Wisconsin/1/2010) s'ajoutent à une souche H1N1 (A/California/7/2009) qui se trouvait déjà dans le vaccin saisonnier de l'an dernier. «Il y a une bonne adéquation entre le vaccin et les virus qui circulent lors de l'épidémie», précise le Pr Lina.
Disponible vendrediDe toute façon, même lorsque la composition du vaccin contre la grippe ne change pas, il est nécessaire de se faire revacciner chaque année car la protection s'épuise au-delà de quelques mois. Il ne faut pas attendre le début de l'épidémie car, dans tous les cas, il faut au moins quinze jours pour que l'organisme développe suffisamment d'anticorps.
«De plus, le début de l'épidémie est imprévisible, explique le Dr Mosnier. Tout ce que l'on peut dire, c'est qu'elle commencera entre novembre et mars.» Un début précoce ne peut donc jamais être exclu, même si le pic épidémique est souvent atteint en début d'année.
En 2011-2012, la moitié seulement des sujets à risque de complication grave s'est fait vacciner. «Le taux de couverture vaccinale de cette population a chuté de 26 % entre l'hiver 2009-2010 et l'hiver 2011-2012», selon l'enquête du Geig, qui précise encore que «par rapport à 2009-2010, le taux de couverture vaccinale a diminué de 9 % pour toutes les personnes âgées de 65 ans et plus, passant de 71 % à 62 % cet hiver». Un taux décevant puisque ces personnes à risque bénéficient d'une vaccination intégralement prise en charge par la collectivité.
Dès vendredi les vaccins seront disponibles en pharmacie, mais les bons de prise en charge envoyés par l'Assurance-maladie devraient être envoyés aux personnes concernées jusqu'à la fin du mois de septembre.
Tout le monde a bien sûr intérêt à se faire vacciner, mais plus encore les personnes qui reçoivent un bon. Depuis cette année, les femmes enceintes et les obèses (Indice de masse corporelle d'au moins 40 kg/m2) peuvent également s'en procurer un auprès de leur médecin.»