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Journée sanglante en Syrie, au moins 305 morts
Publié le 27.09.2012, 08h47 | Mise à jour : 10h50
Au moins 305 personnes, en majorité des civils, ont péri mercredi dans les violences qui font rage à travers la Syrie, le bilan le plus lourd en 18 mois de conflit, selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) publié jeudi.
C'est le bilan le plus lourd en 18 mois de conflit en Syrie. Au moins 305 personnes ont péri mercredi dans les violences qui font rage, selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) publié ce jeudi. «Et cela en comptant seulement les personnes identifiées. Si l'on compte les corps retrouvés et non identifiés, le bilan serait bien plus lourd», a déclaré le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahman. «Qu'est ce qu'il faut de plus au monde pour aider le peuple syrien ? Il y a des centaines de morts chaque jour», a-t-il ajouté.
Parmi les 305 morts figurent 199 civils, selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur place. Le deuxième bilan de victimes le plus élevé dans la guerre avait été enregistré le 19 juillet dernier quand 302 personnes avaient été tuées.
Le conflit a fait au total plus de 30 000 morts depuis mars 2011, selon l'OSDH, et a poussé à la fuite plus de 300 000 personnes alors qu'environ 2 millions de Syriens manquent de produits de première nécessité. De nombreuses localités ont été dévastées et vidées de leurs habitants.
Bombardements ce jeudi des bastions rebelles
Ce jeudi, plusieurs bastions rebelles assiégés par l'armée dans les provinces de Homs, Hama (centre), Alep (nord), Idleb, Lattaquié (nord-ouest), et Deir Ezzor (est) étaient la cible de violents bombardements à l'artillerie lourde, selon l'OSDH. Les soldats cherchent à prendre d'assaut les localités pour en déloger les insurgés qui leur opposent une forte résistance, a précisé l'ONG. A Alep, les chefs rebelles expliquent l'enlisement de la bataille pour le contrôle de cette ville stratégique, par le peu de munitions qui leur reste. Selon eux, elles leur suffisent tout juste à défendre leurs positions avec des snipers parcimonieux.
Mercredi, un double attentat a frappé le siège de l'état-major de l'armée au coeur de Damas tuant quatre gardes. L'attaque a été revendiquée par un groupe jihadiste, la branche de Damas de «Tajamo Ansar al-islam» (Rassemblement des partisans de l'islam), qui a perdu cinq combattants dont un kamikaze. Malgré ce nouveau coup dur porté à l'appareil sécuritaire, le régime ne lâche pas prise et reste déterminé à mater ses adversaires.
Blocage diplomatique
Ces violences se poursuivent sur fond de blocage diplomatique persistant. Les pays arabes ont débattu mercredi à l'ONU des contours d'une éventuelle intervention militaire «arabe» en Syrie, les Etats-Unis exhortant de leur côté un Conseil de sécurité «paralysé» à s'entendre pour trouver une issue au conflit. Et le présidentfrançais, François Hollande, avait plaidé devant l'Assemblée générale de l'ONU pour une action «urgente» de la communauté internationale.
Face à l'effusion de sang, la Tunisie s'est dite à New York favorable à une «force arabe de maintien de la paix» en Syrie, faisant écho au Qatar qui a appelé à une intervention militaire arabe. Des entretiens à huis clos se sont tenus en marge de l'Assemblée générale de l'ONU entre des responsables arabes et l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, qui a reconnu à maintes reprises que sa mission était «très difficile».
Pas d'action militaire directe des Etats-Unis
«Pendant que les atrocités augmentent, le Conseil de sécurité reste paralysé et je demande instamment que nous tentions une nouvelle fois de trouver un moyen de progresser» vers un accord, a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lors d'une réunion ministérielle du Conseil. Mais son homologue russe Sergueï Lavrov a de nouveau rejeté la responsabilité de l'impasse sur les «pays qui incitent les opposants à Bachar al-Assad à refuser un cessez-le-feu et un dialogue» avec le régime.
Si Washington exclut toute action militaire directe en Syrie, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton doit annoncer cette semaine une aide supplémentaire «non létale» à la rébellion syrienne, a indiqué un diplomate américain.