Le scandale des irradiés d'Epinal devant la justice

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Le scandale des irradiés d’Epinal devant la justice

Sept morts, des centaines de victimes souffrant de lourdes séquelles, le procès du plus grave accident de radiothérapie en France s’ouvre ce matin devant le tribunal correctionnel de Paris.

Publié le 24.09.2012, 07h04


ÉPINAL (VOSGES). A la suite d’une erreur de paramétrage, des centaines de patients ont été exposés à des surdoses de radiation. Sept personnes sont mortes.

Au temps des premiers doutes, l’un des médecins de l’hôpital Jean-Monnet d’Epinal (Vosges) avait affirmé que son service pratiquait « de la radiothérapie de haut niveau ». Sept ans plus tard, le procès du plus grave accident impliquant cette technologie de rayons en France s’ouvre aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris.

Ce praticien, l’un de ses collègues et un radiophysicien sont jugés pour « homicides et blessures involontaires, non-assistance à personne en danger et destruction de preuves ». A leurs côtés comparaissent pour omission de porter secours les ex-directeurs de l’établissement, de la Ddass et de l’agence régionale de l’hospitalisation de Lorraine, ainsi que l’hôpital comme personne morale.

L’enquête a permis d’identifier plus de 500 victimes sur la période 2001-2006, toutes indemnisées depuis. Un « lien certain » avec les surdoses de radiations a été établi pour sept décès. La plupart faisaient partie d’un groupe de 24 malades surexposés à plus de 20% en 2004-2005 du fait d’une erreur de paramétrage. Les centaines d’autres personnes d’un second groupe ont subi des surirradiations à + 8%. Nombre d’entre eux, très diminués du fait de lourdes séquelles, assisteront aux débats grâce à une retransmission organisée au tribunal Epinal.

VIDEO : Le plus grave accident de radiothérapie recensé en France



« L’enjeu de ce procès n’est pas financier puisque le combat de l’indemnisation corporelle a été gagné, rappelle Me Gérard Welzer, avocat des parties civiles. Il est de signifier qu’on ne peut détruire la vie des gens sans rendre des comptes. Et de permettre que cela ne se reproduise pas. » Ce dossier de santé public se singularise, selon lui, « par un aspect voyou ». « Il n’y a pas seulement l’erreur. Il y a eu volonté de cacher », estime-t-il. Avocat du radiophysicien, Me Jean Reinhart explique que son client, pour qui il plaidera une relaxe, entend « aider la justice à comprendre ce qui s’est passé ». La clôture des débats est prévue fin octobre.