WEB - GOOGLE - Actualité > International
Syrie : un général affirme avoir été exfiltré par les services français
Le général syrien Manaf Tlass, plus haut gradé ayant fait défection, a affirmé ce lundi sur BFMTV avoir été exfiltré de Syrie par les services secrets français. « Des services français m'ont aidé à sortir de Syrie et je les en remercie », a déclaré l'ancien général dans un entretien à la chaîne d'informations en continu.
Publié le 10.09.2012, 23h15 | Mise à jour : 11.09.2012, 00h34
Photo non datée de Manaf Tlass en compagnie de Bachar Al-Assad.
Dans cet entretien, il explique que la Syrie doit se libérer sans aide militaire extérieure. « Je pense que le peuple syrien est capable de se libérer par lui-même. Nous ne voulons pas être libéré ni par la France, ni par les Etats-Unis, ni par la Turquie. (...) En revanche, il souhaite que « l'aide et le soutien nécessaire » soient apportés aux Syriens « pour que le peuple syrien réalise sa victoire ».
En juillet dernier, alors qu'il arrivait à Paris, Manaf Tlass avait déjà lancé un appel pour faire cesser les affrontements entre le pouvoir en place et les rebelles dans lequel il demandait que « le sang cesse de couler et que le pays sorte de la crise au travers d’une phase de transition constructive qui garantisse à la Syrie son unité, sa stabilité et sa sécurité ainsi que les aspirations légitimes de son peuple ».
Le témoignage de Manaf Tlass Exécutions sommaires. Sur le terrain entre-temps, les violences n'ont pas faibli, particulièrement à Alep, où au moins 20 soldats ont été exécutés sommairement le week-end dernier, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «Ces soldats ont été capturés à la caserne Hanano vendredi ou samedi par les rebelles, puis ont été exécutés ailleurs. Leurs mains ont été ligotées et leurs yeux bandés», a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'ONG.
Les rebelles avaient pris vendredi une partie de cette caserne dans le quartier d'Hanano, dont ils ont été finalement chassés à l'issue de violents combats avec l'armée.
Le 15 août, une commission d'enquête de l'ONU avait accusé les forces gouvernementales et les milices pro-régime de crimes contre contre l'humanité, et l'opposition armée de crimes de guerre mais à une échelle beaucoup plus limitée.
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon a souligné lundi qu'il fallait s'assurer «que toute personne, des deux côtés, qui commette des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou autres violations des droits de l'Homme internationaux ou du droit humanitaire (seraient) traduits en justice».
Nouvelles attaques aériennes. L'armée de l'air a pilonné lundi plusieurs quartiers rebelles d'Alep, toujours selon l'OSDH. Peu avant 15H00, deux Migs ont ainsi piqué à tour de rôle sur la ville, larguant deux bombes et mitraillant le sol à chaque passage, ont constaté des journalistes de l'AFP.
De violents combats et des bombardements ont eu lieu parallèlement à Deraa (sud), Idleb (nord-ouest), Hama et Homs (centre) et dans la province de Damas, a ajouté l'ONG, qui a fait état de 95 morts lundi, dont 63 civils, selon un bilan provisoire.
Lakhdar Brahimi va se rendre en Syrie. «Je réalise que c'est une mission très difficile mais je pense que je n'ai pas le droit de refuser d'apporter une aide au peuple syrien», a déclaré au Caire le nouveau médiateur international, Lakhdar Brahimi. Après une rencontre avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, il doit rencontrer mercredi le Premier ministre qatari cheikh Hamad ben Jassem, président du comité de la Ligue sur la Syrie, pour faire le point des efforts pour le règlement du dossier syrien, a annoncé à l'AFP un haut responsable de l'organisation. M. Brahimi a indiqué qu'il comptait se rendre en Syrie "dans les prochains jours".
Réunion d'un groupe de contact.
Une première réunion d'un "groupe de contact" se tenait lundi soir au Caire. Selon le chef de la diplomatie égyptienne, Mohammed Kamel Amr, elle «prépare une réunion ministérielle (...) dans les prochains jours». L'Egypte a précisé qu'elle s'efforcerait de parvenir à «un consensus» notamment sur «la fin immédiate des meurtres et de la violence» et «la nécessité de lancer un processus politique avec la participation des diverses composantes du peuple syrien».
La Russie, qui avec la Chine a bloqué trois résolutions condamnant le régime de Damas à l'ONU, propose elle une conférence qui «devra garantir une sortie de crise non violente et permettre de dessiner les contours de la Syrie de demain».