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Sujet: Les classes moyennes déçues par le bilan d'Obama Jeu 6 Sep - 15:03
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Les classes moyennes déçues par le bilan d'Obama
Mis à jour le 06/09/2012 à 14:15 | publié le 05/09/2012 à 19:36
Syndicalistes durant la Marche pour la classe moyenne organisée à New York en juin 2011.
VIDÉO - Le camp démocrate s'acharne depuis mardi à défendre l'action du président et à présenter le contraste entre les deux candidats.
À Charlotte, l'enthousiasme suscité par la convention démocrate surpasse aisément la ferveur éprouvée, la semaine dernière à Tampa, lors de la convention républicaine. Pourtant, les critiques ne manquent pas envers le président Obama. Et la déception créée par son bilan économique est palpable jusque dans les rangs des délégués.
Le candidat a placé la classe moyenne au cœur de son message et il entend la convaincre, avec l'aide de dizaines d'orateurs qui défilent à la tribune depuis mercredi, que ses intérêts seront mieux protégés avec lui qu'avec Mitt Romney à la Maison-Blanche. Mais, dans la mesure où ses plus fervents partisans ont eux-mêmes des doutes, il pourrait être difficile de convaincre les quelques millions d'électeurs indépendants qui, dans les «swing states», départageront les deux camps le 6 novembre prochain.
Inégalités en hausse
Elaine Smith, déléguée de New York âgée de 57 ans, est une fervente admiratrice du président. Un emploi correctement payé, une maison, une voiture: elle se considère comme une représentante classique de la classe moyenne. Mais comme beaucoup, sa situation est devenue précaire depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche. «Il a clairement négligé la crise du logement. Je suis en train de renégocier mon emprunt mais je pense que je vais perdre ma maison», se lamente-t-elle. «Mon fils et ma fille, âgés de la trentaine, ont voté Obama en 2008, mais je ne sais pas si j'arriverai à les convaincre d'en faire autant cette fois-ci. Tout ce qu'ils voient, c'est l'absence d'emplois et le risque de perdre notre maison.»
Même chose pour Dorothy Miller, retraitée de 70 ans vivant dans le Wisconsin. «Mes deux enfants adultes sont au chômage, je consacre la moitié de mon revenu disponible à les aider, mes économies ont disparu et j'ai abandonné l'idée de me faire refaire les dents», confie-t-elle en montrant une denture éparse. «À la maison, nous avons beaucoup de discussions enflammées sur le bilan du président. Je prends en compte ce dont il a hérité, eux estiment que quatre ans auraient dû suffire pour redresser la situation. Je veux lui donner une chance malgré tout parce que je ne crois pas en la philosophie économique de Romney et Ryan. Eux pensent ne pas voter. Je vois le verre à moitié plein, eux le voient à moitié vide.»
C'est tout l'enjeu de la campagne entre Barack Obama et Mitt Romney. Le second a conclu son discours vendredi dernier par la célèbre question empruntée à Ronald Reagan: «Votre situation est-elle meilleure aujourd'hui qu'il y a quatre ans?» Le camp démocrate s'acharne depuis mardi à défendre le bilan du président et à présenter le contraste entre les deux candidats.
Mais les sondages indiquent que les Américains sont pessimistes. 63 % estiment que le pays est sur la mauvaise voie. La classe moyenne, qui représente 50 % des adultes (avec un salaire annuel allant de 39.000 à 118.000 dollars), est celle qui a le plus souffert de la crise et les inégalités sont en hausse. Selon une récente étude Pew, la part du revenu national perçu par les 5 % les plus riches était de 29 % en 1970, aujourd'hui elle est de 46 %. Maureen Sweeney, déléguée de Californie, attend plus qu'un beau discours jeudi. «Je veux des propositions concrètes sur l'économie, le déficit et les emplois», dit-elle.