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Mort d'Arafat : une instruction ouverte en France pour assassinat
Publié le 28.08.2012, 17h00 | Mise à jour : 21h37
Une information judiciaire pour assassinat concernant le décès de Yasser Arafat en 2004 a été ouverte mardi par le parquet de Nanterre.
Huit ans après la mort à Paris du leader palestinien Yasser Arafat, une information judiciaire pour assassinat a été ouverte mardi par le parquet de Nanterre. Trois juges d'instruction ont été désignés pour conduire cette enquête. Leurs noms n'ont pas été précisés pour l'instant. Une décision saluée par les Palestiniens, alors qu'«Israël ne se sent pas concerné par cette enquête malgré des accusations farfelues portées contre nous», a expliqué le ministère des Affaires étrangères de l'Etat hébreu.
L'ouverture de cette instruction fait suite au dépôt d'une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile par Souha Arafat, sa veuve, le 31 juillet. Ce mardi, elle se «félicite» de cette décision tout comme sa fille et leurs avocats.
Du polonium, une substance radioactive hautement toxique, avait été retrouvé sur des effets personnels de l'ex-chef de l'Autorité palestinienne par l'Institut de radiophysique de Lausanne en juillet, relançant l'hypothèse d'un empoisonnement. Cet Institut avait annoncé vendredi qu'il comptait se rendre à Ramallah pour examiner la dépouille de Yasser Arafat, après le feu vert de sa veuve pour rechercher d'éventuelles traces de polonium au plus vite car la traçabilité de cette substance diminue de moitié tous les 138 jours.
Les experts devront d'abord effectuer «une mission de repérage», pour rencontrer les représentants de l'Autorité palestinienne, examiner le mausolée où se trouve la dépouille de Yasser Arafat, et recenser les disponibilités technologiques et scientifiques sur place. L'examen du corps devrait avoir lieu lors d'une seconde mission.
Yasser Arafat était mort le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire français de Percy (Hauts-de-Seine). Sa mort est restée une énigme. Aucun des quelque 50 médecins qui s'étaient relayés à son chevet n'avait pu préciser la raison exacte de la détérioration rapide de son état.
Les Palestiniens saluent la décision, Israël «ne se sent pas concerné» «Nous saluons cette décision», a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat, précisant que le président palestinien Mahmoud Abbas avait «officiellement demandé» à «François Hollande de nous aider à enquêter sur les circonstances du martyre de l'ancien président Arafat». La direction palestinienne souhaite depuis longtemps la création d'une commission d'enquête internationale sur le modèle de celle formée après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005.
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, espère également que «cette enquête fera toute la lumière sur cette affaire». «Israël ne se sent pas concerné par cette enquête malgré des accusations farfelues portées contre nous», a-t-il affirmé, alors le neveu de Yasser Arafat, Nasser al-Qidwa, a récemment accusé I'Etat hébreu de l'avoir empoisonné au polonium. Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a aussitôt réaffirmé qu'«Israël n'était pas impliqué dans la mort d'Arafat».
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Un champignon vénéneux évoqué dans un rapport de l'hôpital PercyLe rapport d'hospitalisation français de Yasser Arafat a été publié en ligne ce mardi par le site Slate.fr . Daté du 14 novembre 2004, soit trois jours après le décès du leader palestinien, il fait été une inflammation intestinale et de troubles de coagulation «sévères». La piste d'un «empoisonnement» par une toxine de champignon vénéneux y est évoquée.
Selon le site, des analyses réalisées sur des échantillons urinaires ont «permis d'exclure la présence de rayonnements radioactifs de type alpha, béta ou gamma», même si le polonium n'a pas été spécifiquement recherché dans les analyses françaises de l'époque. «Le tableau clinique décrit à l'hôpital Percy en novembre 2004 est peu compatible avec un empoisonnement au polonium 210», mais certains experts «font remarquer qu'avec six cas connus depuis Marie Curie, on connaît mal les effets de cet élément radioactif», poursuit l'article.