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Nucléaire : Montebourg irrite les écologistes
Mis à jour le 27/08/2012 à 10:10 | publié le 27/08/2012 à 07:33
Pour Arnaud Montebourg, le «nucléaire est une filière d'avenir».
Pour le ministre du Redressement productif, «le nucléaire est une filière d'avenir». Le député Noël Mamère dénonce «une nouvelle provocation».Le sujet risque de jeter un froid entre le PS et Europe-Écologie-Les Verts. Invité dimanche soir de BFMTV, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a affirmé que le nucléaire était «une filière d'avenir», tout en reconnaissant qu'il fallait qu'elle soit «rééquilibrée».
Interrogé sur les promesses du candidat François Hollande de réduire le nucléaire en France, Arnaud Montebourg a affirmé que «la réduction (du nucléaire) se conjugue dans une équation à deux chiffres: la quantité de ce que l'on consomme chaque année, qui augmente, et l'offre».
«Nous avons besoin d'énergie et pas trop chère», a-t-il expliqué, et «la France a un atout extraordinaire entre ses mains (avec ses centrales nucléaires) qui lui a permis de bâtir son industrie.» Grâce au nucléaire, l'industrie française a pu «passer les épreuves, y compris les chocs pétroliers, la crise…», a ajouté le ministre du Redressement productif, assurant que le nucléaire était «une énergie abordable».
VIDEO. BFMTV Politique : l'interview d'Arnaud Montebourg par Le Pointhttp://www.bfmtv.com/bfmtv-politique-l-interview-d-arnaud-montebourg-actu32527.html
Noël Mamère dénonce «une provocation»EELV n'as pas tardé à riposter. Le parti écologiste a fait part dimanche soir de son étonnement y voyant des «propos isolés». «Nous réagissons en n'attachant pas plus d'importance que cela» au propos d'Arnaud Montebourg «que nous connaissions déjà comme étant pronucléaire», a déclaré le porte-parole du parti Jean-Philippe Magnen. «Il s'agit de propos isolés, nos interlocuteurs restent le premier ministre, le président de la République et le PS», a-t-il ajouté.
Le député EELV de Paris et vice-président de l'Assemblée nationale, Denis Baupin, a regretté «une profession de foi en décalage total avec la réalité». «La France ne peut rester, comme à l'époque du Minitel ou du Concorde, accrochée à une technologie dépassée et doit au contraire préparer la reconversion. L'avenir du nucléaire, c'est avant tout la gestion de “l'après”, écrit le vice-président de l'Assemblée nationale dans un communiqué, invitant le ministre du Redressement productif à «aller rendre visite aux habitants et élus de Fukushima».
Lundi matin sur RTL, le député Noël Mamère a dénoncé «une nouvelle provocation» de la part d'Arnaud Montebourg, «une entorse très sérieuse aux accords que nous avons passé avec le Parti socialiste». L'élu exige un démenti de la part de François Hollande ou du premier ministre, sinon «nous serons en droit de considérer que ce n'est pas seulement une provocation, mais une entaille sérieuse à notre accord de majorité».
Sur Twitter, des écologistes ont également moqué les propos du ministre du Redressement productif, relève Le Lab. «Lance Armstrong est un cycliste d'avenir», a raillé Alexis Braud, adjoint à la culture à Allones (Sarthe). Bérénice Vincent, vice-présidente du conseil régional d'Aquitaine, a aussi twitter : «L'élevage du dodo et du mamouth, une filière d'avenir.»
Valls: le nucléaire «incontestablement» une filière d'avenirLe porte-parole du Parti socialiste, David Assouline, a cherché à rassurer lundi matin en expliquant sur LCI que les propos d'Arnaud Montebourg n'étaient que le reflet «d'un sentiment personnel». «C'est une phrase générale et donc elle ne prête à aucune conséquence concrète sur le chemin pour aller à fond vers les énergies renouvelables et baisser la part du nucléaire», a insisté le porte-parole socialiste.
Invité de RTL, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a lui aussi cherché à minimiser la polémique. Pour Claude Bartolone, le président François Hollande respectera ses engagements de campagne et réduira bien «la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% à l'horizon 2025». Pour autant le nucléaire peut être «une filière d'avenir», «le démantèlement des centrales est un secteur ou de nombreux emplois peuvent se créer», a affirmé Claude Bartolone.
Manuel Valls a, lui, soutenu lundi son collègue du gouvernement en assurant comme lui que l'énergie nucléaire est «incontestablement» une filière d'avenir. Il a rappelé cependant les engagements de François Hollande «de réduire la part du nucléaire, à l'horizon 2025», dans le mix énergétique.
Pendant la campagne, François Hollande avait en effet promis d'engager la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% à l'horizon 2025. Le candidat socialiste avait toutefois refusé de reprendre à son compte la promesse de fermeture progressive d'une vingtaine de réacteurs nucléaires, pourtant inscrite dans l'accord PS-Verts.