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Valls réveille les universités PS de La Rochelle
Mis à jour le 25/08/2012 à 20:37 | publié le 25/08/2012 à 18:50
Manuel Valls
Le ministre de l'Intérieur a pleinement assumé samedi la ligne dure qu'il a tracée au cours de l'été lors des émeutes d'Amiens et du démantèlement des campements de Roms.
Les universités d'été du PS seront sans doute les siennes. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a réveillé samedi le grand rassemblement socialiste de La Rochelle qui ronronne depuis vendredi. Participant à une séance plénière consacrée à la reconquête des classes populaires aux côtés notamment de son collègue de l'Economie sociale et solidaire Benoît Hamon et du porte-parole du PS David Assouline, l'ancien député-maire d'Evry (Essonne) a mis le feu à la salle. Il a été longuement acclamé par les militants. Pourtant, les propos qu'il a tenus ne sont pas forcément ceux que préfèrent entendre les socialistes.
Durant dix minutes, au cours d'un discours qui aurait pu être celui d'un meeting, montrant ses poings, hurlant au micro, Valls a parlé de «la loi de la jungle qui veut chasser la République des quartiers», de «l'ordre communautariste» contre lequel il faut lutter, de «la lutte contre l'insécurité». Le ministre de l'Intérieur est resté ferme, n'a pas dévié de la ligne qu'il a tracée au cours de l'été lors des émeutes urbaines d'Amiens et du démantèlement des campements de Roms. Il n'a pas cédé aux critiques des Verts et d'une partie du PS. Il a assumé ses choix et incité la gauche à être «clair sur ces sujets».
«Je ne crois pas à la démarche «oui à la sécurité mais d'abord l'emploi, oui à la sécurité mais d'abord la prévention», a-t-il dit. «Pour restaurer la République dans les quartiers, il faut de l'emploi mais aussi de la sécurité, car c'est d'abord la délinquance qui frappe les plus modestes dans les quartiers», a-t-il ajouté, reprenant là un argument déjà développé sous le précédent quinquennat.
«La nation est l'invention de la gauche»Critiquant la droite et Sarkozy qui ont «tourné le dos à la République et à ses valeurs», le ministre a estimé que la gauche doit prendre toute sa part sur les questions de sécurité, investir ce champ. «La République, c'est d'abord la France (…) La gauche a laissé à d'autres, à la droite et à l'extrême droite, son langage, ses couleurs, son hymne national, son histoire, ses valeurs», a-t-il lancé en soulignant que «la nation est l'invention de la gauche, de la gauche de 1789».
Rappelant qu'il a lui-même chanté la Marseillaise au cours d'un déplacement récent, il a invité ses camarades socialistes à ne pas la laisser à l'extrême droite. «Je ne veux pas que les valeurs de la République, je pense notamment à la laïcité, soient portées par d'autres». A ses yeux, «la reconquête de la confiance, la réponse à cette crise passe par la République».
Saluant l'action du gouvernement et sa feuille de route, «assurant qu'il ne se sent pas isolé», Valls a conclu: «La République, la France, l'ordre républicain, voilà ce qui est, avec la justice sociale, au cœur de l'action du gouvernement». Puis, il a quitté la salle sous les acclamations des militants.
A son arrivée deux heures plus tôt à l'espace Encan, où se déroulent les universités d'été du PS, Valls était attendu par une nuée de journalistes, de caméras et de micros. Une femme l'a alors interpellé sèchement. «Une politique de gauche! Une politique de gauche! Sur les Roms par exemple». Le ministre de l'Intérieur n'a pas tourné la tête. Il assume.