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Syrie : plusieurs villes sous les bombes
Publié le 24.08.2012, 19h23 | Mise à jour : 22h38
ALEP (NORD DE LA SYRIE), 24 AOUT 2012. L'armé du régime a, une nouvelle fois, bombardé la ville et ses environs.
L'aviation et les chars du régime de Bachar al-Assad se sont déchaînés vendredi sur plusieurs bastions tenus par l'Armée syrienne libre (ASL) à travers la Syrie. Signe du durcissement du conflit, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dénombre plus de 4 000 morts ces trois dernières semaines, sur 25 000 décès depuis le début de la révolte en mars 2011. Les violences se concentrent près de Damas, place forte du régime, et à Alep, poumon économique du pays ravagé par plus d'un mois d'une bataille cruciale pour tous les protagonistes mais aussi à Homs (centre).
Malgré cette escalade meurtrière, les Syriens sont descendus par milliers dans les rues, comme chaque vendredi depuis mars 2011, pour crier leur haine du régime et depuis quelque temps et leur déception face à l'incapacité de la communauté internationale à mettre fin au bain de sang.
200 000 Syriens réfugiés dans les pays voisins.
Les violences ont poussé plus de 200 000 Syriens à fuir dans les pays voisins, selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) qui estiment que plus de 2 millions de personnes ont besoin d'aide dans leur pays. En Jordanie, les autorités ont annoncé qu'un nombre record de 2 324 réfugiés syriens avaient franchi la frontière dans la nuit de jeudi à vendredi. La mission du HCR est compliqué par les affrontements liés à la crise syrienne dans la ville libanaise de Tripoli, où trois personnes sont mortes ce vendredi.
Aide aux réfugiés : 40 millions de l'Union européenne. L'aide apportée par l'Union européenne aux pays voisins de la Syrie pour l'accueil des réfugiés syriens a été doublée depuis la fin du mois de juillet et a atteint 40 millions d'euros, a indiqué vendredi l'Elysée dans un communiqué. La France a porté sa dotation à trois millions d'euros.
Plus de 20 morts dans le bombardement de deux immeubles. Au moins 21 personnes, dont 12 femmes et un enfant, ont été tuées vendredi dans le bombardement par l'armée syrienne de deux immeubles à Mayadine, dans la province de Deir Ezzor dans l'est du pays, selon l'OSDH. «L'un s'est complètement effondré» et le second à moitié, selon un nouveau bilan de l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de témoins.
Les découvertes macabres se multiplient. En outre, plus de 50 cadavres de personnes tuées par balles ont été retrouvés ces dernières 24 heures à travers le pays. La plupart sont retrouvés les mains ligotées, une balle dans la tête. «Cela montre une recrudescence de la brutalité dans le conflit. Plus il y a d'exécutions en masse, plus il est difficile de sortir de cet abysse", a estimé Nadim Houry, directeur de Human Rights Watch au Liban.
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Armes chimiques : le Pentagone imagine des scénarios catastrophesBarack Obama avait averti lundi le régime qu'un recours aux armes chimiques ou même leur déplacement reviendrait à franchir une «ligne rouge». Si aucune action militaire ne semble imminente, les militaires américains planchent sur des scénarios tous plus dangereux les uns que les autres pour empêcher que, dans le chaos croissant de la guerre civile en Syrie, ces stocks ne tombent entre les mains d'extrémistes islamistes, ou d'ultras du régime prêts à tout. D'après un un haut responsable américain, Damas garde à ce stade «un bon contrôle» de ces sites.
Selon Melissa Dalton qui travaille pour le groupe de recherches Center for a New American Security, une action militaire de ce genre serait sans doute menée conjointement avec des alliés des Etats-Unis, comme Israël, des pays de l'Otan et des pays arabes. D'après elle, Washington ferait pression sur les Israéliens pour qu'ils évitent, dans une telle hypothèse, d'agir «unilatéralement afin d'empêcher que ces armes ne tombent en de mauvaises mains» à leurs frontières.