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JO : une athlète somalienne meurt au large de la Libye
Mis à jour le 22/08/2012 à 23:24 | publié le 22/08/2012 à 20:39
Samia Yusuf Omar après sa course sur 200 mètres aux JO de Pékin, en 2008.
La sprinteuse Samia Yusuf Omar, remarquée aux JO de Pékin, a tenté de rejoindre clandestinement l'Italie à bord d'une embarcation de fortune.
Un destin tragique. L'athlète Samia Yusuf Omar a péri noyée en avril dernier alors qu'elle tentait de rejoindre l'Italie depuis les côtes libyennes. La sprinteuse, âgée de 22 ans, qui avait représenté la Somalie aux JO de Pékin en 2008, n'a pas survécu à une traversée en Méditerranée à bord d'une embarcation de fortune, relatent mardi des médias italiens.
Le drame a été révélé par Abdi Bile, champion du monde somalien du 1500 mètres en 1987, qui s'est confié au journal italien
Corriere della Sera . Le sportif a expliqué que la jeune femme, qui a grandi dans une famille pauvre de Mogadiscio, a tenté de rejoindre l'Italie à bord d'une patera, ces embarcations utilisées par les immigrants clandestins.
«Samia était très déterminée»«Avec ma mère, nous avons tenté de l'en dissuader mais Samia était très déterminée», a raconté la sœur de Samia à la BBC. Selon elle, c'est lors d'un incident avec la marine italienne que la sprinteuse est décédée. «Les autorités, qui avaient repéré le bateau en manque d'essence, ont jeté des cordes aux passagers pour les secourir. Elle est morte en essayant de rejoindre le navire italien», a-t-elle détaillé.
Samia aurait entrepris cette expédition périlleuse afin de trouver un entraîneur pour préparer au mieux les JO de Londres, chose qu'elle ne pouvait pas faire dans son pays d'origine. L'athlète avait en effet marqué les Jeux olympiques de Pékin en 2008 lors des séries du 200 mètres femmes malgré sa prestation: une place en dernière position avec un temps de 32 secondes et 16 centièmes, à quelque 10 secondes des autres concurrentes. «C'était une expérience merveilleuse, j'ai porté le drapeau de mon pays, j'ai défilé avec les meilleurs athlètes du monde», confiait à l'époque la sprinteuse qui avait participé à cette compétition sans aucun entraînement spécifique.
Mais de retour en Somalie en proie à l'instabilité, elle aurait fait l'objet de menaces de mort de la part de miliciens al-Chebab qui voyaient d'un mauvais œil une femme athlète, détaille al-jazeera.com. Le groupe islamiste qui milite pour l'instauration de la charia interdit aussi aux Somaliens de participer et même de regarder un championnat sportif. Samia décide alors de fuir en Éthiopie en 2010 puis rejoint la Libye pour continuer à s'entraîner. La jeune femme décide finalement de rejoindre l'Italie. Un pays dont elle n'aura finalement jamais foulé le sol.