Clichy-la-Garenne : réglement de comptes sanglant à la machette

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Clichy-la-Garenne : règlement de comptes sanglant à la machette

Deux jeunes hommes de 22 et 23 ans ont été sauvagement agressés à l’arme blanche en pleine rue hier après-midi. L’un a succombé à ses blessures, l’autre se trouvait toujours dans un état critique hier soir.

Publié le 23.08.2012, 07h28


CLICHY-LA-GARENNE (HAUTS-DE-SEINE), HIER. Deux hommes cagoulés ont agressé au couteau et à la machette deux jeunes du quartier en pleine rue. L’enquête s’oriente vers un règlement de comptes.

Une casquette posée sur une paire de baskets à proximité de traces de sang au pied d’un immeuble, au no 2 de la rue du 11-Novembre, à Clichy-la-Garenne. C’est ici que deux jeunes habitants de ce quartier sensible, âgés de 22 et 23 ans, ont été violemment frappés hier peu avant 15 heures, a priori avec un couteau et une machette. Les agresseurs, deux hommes cagoulés, ont réussi à prendre la fuite, l’un à pied et l’autre à scooter. L’un des deux blessés, prénommé Mourad, n’a pas survécu. Le second, Anthony, transféré dans un état critique à l’hôpital Beaujon tout proche, était toujours hier soir entre la vie et la mort.

« Je suis arrivé peu après les pompiers et deux de mes collègues, explique un éducateur de la ville, sous le choc. Les gamins, on les croise tous les jours depuis des années et les voir comme ça, par terre, c’est un vrai traumatisme pour ce quartier où tout le monde se connaît. » Portant un tee-shirt bleu marine avec le logo « Unité d’éducation urbaine », les médiateurs assurent une présence quotidienne dans toute la ville. Les agents qui étaient hier sur les lieux du drame témoignent des blessures profondes infligées par ses agresseurs à Anthony, « qui était conscient », malgré ses plaies ouvertes à l’abdomen. Alors que Mourad, touché au thorax et inanimé, était pris en charge par les secours.

Les victimes étaient connues des services de police

Peu de temps après l’agression, vers 16 heures, une vingtaine de jeunes ont tenté d’entrer de force dans l’hôpital Beaujon, et trois policiers ont été légèrement blessés. Trois de ces jeunes ont été interpellés alors qu’un important dispositif policier a rapidement été déployé pour sécuriser le quartier qui n’avait jamais connu un tel déchaînement de violence. « Quarante CRS seront présents toute la nuit, avec également des patrouilles de la brigade anticriminalité et de la compagnie de sécurisation et d’intervention », expliquait en début de soirée Franck Carabin, porte-parole de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP).

L’enquête, confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris, s’oriente vers un règlement de comptes. Un couteau et une arme de poing ont été retrouvés à proximité des lieux. Les deux victimes sont connues des services de police. L’une d’elles sortait tout juste de garde à vue, après une bagarre dimanche après-midi dans ce même quartier des Berges-de-Seine. L’altercation impliquait un autre jeune homme, présent hier au moment de l’agression et qui a été placé en garde à vue pour livrer sa version des faits.

De son côté, la ville de Clichy a lancé un appel au calme. « Je partage l’émotion et la douleur des familles, déclarait hier le maire PS de la ville, Gilles Catoire. Mon rôle est maintenant de les assister, ainsi que tous ceux qui ont été touchés par ce drame. » Après une réunion de crise en mairie, en coordination avec le préfet des Hauts-de-Seine, il a été décidé de mettre en place immédiatement une cellule médicalisée de soutien psychologique pour les familles et les témoins de cette sauvage agression.