Bachar al-Assad fait une apparition et prie, la violence continue

WEB - GOOGLE - Actualité > International

Bachar al-Assad fait une apparition et prie, la violence continue

Publié le 20.08.2012, 07h47 | Mise à jour : 07h55


Le président syrien a prié dans une mosquée de Damas à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, tandis que ses opposants ont exprimé dans la rue leur rejet du régime.

Le président syrien a prié dans une mosquée de Damas à l'occasion de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, tandis que ses opposants ont exprimé dans la rue leur rejet du régime. Il s'agit d'une rare apparition publique de Bachar al-Assad depuis l'attentat qui a coûté la vie à quatre hauts responsables de la sécurité le 19 juillet dernier. Dimanche, la télévision d'Etat a diffusé des images du président syrien assis pour la prière de l'Aïd dans la mosquée al-Hamad, avec le nouveau Premier ministre, Waël al-Halaqi, et le chef du Parlement, Jihad Lahham.

Dans son prêche, l'imam Mohamed Kheir Ghantous a assuré que la Syrie triompherait du «complot américano-occidental soutenu par les wahhabites et les takfiris (extrémistes religieux sunnites)».

La violence continue.

Le régime al-Assad lutte férocement depuis 17 mois contre une révolte qui s'est militarisée. Au total, le conflit a fait plus de 23.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et la violence continue. Beaucoup de Syriens n'ont pas respecté cette année la tradition qui veut que le premier jour de la fête, les gens se réunissent dans les cimetières, fleurissent les tombes... et rendent visite aux proches. Ils craignaient l'intervention des forces de l'ordre, qui interdisent tout attroupement, et les combats qui se sont poursuivis en particulier à Alep et à Damas, selon l'OSDH.

A Alep, deuxième ville du pays, des hélicoptères de l'armée ont largué des tracts mettant en garde contre tout soutien aux insurgés et offrant à ces derniers une «dernière chance» de se rendre, selon un journaliste de l'AFP. Deux heures après avoir largué les tracts, les hélicoptères sont revenus pour ouvrir le feu sur plusieurs quartiers. Par ailleurs, quatre roquettes syriennes sont par ailleurs tombées en Jordanie, près de la frontière avec la Syrie, blessant une enfant, selon les autorités jordaniennes qui n'ont pas donné plus de détails.

Les services secrets occidentaux en action.

D'après les médias européens, les rebelles sont épaulés par les services secrets occidentaux et en particulier britanniques et allemands. Selon le Sunday Times, qui cite un responsable de l'opposition, les services britanniques ont aidé les insurgés à mener plusieurs attaques. Selon ce journal, les informations sont transmises à l'Armée syrienne libre (ASL) depuis les bases militaires britanniques à Chypre via la Turquie et les Etats-Unis. Elle ont concerné en particulier Alep, deuxième ville du pays et théâtre d'une bataille cruciale depuis près d'un mois.

De son côté, l'hebdomadaire allemand Bild am Sonntag rapporte qu'un navire allemand se trouve au large de la Syrie avec à son bord des agents du Service fédéral de renseignement (BND) qui observent les mouvements des troupes et transmettent ces informations aux services britanniques et américains pour qu'elles parviennent aux rebelles.

Les pays occidentaux, qui réclament le départ de Bachar al-Assad, répètent qu'ils ne veulent pas armer les rebelles, évoquant le risque de voir cet arsenal tomber entre les mains d'extrémistes. Mais plusieurs pays ont déjà annoncé une aide dans le domaine de la communication.

L'opposition «choquée», l'émissaire de l'ONU Brahimi précise ses propos.

Sur le terrain diplomatique, l'émissaire de l'ONU, Lakhdar Brahimi, nommé il y a deux jours médiateur international pour la Syrie, a dû préciser des propos qu'il avait tenus sur France 24 sur Assad et qui avaient été interprétés comme s'il estimait prématuré de réclamer son départ du pouvoir. Ce qui avait suscité dimanche des réactions outrées du Conseil national syrien (CNS), principale coalition d'opposition.

«Il est bien trop tôt pour que je puisse prendre position sur ce sujet. Je n'en sais pas assez sur ce qui se passe», avait dit M. Brahimi avant d'assurer plus tard sur Al-Jazeera que ces propos ne voulaient pas «dire que ce n'était pas le moment pour lui de partir». Il a, par ailleurs, affirmé à la chaîne France 24 qu'il ne s'agissait plus d'«éviter» la guerre civile en Syrie mais bien de l'«arrêter».

«Le changement est inévitable, un changement sérieux, un changement fondamental, pas cosmétique», a jugé le successeur de Kofi Annan. Tandis que le mandat de la mission des observateurs de l'ONU en Syrie, la Misnus, déployée en avril pour surveiller un cessez-le-feu jamais respecté, s'est achevée officiellement aux premières heures lundi.