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Prudence face aux problèmes de Blackberry et Sony
Publié le 08/12/2011 à 16:19
Les pannes de Blackberry et les comptes piratés de Sony obligent les usagers à faire preuve de vigilance.Prudence, prudence. Tel est le mot d'ordre à propos de l'usage de services dématérialisés. Deux exemples, sans lien l'un avec l'autre, ont mis en lumière cette année que les services peuvent être brutalement interrompus et que les données personnelles des utilisateurs sont susceptibles d'être révélées au grand jour.
Au total, la quasi-totalité des 70 millions d'utilisateurs du service de messagerie BlackBerry du canadien Research in Motion (RIM) ont été touchés progressivement par une panne de leur boîte e-mail en octobre. Ils ne pouvaient plus recevoir leurs courriels ou avec un grand retard. La défaillance de RIM n'a pas été causée par une faille de sécurité, a assuré le directeur technique. Mais le problème s'explique par la panne d'un équipement qui relie le propre réseau de RIM à celui de l'Internet. Les systèmes de secours n'ont pas pris le relais. Ainsi, les messages en instance d'envoi se sont accumulés, créant un embouteillage d'où des retards dans les envois et l'effondrement progressif du service. Le problème s'est propagé peu à peu de la Grande-Bretagne vers les autres pays européens puis en Afrique, en Asie, en Amérique latine et, au final, pendant une journée en Amérique du Nord. Le service de messagerie de RIM, même s'il est revendu par les opérateurs du monde entier, transite par ses serveurs, situés en Grande-Bretagne et au Canada.
Pour tenter d'effacer ce mauvais souvenir, l'entreprise a offert à ses clients américains pour 100 dollars d'applications à télécharger et pour 70 euros en Europe. Mais le mal a été fait. RIM aura sûrement des difficultés à redorer son blason.
Par ailleurs, les réseaux de Sony ont fait l'objet de quinze attaques entre la mi-avril et le début juin. Au total, plus de 100 millions de comptes ont été piratés, dont 77 millions seulement pour le réseau de jeux en ligne PSN. En outre, les données relatives à 23 millions de cartes de crédit en service ont été récupérées par des hackers, les pirates d'Internet. Le centre de calcul du groupe de Tokyo, situé à San Diego, est «tombé» à plusieurs reprises.
«Passer nos barrages de sécurité» En juin, Kaz Hirai, président de la division jeux de Sony, expliquait au
Figaro que «des individus ou des groupes de hackers nous attaquent pour dire au monde entier qu'ils ont été capables de passer nos barrages de sécurité. Nous avons subi des dénis de service de la part d'un groupe de hackers appelés Anonymous, lié au fait que nous avons essayé de protéger la propriété intellectuelle de la PlayStation 3».
De plus, en juillet, un groupe de pirates «Lulz Security», qui a décidé de se dissoudre, a mis en ligne sur Internet plus de 2 millions de noms de clients de Sony.
Que ce soit un acte gratuit de pirates ou une revanche contre la plainte de Sony à l'encontre d'un jeune homme qui a expliqué sur Internet comment lever les protections de la console PS3, il n'en reste pas moins que le groupe de Tokyo a dû prendre une provision de 120 millions d'euros dans ses comptes. Et que les dommages sur la confiance des services dématérialisés seront conséquents, même si plus de 99% des joueurs en ligne ont décidé de refaire confiance à Sony. Ce second exemple démontre également que les pirates ont exploité les failles de sécurité du système, car les données n'auraient pas été protégées. «Les serveurs livraient leurs informations sur une simple interrogation de la base de données», assurait un pirate.
Par ailleurs, le 15 avril dernier, les services cloud d'entreprises hébergés par Amazon, notamment ceux de Foursquare, de Netflix, du Nasdaq et de Pfizer, ont été interrompus pendant quelques heures. Cette panne a provoqué un émoi parmi tous les utilisateurs de services dématérialisés. Comme la fourniture d'énergie dans un hôpital semble vitale aux patients et au personnel soignant, le cloud ne doit jamais s'interrompre.
Il reste que ces problèmes devraient se multiplier dans le futur. Car un nombre croissant d'informations et de services sont accessibles uniquement en ligne. Malgré ces dangers, «allez-vous pour autant arrêter de connecter votre PC à Internet?», s'interroge Kaz Hirai.