SÉCURITÉ PUBLIQUE ET MENACE TERRORISTE :Relâchement interdit !
Jeudi 16 Aout 2012
Par Salim BENALIA
L'heure est à la vigilance
Les terroristes sont cet ennemi volatil, moins ils sont nombreux, plus il est difficile de les combattre.
«On ne peut pas avancer de chiffres concernant le nombre de terroristes en activité», déclarait récemment le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, à Alger. Ce discours est-il fait pour rassurer les Algériens à la veille de la rentrée sociale et à l'approche de l'Aïd El Fitr. Certes, Ould Kablia estime que la situation sécuritaire est maîtrisée dans les villes, faut-il pour autant s'enorgueillir au point d'oublier le traditionnel modus operandi du terrorisme résiduel ?
En effet, les groupes armés se sont toujours illustrés par un activisme sanguinaire ravageur durant le mois sacré de Ramadhan.
Rappelons-nous le double attentat suicide perpétré contre l'Académie interarmes de Cherchell un certain Ramadhan 2011 et qui avait fait 18 morts et plusieurs blessés. Le triste forfait avait été revendiqué par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi).
Ironie du sort, cette même institution de la nation vient de faire l'objet d'une nouvelle menace terroriste. Les services de sécurité ont récemment déjoué, un attentat contre cette Académie interarmes...à une centaine de kilomètres à l'ouest d'Alger, en arrêtant un adolescent qui prenait des photos du site. Le jeune homme aurait été chargé par un certain Abou El Hassen, chef d'une ancienne faction des Groupes islamiques armés (GIA), de prendre des photos en vue de perpétrer une attaque contre l'Académie interarmes. Ce fait rappelle on ne peut mieux l'implacable vérité qui veut que le «diable ne prend pas de vacances!» et surtout que les réseaux terroristes continuent d'exploiter les mineurs et les enfants à des fins criminelles. Ils misent sur cette catégorie vulnérable de la population qu'ils peuvent transformer en véritables bombes humaines, à la faveur d'attentats kamikazes, un procédé que le peuple algérien a malheureusement découvert, notamment à l'occasion de l'attentat contre la caserne des gardes-côtes de Dellys (Boumerdès) et dont l'instrument n'était autre que le jeune kamikaze Nabil Belkacemi qui n'avait que quinze ans. Partant de ce postulat, les citoyens algériens ont toutes les raisons du monde de s'inquiéter et d'exiger une présence policière rassurante. C'est le cas, notamment en cette veille de fête qui coïncide également avec le traditionnel rituel d'achats pour la rentrée scolaire. Il est évident que les grandes métropoles algériennes, notamment Alger, sont depuis peu «sous surveillance caméra» mais est-ce suffisant pour tranquilliser les Algériens qui saisissent l'occasion des soirées pour emprunter les transports en commun et arpenter les places publiques et autres avenues marchandes.
Il est patent qu'un dispositif de sécurité a été mis en place par les autorités, prévoyant un redéploiement des agents de sécurité et un prolongement des horaires de travail jusqu'à des heures tardives de la nuit. Il a également été procédé à une présence renforcée des agents dans les endroits «sensibles et stratégiques» pour une plus grande sécurisation des lieux et espaces publics, des marchés et des mosquées où se déroulent les prières surérogatoires. En fait, l'on signale un certain relâchement de la vigilance à la périphérie desdits centres stratégiques. Ceci est particulièrement vrai pour quelques hyper-surfaces commerciales, où les contrôles ne seraient pas aussi hermétiques que cela. Voire un allègement des mesures de protection aux alentours de quelques autres unités de police ou de gendarmerie...
Sinon la quasi-absence des entrailles du métro d'Alger d'hommes en uniforme lesquels pourraient réconforter les voyageurs par leur seule présence. Il est donc plus que jamais impératif de prendre des mesures supplémentaires et surtout de sensibiliser les gérants des transports en commun, des marchés hebdomadaires et des grandes surfaces à veiller au contrôle des accès à ces services.