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 |  Sujet: Arbitrage - Belaïd Tahir : «Lacarne m'a brisé»  Mer 7 Déc - 3:17 | |
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Interview - Actualités
Publié le : 20-11-2011 / 00h32 par : Kamel Hassani
Belaid Tahir : «Lacarne m'a brisé»
L’arbitre-assistant international algérien, Belaïd Tahir, a décidé de raccrocher après 26 ans de bons et loyaux services. Le natif de Draâ Ben Khedda a été durant toute sa carrière un des meilleurs arbitres-assistants d’Algérie, puisqu’il a été pendant 18 ans arbitre d’élite. En 2006, il a été promu arbitre international de 2006 à 2010, il a bien accompli sa mission avant de se voir enlever le titre d’international l’année dernière par le président de la CFA, Belaïd Lacarne. Cette décision a beaucoup affecté moralement Tahir, car il s’est senti victime d’une injustice. Belaïd Tahir parle aussi de graves dérapages au sein de la CFA, c’est alors qu’il a décidé de parler et dénoncer certaines pratiques. «J’ai voulu surtout éclairer l’opinion sportive algérienne pour qu’elle sache ce qui se passe réellement au niveau de la structure qui gère l’arbitrage», affirme-t-il désabusé. - Pourquoi avez-vous choisi ce moment pour parler de ce que vous avez envie de dire ?- Il faut savoir que les arbitres en activité sont tenus par le droit de réserve, ce qui fait que je ne pouvais pas faire de déclarations lorsque j’étais en activité. Une fois, avoir raccroché, j’ai décidé de tout déballer, car je n’ai rien à cacher. Personnellement, j’ai le sentiment du devoir accompli, car durant toute ma carrière, j’ai donné le meilleur de moi-même, je me suis sacrifié au détriment de la famille et de mes enfants, mais Dieu merci, je suis fier, car je peux regarder les gens dans les yeux sans aucune crainte.- Quels sont les raisons qui vous ont poussé à raccrocher ?- Déjà depuis l’année dernière, j’ai songé à quitter le milieu de l’arbitrage, car j’étais victime d’une grande injustice de la part du président de la CFA.- Que s’est-il passé au juste ?- Ça remonte à l’année dernière lorsque Lacarne a pris la décision de m’enlever le badge international d’une manière choquante, alors que j’avais réussi mon test physique de rattrapage à Relizane.- Pouvez-vous nous éclairer sur ce sujet ?- En août 2010, j’étais en déplacement à Praia pour officier la rencontre Cap- Vert- Mali comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012. On était un trio algérien désigné pour ce match. Pour des raisons de plan de vol, nous sommes restés presque une semaine au Cap-Vert, malgré le Ramadhan et la chaleur qui a atteint les 46°. On a trouvé des difficultés pour manger, car il n’y avait que du poisson. Malgré toutes ses difficultés, on a bien officié cette rencontre. Nous sommes arrivés à Alger la veille de l’Aïd exténués par le voyage. J’ai passé la matinée du premier jour de l’Aïd en famille, avant de prendre un vol pour Tunis, car j’étais désigné pour un match des éliminatoires de la CAN U17 entre la Tunisie et le Soudan. Après avoir officié cette confrontation, je suis rentré à Alger, mais grande fut ma surprise quand j’ai appris que j’étais convoqué par la CFA pour subir le test physique le lendemain de mon arrivée, alors que le premier responsable de cette structure savait que j’étais en déplacement pendant toute cette période.- Quelle était votre réaction ?- J’ai senti que quelque chose se tramait derrière. Toutefois, j’ai tenu à être présent lors du test physique que j’ai raté d’ailleurs, car j’étais lessivé physiquement.- Mais par la suite, vous avez réussi votre test de rattrapage ?- Effectivement, j’ai réussi mon examen de rattrapage malgré les embûches que le président a voulu me mettre pour me faire échouer.- Pouvez-vous être plus explicite ?- En effet, alors que tous les autres arbitres concernés par le rattrapage ont passé leur test à Alger, j’étais le seul à être convoqué à Relizane pour subir le test, alors qu’il savait que j’habite Draâ Ben Khedda. Malgré ces difficultés, j’ai fait 800 km aller-retour et Dieu merci, j’ai réussi mon test physique. A mon retour, j’ai appris que Lacarne m’a retiré le titre d’international pour l’offrir au fils de son ami l’arbitre assistant Choukri Bechirène.- C’est des accusations un peu graves…-Je suis un gars honnête qui a toujours assumé ses responsabilités, ceci pour vous dire que je sais ce que je dis et je pèse mes mots.- Mais pourquoi n’avez-vous pas demandé à voir Lacarne ?- J’ai demandé audience auprès de lui pour demander des explications, mais lors de ma rencontre avec lui, il n’a rien voulu savoir, il a essayé de se justifier, mais c’était trop flagrant. J’ai compris par la suite qu’il y avait un complot contre moi pour placer Choukri Bechirène à ma place. Mais ce qui m’a beaucoup choqué, c’est que l’arbitre Benaïssa qui était dans le même cas que moi en 2009, mais n’a pas été touché puisque son badge international a été maintenu, alors qu’il avait échoué dans le premier test physique.- On vous sent révolté…- Effectivement, je suis révolté, car Lacarne m’a brisé. D’ailleurs, depuis la décision de m’enlever le titre d’international, j’ai perdu le goût de l’arbitrage. Je veux préciser autre chose. - Allez-y…- L’entourage du corps arbitral sait très bien que Lacarne, Ould El Hadj et Bechirène ont accaparé la CFA pour s’en servir.- Pouvez- vous nous éclairer davantage sur ces accusations ?- En plus de la CFA que tout le monde connaît, il y a une CFA parallèle dirigée par Yahia Bechirène, alors que sur papier il n’est pas membre de cette structure.- Que voulez-vous insinuer par une CFA bis ?- C’est une structure qui travaille dans les coulisses et qui est nuisible pour le football.- Les coulisses ? C’est-à-dire ?- Ces personnes savent de quoi je parle.- On sent que vous avez gros sur le cœur ?- Le président de la CFA actuelle a brisé beaucoup d’arbitres, à l’image de Boulekrinet, Badache pour placer ses poulains comme Bechirène, et certains autres, car la liste est encore longue. Lacarne fait du favoritisme en avantageant certains sur d’autres. Le cas de l’arbitre international Benarous est édifiant. Cet arbitre assistant vient d’être suspendu pour 3 mois pour avoir osé demander des explications. Lacarne en 2009 a voulu casser Bousseter. Ce dernier était à chaque fois marginalisé et non désigné. Il a fallu l’intervention du président de la FAF pour que Bousseter soit réhabilité. D’ailleurs, ce dernier a pu décrocher haut la main cette année son badge international, car il a prouvé ses grandes qualités. Sincèrement, si le président de la FAF n’ait pas intervenu Bousseter aurait abandonné l’arbitrage.- Un mot pour conclure...- Dieu merci, je suis fier de mon parcours, car j’ai passé 26 ans dans l’arbitrage où j’ai laissé une belle image. Je viens d’intégrer la commission d’arbitrage de la Ligue de Tizi ouzou pour former de jeunes arbitres et mettre mon expérience au service de l’arbitrage algérien.K. H. | |
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