Jamel Administrateur
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| Sujet: Exclusif. Ouattara : «Il faut débarrasser le Mali de ces groupes terroristes» Ven 27 Juil - 6:19 | |
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EXCLUSIF. Ouattara : «Il faut débarrasser le Mali de ces groupes terroristes»
En visite jeudi à Paris, le président ivoirien Alassane Ouattara a fait la connaissance de François Hollande et a évoqué l’inquiétante situation au Mali.
Publié le 26.07.2012, 20h46 | Mise à jour : 21h12 Le président ivoirien Alassane Ouattara a remercié jeudi François Hollande pour l'annulation de la dette de son pays à l'égard de la France. Ami de longue date de Nicolas Sarkozy qui l’avait encore reçu à l’Elysée le 7 mai, au lendemain de sa défaite à l’élection présidentielle, Alassane Ouattara, le successeur du très controversé Laurent Gbagbo, s’est entretenu plus d’une heure ce jeudi avec François Hollande à l'Elysée et a évoqué l’inquiétante situation au Mali. Dans une interview à paraître ce vendredi dans «le Parisien» - «Aujourd'hui en France», Alassane Ouattara souligne : «Les négociations continuent mais, si elles n’aboutissaient pas, nous serions dans l’obligation d’utiliser la force pour débarrasser le Nord-Mali de ces groupes terroristes et intégristes.»
Vous étiez proche de Nicolas Sarkozy. Avec François Hollande, qu’est-ce qui va changer dans les relations franco-ivoiriennes ?
ALASSANE OUATTARA. Absolument rien ! La Côte d’Ivoire et la France ont toujours eu des relations très solides, historiques. Avec le président Hollande, nous avons fait le tour des excellentes relations entre la Côte d’Ivoire et la France, notre premier partenaire à tous points de vue. C’était un échange fructueux… Mais c’était aussi une opportunité de se connaître, car c’est la première fois que je rencontre le président Hollande, et nous sommes convenus de nous voir et de nous téléphoner souvent. La France a passé l’éponge sur la dette de la Côte d’Ivoire…
Cette remise de dette est de 3,76 Mds€ : plus de 2 Mds€ de conversion de dettes en contrat désendettement-développement (C2D) — ce sont des ressources que nous mettons dans un compte afin de les utiliser pour des projets d’infrastructures et des projets sociaux — et 1 Md€ d’annulation sèche, générant ainsi des ressources budgétaires supplémentaires. C’est donc un grand soutien, et j’ai remercié le président et le gouvernement français pour l’annulation de 99,5 % de la dette de la Côte d’Ivoire à l’égard de la France, signée mardi avec le ministre des Finances. Quelles en seront les conséquences concrètes ?
Notre taux d’endettement sera ainsi en dessous de 20 % du PIB. C’est une bonne nouvelle pour les Ivoiriens. Il faut maintenant que ceci se traduise dans des actions concrètes pour leur bien-être. Pas seulement pour le panier de la ménagère, mais aussi pour l’amélioration des conditions sociales : l’école, la santé, les infrastructures, les pistes rurales, un meilleur prix pour le cacao qui emploie le tiers de la population. Plus de 20 % du programme que j’ai proposé à mes concitoyens quand ils m’ont porté à la tête de la Côte d’Ivoire seront ainsi financés. Cela va renforcer ce que nous faisons : en 2012, notre taux de croissance sera de plus de 8 % et nous aurons une inflation très faible, de 2 % à peu près. Comme en Europe, puisque notre monnaie est arrimée à l’euro. Vous êtes également président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et vous êtes inquiet de la situation au Mali. Comment peut-on résoudre la crise malienne qui perdure depuis le putsch du 22 mars ?
Nous sommes dans un processus politique qui va voir, dans les prochains jours j’espère, le retour du président intérimaire Dioncounda Traoré à Bamako, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et l’arrivée des troupes de la Cédéao pour soutenir l’armée malienne. Les négociations continuent mais, si elles n’aboutissaient pas, nous serions dans l’obligation d’utiliser la force pour débarrasser le Nord-Mali de ces groupes terroristes et intégristes. Vous êtes favorable à une intervention armée ?
La question ne se pose pas en ces termes. Nous sommes dans un processus politique, je le répète, et des négociations sont en cours avec d’autres chefs d’Etat, comme le président Blaise Compaoré, du Burkina, ou le président Goodluck Jonathan, du Nigeria. A l’issue de ce processus, nous nous retrouverons au niveau des chefs d’Etat pour savoir quelle doit être la stratégie militaire. Nous n’excluons pas l’intervention armée. Nous avons d’ailleurs demandé un mandat des Nations unies, une résolution qui — je l’espère — sera votée dans les tout prochains jours. Mais cette force africaine semble se faire attendre…
Pas du tout. Nous avons estimé qu’il fallait d’abord faire une évaluation de la capacité militaire du Mali, car nous ne viendrons qu’en complément ou en soutien à l’armée malienne. Ce travail a été fait. La mission d’évaluation s’est achevée et a fait son rapport, soumis mercredi à Abidjan aux chefs d’état-major de la Cédéao. Nous avons déjà une idée de ce qu’il faut mobiliser comme forces et nous pourrons très rapidement, dans le délai d’un mois je pense, mobiliser cette force pour qu’elle puisse enfin se déployer dans un premier temps et intervenir par la suite en fonction de l’évolution sur le terrain. La Côte d’Ivoire enverra-t-elle des soldats au Mali ?
Non, la Côte d’Ivoire est sous mandat de l’Onuci, et nous ne pouvons pas envoyer des troupes, puisque nous-mêmes recevons des troupes des Nations unies en ce moment. | |
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