Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Merhoum (SBA) : La commune oubliée Mar 10 Juil - 16:24 | |
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Merhoum (Sidi Bel-Abbes) :
La commune oubliée
Publié le 9 juillet 2012
Merhoum. C’est le nom d’une contrée relevant de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, située au sud à près de 100 km du chef-lieu. Cette localité suffoque sous les rafales du vent de sable. Par manque de loisirs, les habitants, notamment les jeunes, ne savent pas à quel saint se vouer. La région est complètement enclavée.
Ce hameau perdu semble si loin de la civilisation. A l’entrée du village, des jeunes sont adossés au mur de vieilles bâtisses abandonnées, comme de coutume, ces villageois sont les premiers à vous adresser le salut, malgré la pauvreté et la misère. Cette contrée du chef lieu de daïra qui a été constamment la cible des terroristes a obligé bon nombre de personnes à « s’exiler ». Les conditions de vie de ces paysans sont pénibles et la région demeure isolée faute de développement. Aujourd’hui, le terrorisme est pratiquement vaincu. Les populations, notamment les éleveurs et les agriculteurs commencent à prendre goût à la vie. Le peu de projets visant à améliorer les conditions de vie, la reconstruction des maisons détruites, la réalisation d’une sûreté de daïra, entre autres, n’ont pas tellement changé le village... En effet, depuis l’indépendance, la région n’a su comment se frayer le chemin du progrès, malgré les faramineux budgets destinés à cet effet. Le silence et le mépris des autorités, conjugués au manque de civisme et la mauvaise gouvernance, ont mis cette région dans le dernier wagon de la locomotive du développement. Les responsables de la commune sont appelés à redoubler d’efforts pour faire sortir la région du désenclavement. Ici, la situation de l’urbanisme est désarticulée. Au niveau de la voirie, c’est une véritable catastrophe dont souffrent énormément les populations. Une image peu reluisante s’offre aux yeux. Toutes les avenues sont devenues des chaussées où « s’enfoncent » chaque jour voitures et camions. Partout des nids-de-poule et des crevasses qui donnent au village l’image désagréable d’un grand douar. Les citoyens indiquent que rien n’a été entrepris pour faire sortir ce village de son isolement et de la misère. Ces derniers interpellent les responsables à tous les niveaux en rappelant le sacrifice de leurs enfants pendant la révolution et les victimes du terrorisme. CES MÔMES QUI N’ONT JAMAIS VU LA MER La saison estivale ? Les habitants n’en savent rien et les enfants n’ont jamais vu la mer. « On entend parler des vagues mais on ne voit la Grande Bleue qu’à travers le petit écran » soulignent des enfants. Ces derniers optent pour les infrastructures aquifères (bassin d’eau), gueltas et petites retenues pour s’adonner aux techniques de natation et de baignade. Si ailleurs on crie fort « à nous les vacances ! » puisqu’on dispose de moyens financiers pour l’évasion, à Merhoum, qui compte une population pauvre, les petits n’iront nulle part. Les parents n’ont pas de voiture et sont incapables d’organiser quelque chose qui ressemblerait à une sortie à la plage. Pourtant, ils sont là, tout près, à 180 km de cette mer. Les associations à caractère caritatif ne jouent plus leur rôle et les autorités ne pensent point à eux. Une petite attention à leur égard serait merveilleuse pour permettre à ces mômes de toucher du sable humide, pour de vrai. Dépourvus de piscine ou d’infrastructures adéquates pour passer paisiblement leur temps, les jeunes et les moins jeunes boivent la calice jusqu’à la lie. Les citoyens réclament plus de projets dans le cadre du quinquennat 2010-2014. Plongés dans une torpeur quasi totale et faute de moyens, chacun grignote le temps à sa manière, à son rythme, selon son inspiration et son humeur, comme si la paresse a ses musiques et ses tempos. Ce village où respire la misère vit un autre calvaire. Il s’agit des moustiques et autres reptiles qui y prolifèrent, à la faveur de la chaleur qui bat son plein. « Les longues nuits agitées par les moustiques poussent la population à rester chez elle de peur de rencontrer des serpents », confie-t-on. En effet, la psychose devient plus grande avec les coupures d’électricité. Medjahdi Mohamed | |
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