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Fusillade d'Ajaccio : la victime est décédée
Mis à jour le 09/07/2012 à 20:19 | publié le 09/07/2012 à 19:47
Un ancien nationaliste et dirigeant d'entreprise corse déjà victime de deux précédentes tentatives d'assassinat, Yves Manunta, est mort aujourd'hui à l'hôpital d'Ajaccio après s'être fait tirer dessus à plusieurs reprises dans le centre-ville d'Ajaccio, a-t-on appris de source judiciaire.
Agé de 50 ans, Yves Manunta venait de s'arrêter en scooter et d'enlever son casque quand ses agresseurs sont arrivés en voiture et ont tiré une dizaine de coups de feu sur lui, selon des témoignages recueillis sur place par un correspondant de l'AFP. Les secours ont pratiqué un massage cardiaque sur le blessé avant de le transporter à l'hôpital et qu'il y décède.
Non loin des lieux, les agresseurs ont brûlé la voiture avec laquelle ils avaient commis leur forfait, a-t-on également constaté. Un homme présentant des brûlures et soupçonné d'avoir participé aux faits, a été hospitalisé et devait être placé en garde à vue dès que son état de santé le permettrait, a précisé à une source judiciaire.
En novembre, alors qu'il circulait en voiture en famille, Yves Manunta avait déjà été victime d'une fusillade, blessé aux chevilles, tandis que sa femme était atteinte à une épaule et à une hanche, et sa fille de dix ans à un bras. La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, déjà en charge de la tentative d'assassinat en novembre, a été saisie de cette affaire, a indiqué le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest.
Ancien militant de l'Alliance nationale corse (ANC), Yves Manunta avait déjà été pris pour cible par des militants de la Cuncolta en 1996 dans le cadre des sanglants affrontements qui ont opposé les mouvements nationalistes corses durant la décennie, réchappant de justesse à la fusillade grâce notamment à un gilet pare-balles qu'il portait.
Par la suite, dans les années 2000, Yves Manunta avait fondé une société de sécurité, la SMS, en compagnie d'Antoine Nivaggioni, abattu en octobre 2010 à Ajaccio. Les deux hommes étaient entrés en conflit en 2004 et avaient rompu leurs relations en 2005, Yves Manunta créant une société concurrente. Mis en examen dans l'affaire de la SMS, soupçonnée de fraude aux marchés publics, il avait été relaxé en mars 2011 par le tribunal correctionnel de Marseille.