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Partie civile, un des frères Merah rencontre le président du Crif
Publié le 29.06.2012, 17h05 | Mise à jour : 20h01
Un des frères de Merah se constitue partie civile dans le procès que veut leur père.
L'un des frères de Mohamed Merah, le «tueur de Montauban et de Toulouse», a décidé de se porter partie civile après que son père a porté plainte contre X , le 11 juin dernier, en accusant les hommes du Raid. L'avocat de Abdelghani, Me Francis Terquiem, a confirmé au Parisien.fr qu'il a annoncé cette décision au parquet de Paris ce vendredi. Ce frère aîné de la fraterie Merah n'a pas supporté les sorties de son père, peu après l'assaut du Raid, en assignant devant la justice la police française.
Dans un entretien au Point.fr, le 19 juin dernier, Abdelghani Merah, 35 ans, avait eu des mots très durs contre leur père, Mohamed Benalel Merah, qui vit désormais en Algérie, près de Médéa. Il l'avait accusé d'avoir laissé toute la fratrie avec leur mère pour retourner vivre de l'autre côté de la Méditerrannée.
«On dit qu'il cherche à établir des responsabilités dans la mort de son fils. Mais le premier responsable de cette horreur, c'est lui. Quand il parle, je me dis: mais faites-le taire (...) C'est une honte totale. Son combat n'est pas le mien. Il devrait s'interroger sur ses propres erreurs qui ont abouti à faire de son fils un monstre rempli de haine», avait-il alors déclaré.
Abdelghani, qui s'exprimait là pour la première fois sur les crimes commis par son frère, le qualifiant de «monstre rempli de haine», s'est maintenant constitué partie civile pour «être vecteur de cette parole différente» de sa famille. «Il condamne les propos de son père qui porte plainte et veut faire entendre sa voix» dans cette affaire qui a ému toute la France, a confié son avocat.
Le frère de Mohamed Merah rencontre le président du CRIF
Par ailleurs, Abdelghani Merah a rencontré «pendant une heure» vendredi, à Paris, Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Quatre des victimes de Merah étaient de confession juive. «Il lui a redit son soutien aux familles des victimes et, surtout, que le comportement de son frère ne pouvait pas être assimilé aux siens, ni à la communauté musulmane», a ajouté son conseil. Ce dernier a souligné «l'accueil et la gratitude pour ses propos» que lui a réservé le président du CRIF.
Par ailleurs, la mère d'Imad Ibn Ziaten, le premier des militaires tués par Mohamed Merah, en mars à Toulouse, a déposé vendredi une gerbe à l'endroit où son fils a été abattu. Cette mère, qui habite Rouen, venait pour la première fois à Toulouse depuis le drame. Se refusant à toute déclaration, elle a simplement déposé sa gerbe à côté d'une bougie contre laquelle était appuyée une photo de son fils.
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Les questions du frère d'une victimeLe frère du parachutiste Iman Ibn-Ziaten, tué le 11 mars, s'est interrogé vendredi sur l'action des services secrets. «La question» d'une éventuelle responsabilité ou défaillance des services secrets, DGSE et DCRI, «nous hante et nous attendons de la justice que la vérité soit faite sur ces interrogations», déclare Atim Ibn-Ziaten. «Il y a des parts d'ombre. Pourquoi a-t-il été laissé sans surveillance ?», se demande-t-il.
Atim Ibn-Ziaten souhaite que «toutes les déclassifications» des notes de la DCRI sur Mohamed Merah demandées par les juges «se fassent pour savoir la vérité». Mais il regrette surtout que le tueur soit «parti avec son secret», convaincu que Mohamed Merah a été tué, lors de l'assaut donné par le Raid, parce qu'«il ne fallait pas qu'il parle».