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Sondage : le couple exécutif à la peine
Mis à jour le 24/06/2012 à 20:35 | publié le 24/06/2012 à 19:31
François Hollande et Jean-Marc Ayrault, le 14 juin, lors de la cérémonie d'hommage aux soldats tués en Afghanistan.
Après leur succès aux législatives, Hollande et Ayrault vont devoir s'attaquer aux sujets difficiles.Les choses sérieuses commencent. Passées les élections législatives, l'équipe gouvernementale complétée, l'exécutif, qui dispose de tous les pouvoirs, va pouvoir aborder les dossiers difficiles. Le président de la République, François Hollande, l'a redit vendredi lors du Conseil des ministres: la séquence qui s'ouvre sera d'abord marquée par le «redressement». Ce qui signifie faire des efforts…
Lundi après midi, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a convoqué son gouvernement pour un «séminaire de travail» sur le budget pluriannuel et le projet de loi de finances 2013. «La situation du budget de l'État reste très dégradée», a expliqué vendredi la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Le gouvernement va devoir trouver des sources d'économie s'il veut tenir l'engagement d'un déficit à 4,5 % à la fin de l'année. La semaine dernière, Matignon a démenti les chiffres révélés par
Le Figaro, sur la réduction des effectifs dans la fonction publique, simple projection pourtant des promesses du candidat François Hollande… À quelques jours du Conseil européen des 28 et 29 juin, la France va cependant devoir donner des gages des efforts qu'elle est prête à faire.
Le bras de fer avec l'Allemagne est en cours. Au sein de sa majorité, on pousse François Hollande à tenir bon. «Ce n'est pas à l'Allemagne de dire ce qu'on doit faire en terme d'organisation du travail», prévient un ténor du PS. La majorité socialiste n'est pas prête à accepter les réformes structurelles réclamées par la chancelière Angela Merkel, qu'il recevra mercredi, pour un entretien suivi d'un dîner de travail.
L'opinion toujours largement favorable Les dissonances commencent à se faire entendre à gauche, notamment au Front de gauche… Le dossier européen est explosif pour François Hollande, pris en étau entre la fermeté d'Angela Merkel et les attentes de l'électorat qui l'a élu président. En fin de semaine à Bruxelles, il devra trouver la voie d'un compromis. Vendredi à Rome, dans le cadre d'un sommet quadripartite, Angela Merkel, François Hollande, Mario Monti et Mariano Rajoy se sont entendus pour un «paquet pour la relance de la croissance» de 130 milliards d'euros. C'est une première étape. Mais qui n'est pas suffisante encore pour que le chef de l'État français puisse revendiquer un succès sur le plan européen. En début de quinquennat, il ne peut se permettre un échec sur l'un des points essentiels de sa campagne: la renégociation du traité de stabilité budgétaire européen. Un terme qu'il n'emploie plus d'ailleurs…
Pour l'instant, l'opinion demeure très largement favorable à son action. Avec 59 % d'opinions positives, selon une enquête Ifop parue dans Le Journal du dimanche, le chef de l'État bénéficie encore d'un phénomène de bienveillance. Mais des points de fragilité apparaissent: il est en légère baisse de 2 points par rapport au mois de mai et, surtout, les mécontents sont plus nombreux, passant de 33 à 40 % ( 7 points). Le premier ministre Jean-Marc Ayrault reste toujours très populaire à 65 % d'opinions favorables (niveau stable par rapport à mai), mais les mécontents progressent pour lui aussi de 7 points à 29 %. Les Français connaissent encore peu le chef du gouvernement qui jouit d'un a priori positif d'homme de dossier. À l'issue de la semaine décisive qui commence pour le couple exécutif, il faudra sans doute refaire les comptes.
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La charge de MélenchonSi Jean-Luc Mélenchon avait été élu député, il n'aurait pas voté la confiance au gouvernement Ayrault, mais se serait abstenu. Invité dimanche du «Grand Rendez-Vous Europe 1-i-Télé-
Le Parisien», l'ex-candidat du Front de gauche à l'Élysée n'a pas ménagé François Hollande ni Jean-Marc Ayrault. «Les socialistes ont vassalisé les Verts et ils ont essayé de nous écrabouiller», a-t-il dit. Il a jugé «dérisoire» l'hypothèse d'une augmentation de 2 % du smic et plaidé pour «plus de quatre points d'augmentation». Le leader du Parti de gauche a durement critiqué François Hollande qui a «capitulé» devant Angela Merkel sur le traité européen de discipline budgétaire: il y a «victoire par K.-O. du gouvernement allemand CDU-CSU contre le gouvernement socialiste français». Hollande «est en train de se faire avoir, mais avec son consentement», «il est persuadé qu'on peut s'arranger comme il le faisait à la tête du PS», mais face à l'Allemagne, «il faudrait arrêter de raser les murs», a-t-il dit.