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Zone euro : accord pour une relance à 130 milliards d'euros
Mis à jour le 22/06/2012 à 22:17 | publié le 22/06/2012 à 17:31
Mariano Rajoy, François Hollande, Angela Merkel et Mario Monti, vendredi à Rome.
À l'issue du mini-sommet qui réunissait à Rome les chefs des États français, allemand, italien et espagnol, un terrain d'entente sur la taxe sur les transactions financières a été trouvé.
Accord européen sur le front de la croissance. Réunis en mini-sommet à Rome, les chefs d'État allemand, espagnol, français et italien ont décidé que «le premier objectif» est la «relance de la croissance», a annoncé le premier ministre italien Mario Monti. Pour cela, les dirigeants des quatre pays se sont entendus pour mobiliser une enveloppe d'environ 130 milliards d'euros, soit 1% du produit intérieur brut européen.
«Un paquet pour la croissance est indispensable», a insisté le président français François Hollande, qui a plaidé en ce sens depuis son élection, de Berlin jusqu'au G20 mexicain. «Qui aurait pu dire, il y a encore quelques semaines, qu'elle aurait été à ce point à l'ordre du jour du conseil européen?», s'est-il félicité. La chancelière allemande Angela Merkel s'est ralliée à la cause. «Je suis d'accord avec ce 1% du PIB européen qui doit être investi pour la croissance, a-t-elle déclaré. C'est un signal important.»
Ce montant, provenant du renforcement de la Banque européenne d'investissement, des project-bonds (emprunts en commun pour financer des infrastructures) et des fonds européens encore inutilisés, avait déjà été évoqué par François Hollande dans la «feuille de route» adressée la semaine dernière au président de l'UE Herman Van Rompuy.
Taxe sur les transactions financièresAutre accord affiché à Rome entre la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, la taxe sur les transactions financières. Dans le même temps, les ministres des Finances de l'Union européenne ont acté le désaccord entre les 27 pays membres sur le sujet. Elle ne serait donc mise en place que dans un nombre restreint de pays.
Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a pour sa part martelé que l'euro est désormais «irréversible».Il s'est pour montré satisfait que «tous les sujets qui nous préoccupent» ont été «traités sincèrement». Une formule qui laisse deviner des dissensions entre les quatre pays sur certains points. Hormis la croissance, l'ordre des priorités et le choix du vocabulaire des quatre chefs d'État et de gouvernement n'ont pas toujours été le même.
Quand François Hollande déclare: «Nous devons donner un signe de cohésion (...) de solidarité», Angela Merkel rétorque que, «si la solidarité est nécessaire, il faut du contrôle». «Le problème n'est pas que nous ayons pas de règles en Europe, mais c'est que nous les avons nous-mêmes mal appliquées», a-t-elle ajouté.
La chancelière allemande a appelé à «donner un signal et nous rapprocher dans une union politique». «Les quatre pays sont d'accord là-dessus», a-t-elle assuré. François Hollande a toutefois posé ses conditions en affirmant qu'il n'y aurait pas de «transfert de souveraineté» à l'UE «s'il n'y a pas «d'amélioration de solidarité».
«Sérieux budgétaire»Placé à droite d'Angela Merkel lors de la conférence de presse commune à l'issue du mini-sommet, le président français s'est refusé à utiliser le mot «rigueur», pourtant apprécié outre-Rhin. «Il y a à faire du sérieux budgétaire», notamment en France, «mais je suis contre l'austérité», a-t-il déclaré.
François Hollande a refusé par ailleurs d'abandonner l'idée des euro-obligation (ou eurobonds), c'est-à-dire la mise en commun d'une partie des dettes des États de la zone euro. Une idée pourtant rejetée à Berlin. Les eurobonds ne sont pas une perspective «à dix ans», mais arriveront «à mesure qu'il y aura une union, une intégration, ils seront un instrument utile pour l'Europe», prévoit-il.
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Rome, plus belle ville du monde?La conférence de presse entre les quatre chefs d'État, a été la scène d'un petit échange au tac-au-tac entre Mariano Rajoy, François Hollande et Angela Merkel. Quand le premier a lancé: «Rome, c'est la plus belle ville du monde», le second n'a pu s'empêcher de rétorquer: «ça se discute». La troisième, conciliante, les a mis d'accord: «c'est une des plus belles».