Jamel Administrateur
Messages : 14896 Date d'inscription : 25/10/2011 Localisation : Lyon
| Sujet: Brest : poursuivi par la rumeur, le retraité décède Mer 30 Nov - 16:41 | |
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Brest : poursuivi par la rumeur, le retraité décède
Jean-Claude B., un homme de 65 ans, considéré à tort comme un pédophile, a succombé à un malaise cardiaque lundi soir à Brest (Finistère) alors qu’il était pris à partie par des parents du quartier.
Publié le 30.11.2011, 07h35 Brest Ffinistère), hier. Poursuivi par des parents d’élèves persuadés d’avoir affaire à un pervers sexuel, Jean-Claude B., 65 ans, avait tenté de trouver refuge dans le hall de cet immeuble du quartier Bellevue où il occupait un appartement depuis l’été. La mauvaise — et fausse — réputation de Jean-Claude B. lui a sans doute été fatale. Lundi soir, ce retraité de 65 ans est mort au pied de chez lui, dans le quartier Bellevue de Brest (Finistère), après avoir fait un malaise cardiaque. Quelques minutes plus tôt, ce célibataire en proie à des soucis de santé et placé sous curatelle, venait d’être interpellé par la police, alertée par des parents d’élèves de l’école maternelle voisine. Des adultes particulièrement remontés contre cet homme qu’ils soupçonnaient — à tort — d’être un délinquant sexuel et qu’ils n’ont pas hésité à prendre à partie dans des circonstances encore à éclaircir.Une méprise aux lourdes conséquences sur laquelle enquête la sûreté départementale et qui, pourtant, ne semble guère susciter d’émotion dans le quartier. Installé à Bellevue depuis l’été, Jean-Claude B. n’avait jamais attiré l’attention de la communauté éducative de l’école Auguste-Dupouy. Jusqu’au 18 novembre, date à laquelle il vient en aide à une fillette égarée qui a brièvement échappé à la surveillance de sa mère et qu’il ramène alors par la main à l’école. A l’époque, une voisine assiste à la scène et, intriguée par le spectacle de cet homme à l’allure négligée en compagnie d’une petite fille, alerte la maman. Celle-ci ne constate rien d’anormal mais décide malgré tout de déposer une main courante. L’histoire aurait pu en rester là mais ce premier épisode fait naître la rumeur dans l’esprit des parents d’élèves, qui se persuadent d’avoir affaire à un pervers sexuel. « Tout porte à croire qu’il y a eu une interprétation de ce geste par d’autres parents de bonne foi par rapport à ce monsieur qui avait l’habitude d’évoluer autour de l’école », analyse le commissaire Yves Le Floc’h, de la sûreté. « Ça faisait une semaine qu’il traînait. Avec ses claquettes aux pieds et sa dégaine, il me faisait peur. J’avais mis en garde mon grand garçon de partir en courant s’il s’approchait », rapporte ainsi sans sourciller une mère d’élève. Lundi après-midi, Jean-Claude, qui a l’habitude de se balader dans le quartier, se trouve non loin de l’établissement à la sortie des classes. « Avec plusieurs mamans, on a essayé de le faire partir mais il n’a pas voulu. Il tenait des propos incohérents. On a appelé la police, qui n’est pas venue, détaille l’une d’entre elles. On a ensuite fait appel au directeur. Il a mis du temps mais a finalement réussi à le convaincre de s’en aller. » La suite est plus confuse. « Il aurait tenté d’agresser une maman », font valoir des parents sans qu’aucun élément — ni aucune plainte — ne vienne accréditer cette thèse. Toujours est-il que Jean-Claude est « poursuivi par des passants et rattrapé à l’entrée de son immeuble », selon le commissaire Le Floc’h. Le retraité est alors agressé, a priori verbalement, puis retenu dans la cabine d’ascenseur de l’immeuble. Pour ajouter à l’ambiance, au même moment, une petite fille est en pleurs dans le hall. La police arrive, pensant intervenir en flagrant délit. « Il a été menotté et positionné dans un véhicule de police. Il n’y a pas eu de violences mais, brusquement, cette personne a fait un malaise », explique le commissaire Le Floc’h. « Il était allongé au sol. Les secours ont essayé de le réanimer pendant une heure », se désole un riverain. Selon nos informations, l’autopsie a conclu à l’absence de violences et à un décès consécutif à une crise cardiaque. Mais surtout, à ce stade, les enquêteurs sont clairs : rien n’indique que Jean-Claude, dont le casier est vierge, ait pu jamais avoir d’intentions malveillantes envers des enfants. La fausse rumeur s’est éteinte. Avec la mort de sa victime. | |
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