Le Blog-Forum de Jamel
Le Blog-Forum de Jamel
Le Blog-Forum de Jamel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Blog-Forum de Jamel

Air du temps, Libre Expression, Médecine, Culture, Actualités, Politique, Société.
 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -28%
-28% Machine à café avec broyeur ...
Voir le deal
229.99 €

 

 La chute de la maison Bayrou

Aller en bas 
AuteurMessage
Jamel
Administrateur
Administrateur
Jamel


Messages : 14896
Date d'inscription : 25/10/2011
Localisation : Lyon

La chute de la maison Bayrou Empty
MessageSujet: La chute de la maison Bayrou   La chute de la maison Bayrou Icon_minitimeSam 16 Juin - 7:05

WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ La chute de la maison Bayrou F_tetrub Élections

La chute de la maison Bayrou

Publié le 15/06/2012 à 11:34

La chute de la maison Bayrou Bfbeba8e-b630-11e1-954b-e25fec7d4537-493x328
Le president de la République, Francois Hollande et Francois Bayrou, president du MODEM, à Élysee, le 4 juin dernier.

Il a voté François Hollande. Mais n'a pas été payé en retour. Confronté à la concurrence d'une candidate socialiste qui l'a largement devancé au premier tour des législatives, talonné par l'UMP, François Bayrou pourrait perdre son dernier mandat national. Récit d'un fiasco politique.

«Bayrou est en pleine névrose. Il s'applique à reproduire indéfiniment le même geste, en attendant des effets différents.» Le jugement de Jean-Louis Bourlanges est sévère. Mais il reflète l'incompréhension de nombre des proches du patron du MoDem. Depuis quelques semaines, ils ne le comprennent plus. Les faits, il est vrai, sont plus cruels encore: avec 23,63% des suffrages dans son fief du Béarn, François Bayrou est très loin derrière la candidate socialiste, Nathalie Chabanne. Et tout juste devant le candidat UMP qui, en annonçant son intention de se maintenir, conformément à la décision de la direction nationale, risque de provoquer la chute du centriste. La conséquence directe d'une décision prise dans l'entre-deux-tours de la présidentielle.

Mercredi 2 mai dans la soirée, Nicolas Sarkozy et François Hollande s'affrontent en débat à la télévision. François Bayrou assiste à la bataille au milieu d'une petite dizaine d'intimes réunis autour de lui au domicile parisien de Marielle de Sarnez, son bras droit. Parmi eux, des amis de toujours, des fidèles comme la sénatrice Jacqueline Gourault, et des revenants, comme Philippe Douste-Blazy. Très vite un premier texto tombe sur son portable. C'est une de ses filles qui, ailleurs, suit aussi le débat. Quelques mots, en guise de coup de semonce: «C'est décidé, je voterai pour François Hollande.» Puis quelques minutes plus tard, un autre message, décisif. Celui de sa femme Babeth, restée comme toujours dans la maison familiale de Bordères. «Je ne voterai pas Nicolas Sarkozy.» François Bayrou ne cille pas, ne dit rien.

«Le discours de Toulouse a été pour lui insupportable»

Quand Laurence Ferrari conclut la soirée, le leader centriste, avec l'oeil du médecin qui repose enfin son stéthoscope pour énoncer son diagnostic, se livre à une petite analyse politique. Lapidaire. Sur la forme, Nicolas Sarkozy a été battu par un François Hollande accrocheur qui n'a jamais baissé la garde et qui lui a porté les coups les plus durs. Sur le fond, le candidat socialiste n'a fait qu'esquiver les problèmes. À ses amis, il promet de rendre public son choix après discussion avec le comité de pilotage de sa campagne. En le quittant, aucun d'entre eux ne saurait dire dans quel sens la balance va pencher. Tous sont convaincus désormais que la défaite de Nicolas Sarkozy est acquise. Mais pour le reste... François Bayrou appellera-t-il à voter François Hollande pour se ménager un avenir ministériel et sauver sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques, où le candidat socialiste a réalisé une percée notable? Choisira-t-il au contraire de voter Sarkozy pour reconstruire ensuite l'UDF sur les cendres de l'UMP? Une chose est sûre: cette fois, il l'a promis, il va trancher.

Depuis le soir du premier tour de la présidentielle, François Bayrou a vu défiler nombre de ses anciens compagnons de route au siège du MoDem. Hervé Morin, avec qui il est en froid depuis 2007, l'a appelé. Gérard Longuet, en service commandé, lui a proposé un deal. En échange d'un appel clair à voter Nicolas Sarkozy, François Bayrou pourrait s'atteler dès le lendemain de la présidentielle à la recomposition du centre. Un certain nombre de circonscriptions lui seraient réservées, pour lui et ses troupes élargies. Il pourrait avoir son groupe à l'Assemblée sous réserve toutefois de ne pas en briguer la présidence. D'autres personnalités du centre, moins précises, lui ont seulement demandé, sans parler d'accord électoral, de dire qu'il ne votera pas pour François Hollande dont le programme achèverait de précipiter la France dans la crise. Le sénateur du Nouveau Centre, Yves Pozzo di Borgo, avant de s'envoler pour l'Arménie, l'a même quitté le coeur léger la veille du débat, convaincu que tout était encore possible. Pour lui forcer la main et arracher sa décision en piquant sa susceptibilité, certains ont même promis à Philippe Douste-Blazy de se ranger derrière lui si Bayrou ne franchissait pas le pas. Marielle de Sarnez et François Bayrou, quand ils ont appris la manoeuvre, ont beaucoup ri. En vérité, il est déjà trop tard.

La chute de la maison Bayrou 24f057aa-b631-11e1-954b-e25fec7d4537-493x325
Au soir du 22 avril 2012, le mythe du 3ème homme s'effondre. Bayrou qui, depuis 5 ans, promattait à ses partisans d'être en mesure de se qualifier pour le second tour des présidentielles, n'est que 5ème.

La campagne «droitière» de Nicolas Sarkozy, ses appels du pied, dans l'entre-deux-tours, à l'électorat frontiste ont sans doute sincèrement heurté les convictions de François Bayrou. «Le discours de Toulouse a été pour lui insupportable», répète en boucle Jean-François Martins, le directeur de la communication du MoDem. Mais en vérité ce sont les messages de sa fille et de sa femme qui l'ont décidé. Après l'annonce de son ralliement sans condition aucune à François Hollande, sa garde rapprochée entonnera la chanson d'un Bayrou libre, enfin. Loin des petits calculs électoraux. Loin des rêves de ministères de tous ceux qui, de l'ancien Vert Jean-Luc Bennahmias à l'économiste Robert Rochefort, l'ont poussé à tomber à gauche. Un homme enfin en paix avec lui-même, refusant, pour la première fois peut-être, d'être prisonnier de considérations bassement politiques, d' arrangements avec sa conscience, des compromis nécessaires. Lui que certains de ses amis définissent souvent comme «un romantique contrarié», qui a toujours fait le choix de l'ambition, aurait pour la première fois cédé, nous dit-on, à l'élan de son coeur. Et accompli un geste d'une pureté politique qui confine à l'absurde.Voire. «C'est par orgeuil que François ne s'est pas résolu à voter Sarkozy, confie un homme qui le connaît bien, depuis longtemps. La raison l'y poussait, mais il en avait trop fait, trop dit, trop écrit contre Sarko. Il a craint de se ridiculiser. C'est par orgueil aussi qu'il n'a pas voulu demander la moindre contrepartie à François Hollande. Il aurait eu le sentiment de s'abaisser» Résultat: il n'a rien demandé à personne, ni pour lui ni pour ses amis. Il n'a rien obtenu, ni pour lui ni pour ce qui était son parti.

Cinq ans plus tôt, Ségolène Royal avait lanterné en bas de son domicile, attendant que François Bayrou lui ouvre sa porte. Elle lui offrait un poste de Premier ministre. Cette fois, Hollande n'a rien eu à faire. Juste à récupérer la mise. Martine Aubry, la première secrétaire du PS, n'a pas été obligée de libérer des circonscriptions pour ce nouvel allié. Et quand Hollande, plus soucieux qu'elle «d'élégance» (et pensant peut-être à l'avenir) a suggéré que l'on donne un coup de main au centriste en difficulté, elle avait le pain et le couteau pour refuser: aucun accord n'avait été passé. C'est ainsi que François Bayrou, pourrait bien, dimanche, perdre son dernier mandat national. Il était le troisième homme en 2007. Aujourd'hui, il n'est nulle part. Et le MoDem, en loques.

En 1993, la cohabitation lui donne des ailes

Comment en est-on arrivé là? Comment François Bayrou, avec le talent que chacun lui reconnaît, s'est-il engagé dans cette impasse où, jusqu'au bout, il a voulu voir une allée royale sur le chemin de l'Elysée? Comment ce stratège, qui a conquis de haute lutte l'un des plus puissants partis de France, l'a-t-il réduit comme peau de chagrin? En 1998, quand il crée la Nouvelle UDF, ils sont plus d'une centaine de députés à revendiquer ce sigle. Ils ne seront plus que 29 en 2002 après la création de l'UMP. Et dimanche, il n'y aura peut-être plus qu'un seul élu du MoDem au Palais-Bourbon! Qu'il est loin le temps où, venu de son Béarn, les pieds encore crotteux, l'agrégé de lettres découvrait Paris avec l'ambition dévorante d'un Rastignac. Très vite, il s'impose, se rend indispensable. Elu député en 1988, la guerre entre Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac l'épuise. La droite et le centre méritent mieux. En 1989, il participe à l'aventure des rénovateurs. Avec la génération montante du RPR et de l'UDF, Bayrou rêve de changement, de renouvellement des cadres et de direction à droite. Ce sera un fiasco, mais pas pour lui. Giscard le récupère. La cohabitation, en 1993, lui donne des ailes. Nommé ministre de l'Education nationale par Edouard Balladur, il acquiert une notoriété nationale. Il entend mettre en musique ses idées. Très vite, il déchante et renonce à réformer le mastodonte après avoir essuyé ses premières manifestations en voulant réviser la loi Falloux. Sa consolation viendra du succès de la biographie qu'il a consacrée à Henri IV. Elle se vend bien. Le «Petit Chose» peut se lancer à l'assaut du Centre des démocrates sociaux, le CDS, qu'il arrache à Bernard Bosson, le successeur «naturel» de Pierre Méhaignerie. Le Béarnais, qui n'avait été jusqu'alors qu'un fils auprès de Lecanuet, de Barre et de Giscard, devient chef de famille. «De ma famille politique», dira-t-il à Rodolphe Geisler dans la biographie que ce dernier lui a consacrée (Bayrou l'obstiné). Sa voie est tracée: il transformera le vieux parti centriste, rebaptisé Force Démocrate -tout un symbole- en phalange acquise à sa cause. S'assurera le contrôle de l'UDF -c'est fait en 1998- et de là prendra le meilleur sur le RPR. Comme Giscard avant lui, il veut prendre la droite par le centre. Mais son rêve se brisera sur la création de l'UMP.

Il perd cinq élections successives sans rien changer à sa stratégie

Car Chirac a vu la manoeuvre. Préparant la campagne de 2002, le président arme le piège qui va broyer le Béarnais: l'union de la droite, sous l'égide du RPR évidemment. Pour Bayrou, c'est trop tôt. Il renâcle, refuse d'abdiquer son indépendance. «Il n'a pas eu suffisamment confiance en ses forces pour les risquer dans le pari de l'union», se souvient un de ses anciens compagnons. Ses amis l'abandonnent, mais il veut être candidat.À la présidentielle, il obtient plus de 6%, mais son score est effacé par la présence surprise de Le Pen au second tour. La réélection de Chirac est acquise. Entre les deux tours, Chirac lui propose de réintégrer la maison commune. Une fois encore, Bayrou refuse. Il craint le piège. Il ne veut plus servir un roi fainéant qu'au fond il méprise . «Le complexe de supériorité l'aveugle et le détruit», reconnaît l'un de ses anciens amis.

Tandis que l'UMP se crée sous ses yeux et qu'une partie du centre, magnétisée par l'attrait du pouvoir, tente l'aventure du rassemblement, Bayrou, qui n'a plus le choix, commence à conceptualiser le principe «d'autonomie». Mieux vaut un petit chez-soi qu'un grand chez les autres. De défaite électorale en départ de ses troupes, il s'enferme dans cette posture. A force de se répéter qu'il n'a rien à voir avec la droite, il finit par s'en convaincre et ne plus être entouré que par des hommes de gauche dont il finit par adopter le point de vue. Et pourtant, s'il avait dit oui à Chirac, il aurait pu contester à Sarkozy la présidence de l'UMP, disputer à Villepin la succession de Raffarin. On ne refait pas l'histoire... Sa troisième place en 2007 lui donne l'illusion que tout est possible. Il hésite à soutenir Ségolène Royal, mais son surmoi prend le dessus. C'est alors qu'il enrichit son positionnement central d'une analyse philosophique de la politique, comme pour donner corps au néant. Son ami Jean-Louis Bourlanges, qui lui reconnaît d'immenses mérites, «enrage de le voir courir derrière une chimère». Pour lui, la gauche n'a jamais partagé le pouvoir avec le centre. Bayrou, lui, persiste dans ce numéro d'équilibriste. Il perd cinq élections successives sans rien changer à sa stratégie, qu'il pense être une troisième voie politique. Après avoir détruit le centre, voilà qu'il s'autodétruit.«Bayrou n'a pas compris que sous la Ve République, il fallait vivre sous le régime du mariage. Il a préféré mener une vie de célibataire», résume Pozzo di Borgo. Dimanche dernier, au soir du premier tour des législatives, prenant acte du désarroi de ses électeurs traditionnels, François Bayrou a paru consentir à l'inéluctable. La défaite dans son fief? Peu importe! Bientôt, pense-t-il, il sera le recours. La grande force du bayrouisme, c'est qu'il ne s'est jamais nourri que de lui-même. C'est aussi son immense faiblesse.

Revenir en haut Aller en bas
https://sidi-bel-abbes.1fr1.net
 
La chute de la maison Bayrou
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Blog-Forum de Jamel :: Général :: Société-
Sauter vers: