Zouaoui Bouchentouf, le sculpteur Belabbésien aux doigts d'ébène

9 juin 2012

Zouaoui Bouchentouf, le sculpteur Belabbésien aux doigts d’ébène



Quoi de plus émouvant que de consacrer cette journée mondiale de l’artiste à un sculpteur sur bois de bien chez nous, Zouaoui Bouchantouf, natif de Sidi Bel Abbès, la cinquantaine dont la qualité est de garder une discrétion qui lui fait honneur sur sa pratique artistique, s’adonnant pendant des heures à laisser ses doigts nous forger des formes, des motifs, tout un langage ciselé qu’il imprime sur la boiserie de toute sorte, cet art de l’ornemental est par excellence ce qui traduit notre culture algérienne, notre empreinte séculaire.

Il a gardé de son enfance le souvenir intact de ses premier pas à gribouiller sur des papier Canson des lignes maladroites mais déjà le don s’exprimait, et surtout il découvrait que ses doigts au contact du bois sentait un contact ardent, et c’est ainsi qu’il apprit petit à petit à tailler dans du bois ce qui l’inspirait comme dessin , surtout ces « petites fleurs » un peu comme le morceau de Sydney Bechet , « les arabesques » , si bien qu’un meuble qui arrive se voit déjà décorer d’une multitude de choses à ravir l’œil.

Son adolescence à Bel-Abbès au début de l’indépendance était encore sous l’ambiance du « Petit Paris » et de la TAHTAHA avec ses célèbres chioukhs et ses cafés maures, son ambiance sympathique, très « artistique », Zouaoui optait pour le métier de menuisier, l’ébénisterie et c’est dans cette atmosphère qu’il évolue et montre déjà ce que ses doigts savent sculpter.

En 1989, il suit un stage au centre de formation à Chateaurenard et reçoit même les félicitations de monsieur Gaudin maire de Marseille, à titre honorifique, et le voilà poursuivant inlassablement son artisanat, organisant des expositions à Tlemcen, Oran, Alger, au Maroc, en France, passant des heures et des heures devant son « bois » et dialoguant avec lui, brodant sur les meubles d’infinis lignes raffinées. Il se produit partout où l’occasion s’offre à lui pour montrer ses œuvres.

Il continue toujours son parcours toujours discrètement, avec amour, entouré de ses proches, toujours à donner le meilleur de lui-même à un art qui chez nous n’est pas très développé et qu’on aimerait qu’il s’enseigne plus largement dans nos écoles des beaux arts. Sûrement que Zouaoui Bouchentouf se souvient du grand sculpteur bélabésien de renommé mondiale que fut feu Nouara qu’on évoque ici pour la circonstance. On peut dire ces deux personnalités du monde des arts plastiques sont la fierté de notre ville pour son engouement pour les Arts…Salut l’artiste…

par Ahmed Mehaoudi.