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Roland-Garros 2012 : Toute l'actualité du tournoi parisien, qui se tient du 27 mai au 10 juin.
Le filet se resserre pour les cadors à Roland Garros
3 juin 2012 à 22:06
Le Suisse Roger Federer serre la main du Belge David Goffin, 21 ans et 109e mondial, qui vient de le contraindre à jouer un quatrième set. (Photo Gonzalo Fuentes. Reuters)
Tennis. Novak Djokovic et Roger Federer ont peiné hier pour se qualifier en quart de finale. Victoria Azarenka, elle, ne s’en est pas sortie.Le coup de tonnerre n’est finalement pas venu du ciel, mais il a bien failli surgir de la raquette d’Andreas Seppi, 25
e mondial, jusqu’ici connu pour sa récente victoire au tournoi de Belgrade, une épreuve créée par Novak Djokovic. De l’Italien, le numéro 1 mondial avait dit avant le match :
«Il est dans la meilleure forme de toute sa vie.» Hier, en 8
e de finale, le Serbe l’a vérifié, en se faisant une très grosse frayeur, dont il ne s’est extirpé qu’à l’arraché 4-6, 6-7, 6-3, 7-5, 6-3, en 4 h 18 de jeu. S’il ne répète pas la même partition dans les prochains jours, «Djoko» peut donc encore caresser l’espoir d’inscrire à son palmarès le seul titre de Grand Chelem qui lui manque.
Mais que lui est-il donc arrivé hier ? La question se pose, car si Seppi a réalisé une partie solide, Djokovic l’a considérablement aidé en réalisant un nombre invraisemblable de fautes directes. Dans un vent irrégulier, le Serbe a, quatre sets durant, hésité entre recouvrir à l’excès ses coups, et par conséquent jouer très court au risque de se faire fouetter par Seppi, et lâcher ses frappes qui finissaient 20 ou 30 centimètres derrière les lignes. C’est simple : on a vu le premier «vrai» grand coup droit de Djokovic, celui qui colle l’adversaire à 3 mètres de la balle, dans le jeu décisif du deuxième set ! Dans une de ses obscures et délicieuses tirades, le gourou roumain Ion Tiriac expliquait hier dans
l’Equipe :
«Sur terre, tu ne gagnes pas les points que tu gagnes, mais ceux que l’autre perd.» Seppi avait dû méditer cette phrase, décidant d’assurer… et d’attendre que Djokovic déraille. Une tactique payante jusqu’au réveil du Serbe au début du 5
e set bouclé, enfin, assez facilement. Rafael Nadal a dû se régaler devant sa télé.
Acier. Petit, David Goffin avait plein de photos de Roger Federer dans sa chambre. Hier, le prodige belge de 21 ans a pu observer son idole de très près pendant trois bonnes heures, ne cédant qu’en quatre sets (7-5, 5-7, 2-6 4-6). 109
e mondial, ce
lucky loser (battu en qualifications, il a été repêché après le forfait de Gaël Monfils) a, comme Seppi, chahuté la hiérarchie en perturbant très sérieusement le numéro 3 mondial. Le décalage est saisissant entre le physique léger de Goffin (1,80 m pour 67 kg) et la puissance de son jeu, nourri par un placement sans faille, une prise de balle ultra précoce et un répertoire technique complet. Pas complexé pour un sou, David Goffin a réussi l’exploit de tout simplement oser jouer son jeu sans se poser trop de questions.
Ce gamin a un mental d’acier, tout comme Federer, mais le concernant on y est habitué depuis longtemps. Malgré la perte surprise de la première manche, le Suisse a déroulé son jeu de velours. Et pour les amoureux du revers à une main, sa qualification est une bonne nouvelle, puisqu’il est le seul joueur du top 10 à utiliser ce coup. Autre inquiétude pour les esthètes, formulée par Federer lui-même :
«Aujourd’hui, on passe malheureusement très peu de temps au filet.» A ce train-là une montée au filet sur un revers à une main chopé deviendra bientôt une scène de musée.
Suicide. En ce dimanche des idoles bousculées, l’une d’elles est restée au tapis. Une heure après son élimination, Victoria Azarenka ne voyait que le suicide pour se remettre de sa défaite face à la Slovaque Dominika Cibulkova. Expédiée en deux sets (6-2, 7-6), la numéro 1 mondiale ne se trouvait pas d’excuse :
«Tout allait mal. Je ne vois pas ce que je peux trouver de positif dans mon jeu aujourd’hui. J’ai juste mal joué.» Abandonnant l’idée du suicide, la Biélorusse songe désormais surtout à se reposer, avant d’aller s’aventurer sur l’herbe anglaise.
Dans un tournoi où cinq filles du top 10 sont éliminées, Cibulkova a bon espoir de faire mieux qu’en 2009, lorsqu’elle avait atteint la demi-finale. Sa prochaine adversaire sera l’Australienne Samantha Stosur, finaliste en 2011 ou l’Américaine Sloane Stephens qui pourrait bien faire oublier les sœurs Willliams.