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Nigéria : un crash fait plus de 150 victimes, trois jours de deuil
Publié le 03.06.2012, 18h12 | Mise à jour : 22h50
Lagos (Nigeria), dimanche. Des habitants du quartier d'Iju se pressent autour des débris de l'appareil qui s'est écrasé sur un immeuble de deux étages.
Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a décrété trois jours de deuil national après le crash d'un avion de ligne dimanche, sur un quartier de la capitale économique nigériane Lagos. Le chef de l'Etat, qui «a annulé tous ses engagements publics prévus» lundi, a ordonné «une enquête la plus complète possible» sur cet accident.
L'appareil, un avion de la compagnie Dana en provenance de la capitale Abuja pour Lagos, transportait 153 passagers à son bord. «Aucun survivant n'a été retrouvé», a indiqué l'Aviation civile. Dans sa chute, l'avion a heurté de plein fouet un immeuble de deux étages, et balayé un terrain sur lequel étaient bâtis une église et une petite imprimerie. Une épaisse fumée noire s'élevait dans le ciel depuis la zone du crash. Une dizaine de corps carbonisés ont été retirés des décombres d'un immeuble détruit, et pourraient être ceux des occupants du bâtiment, selon un membre des équipes de secours.
Selon le porte-parole de police de l'Etat de Lagos, Joseph Jaiyeoba, l'avion s'est écrasé sur le quartier d'Iju, dans le nord de la ville. Il s'agit de la partie continentale de cette immense agglomération de près de 8 millions d'habitants, construite autour d'une lagune le long des côtes du golfe du Bénin et réputée être la plus grande ville du continent africain.
Des habitants en pleurs ou paniqués
D'après des habitants interrogés par l'AFP, l'avion, volant à très basse altitude dans un bruit assourdissant de réacteurs, est venu heurter un immeuble de deux étages. «L'appareil a volé très bas pendant cinq minutes dans un vacarme infernal, avant de s'écraser sur une zone d'habitation (...). Il s'est ensuite embrasé», a raconté un témoin. Dimanche en fin d'après-midi, des centaines de curieux et badauds convergeaient vers les lieux de la catastrophe.
Un autre habitant, Tunji Dawodu, raconte qu'il «venait de sortir de l'église vers 15H30 quand il a entendu un bruit très fort». «J'ai pensé que c'était une explosion, a-t-il dit. Ensuite une grande flamme s'est élevée de l'immeuble contre lequel l'avion s'est écrasé». Selon d'autres habitants, l'avion a piqué du nez sur les habitations.
De nombreux débris, parmi lesquels une aile détachée de la carlingue, étaient visibles sur les lieux de la catastrophe, où arrivaient les secouristes et policiers. La queue blanche de l'avion, arrachée du reste de la carlingue, était visible au milieu des décombres de maisons en feu, à côté d'un réacteur métallique déchiqueté. Les carcasses de plusieurs voitures calcinées jonchaient les rues alentours, parcourues par des habitants en pleurs ou paniqués.
La compagnie domestique Dana Air, qui jouit d'une réputation de sérieux sur le marché local, a débuté ses activités en novembre 2008 et est aujourd'hui l'une des principales compagnies nigérianes, alignant une flotte d'appareils de type MD-83, selon son site internet. Ses avions relient quotidiennement, jusqu'à 27 vols par jour, les villes d'Abuja, Calabar, Lagos, Port Harcourt et Uyo.
Samedi soir, un avion cargo nigérian en provenance de Lagos, avait manqué son atterrissage à l'aéroport international d'Accra, capitale du Ghana, autre pays d'Afrique de l'Ouest, percutant un minibus et tuant dix occupants du véhicule. Les quatre membres de l'équipage, dont les deux pilotes du Boeing 727 de la compagnie Allied Air, ont survécu à l'accident. [/b]