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Air France admet un sureffectif mais veut éviter «les départs contraints»
Publié le 24.05.2012, 18h24 | Mise à jour : 21h28
Air France, qui veut regrouper ses filiales régionales Britair, Regional et Airlinair, ouvrirait le capital de cette nouvelle entité à un investisseur extérieur, affirme mercredi LaTribune.fr en citant "des sources concordantes".
Le mot est lâché. Air France a reconnu jeudi que sa restructuration conduira à un «sureffectif», dont elle dévoilera l'ampleur dans la deuxième quinzaine de juin. Dans le même temps, dans un objectif d'apaisement social, la compagnie a rappelé qu'elle voulait éviter les «départs contraints». C'est la première fois qu'Air France, qui compte 53 000 salariés, reconnaît publiquement être confrontée à un sureffectif.
La compagnie, associée à KLM et Delta dans l'alliance Skyteam, a également annoncé dans un communiqué les axes de sa future stratégie : réduction de sa flotte court et moyen-courrier à l'horizon 2014 (avec le retrait de 34 avions sur 145 en service actuellement) et renforcement de la flotte de sa filiale à bas coûts Transavia France, en triplant ses appareils en exploitation d'ici 2015-2016 (20 à 22 contre 8 actuellement). Air France a par ailleurs affirmé vouloir proposer une nouvelle offre «moins chère» en classe économique.
«Eviter le recours aux départs contraints reste un objectif»
En janvier, Air France/KLM avait annoncé un plan baptisé Transform 2015 visant deux milliards d'économies en trois ans, avec des mesures immédiates et un volet plus structurel attendu en juin. Les décisions du début d'année destinées à stopper l'hémorragie de trésorerie comprennent un gel des embauches et des salaires en 2012 et 2013, la fermeture de lignes, des billets réduits moins nombreux, ainsi qu'un gel d'investissements et une réduction de frais généraux.
Concernant l'emploi, «la discussion sur les mesures de traitement du sureffectif sera engagée» en juin, a simplement indiqué jeudi Air France. «Eviter le recours aux départs contraints reste un objectif», a de nouveau martelé la compagnie dans son communiqué. Des informations de presse ont évoqué cette semaine un plan de départs volontaires visant 2 500 à 3 000 salariés. Le gel des embauches se traduit déjà par environ 800 suppressions de postes par an, compte tenu des départs naturels.
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Air France: nouvelle polémique avec l'ancien patronLe syndicat Unsa aérien d'Air France s'est élevé jeudi, à une semaine de l'assemblée générale des actionnaires, contre un projet de résolution qui doit être soumis au vote et qui prévoit une prime de «non-concurrence» de 400 000 euros pour l'ex-directeur, Pierre-Henri Gourgeon.
«Qui peut concevoir que l'on demande d'un côté des efforts financiers aux salariés de la compagnie (blocage des salaires sur deux ans) et d'autre part verser à un "ex grand patron", qui a échoué dans sa mission, une somme aussi colossale», avance le communiqué.
Pierre-Henri Gourgeon a démissionné de la tête d'Air France-KLM en octobre dernier. En février 2012, l'ex-dirigeant de la compagnie avait déjà été au centre d'une polémique au sujet de billets à tarifs très réduits en classe business pour l'île Maurice pour lui, sa femme et deux autres personnes. Il avait finalement renoncé à profiter de ces billets face à l'émoi provoqué au sein du personnel, auquel de gros efforts sont demandés.