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Montpellier a les cartes en mains
Mis à jour le 20/05/2012 à 10:47 | publié le 20/05/2012 à 10:04 Avec 3 points d'avance sur le PSG, les Héraultais n'ont besoin que d'un match nul à Auxerre ce dimanche soir pour être sacrés champions de France.Entre effervescence et tension palpable. Montpellier retient son souffle avant la 38e et dernière journée de Ligue 1, dimanche. La perspective de remporter son premier titre rend Louis nerveux. Bouillonnant comme une cocotte prête à exploser, le président héraultais n'a pas eu la force de répondre aux questions des journalistes vendredi. Son départ théâtral de la salle de conférence presse en dit long sur l'insupportable poids de l'attente avant les dernières 90 minutes fatidiques.
Au terme d'une saison exceptionnelle, Montpellier est sur le point d'être sacré champion de France devant Paris. L'histoire revisitée pour la énième fois de David contre Goliath. Avec ses 150 M€ de budget, le PSG à la mode qatarienne ne joue pourtant pas dans la même cour que le club pailladin (39 M€, soit le 13e de L1) au niveau financier. Conscient que la conjonction des astres ne sera sans doute jamais plus aussi favorable à Montpellier, Louis Nicollin confiait au
Figaro : «
Paris est encore une équipe en construction. Mais lors des six ou sept prochaines années, on ne verra plus qu'eux.»
Reste donc aux Montpelliérains à ne pas manquer cette incroyable fenêtre de tir. Pour que cet immense bonheur ne leur passe pas sous le nez, les hommes de René Girard n'ont besoin que d'un match nul à Auxerre, déjà relégué. Un objectif minimal largement dans leurs cordes. Pour les doubler sur le fil, les Parisiens doivent s'imposer à Lorient, ce qui n'a rien d'une sinécure, tout en espérant une défaite surprise de Montpellier dans l'Yonne. «
Le pourcentage de chances d'être champion est vraiment faible. Nous n'avons plus notre destin entre nos mains, reconnaît Christophe Jallet.
Mais cette chance existe et on y croit.» Aux portes du panthéon du football français, les Montpelliérains tentent de rester imperméables à l'ébullition ambiante - il y avait environ 300 supporteurs à l'entraînement vendredi. Avec malice, René Girard tente de minimiser les enjeux de la 38e et dernière journée de L1. Si l'entraîneur montpelliérain reconnaît que ses « s'apprêtent à vivre quelque chose de fabuleux si on fait ce qu'il faut pour aller le chercher, il se refuse néanmoins d'employer les mots «
titre» et «
champion». Un talisman pour se prémunir contre une immense désillusion. Moins superstitieux, Jamel Saihi assène : «
Plus que quelques heures et on va savoir si on est champion ou pas».
Les cinq joueurs qui font la différenceMapou Yanga-Mbiwa, l'intraitableÀ seulement 22 ans, Mapou Yanga-Mbiwa compte déjà parmi les défenseurs les plus craints de la L1. Féroce dans les duels, le capitaine montpelliérain forme avec Vitorino Hilton la deuxième charnière centrale la plus hermétique du championnat. Surpuissant et bon relanceur, il a gagné en maturité et en concentration. Malgré sa jeunesse, le roc de la défense héraultaise dispose d'une solide expérience du haut niveau avec cinq saisons comme titulaire au compteur dans l'Hérault (2 en L2 et 3 en L1). Un défenseur de grand avenir qui a d'ores et déjà séduit Laurent Blanc. Bénéficiant du forfait de Kaboul, Yanga-Mbiwa a été convoqué dans la préliste de 26 joueurs pour l'Euro 2012.
Rémy Cabella, le jokerAprès une première saison de galère en L1 à Arles-Avignon, Rémy Cabella a su saisir sa chance dans son club formateur en s'imposant comme un joker déterminant. Dribbleur invétéré à l'instar de son idole Cristiano Ronaldo, le natif d'Ajaccio a parfaitement suppléé l'absence de Belhanda en raison de la CAN. Décisif à chaque fois que l'on a fait appel lui, Cabella a ensuite endossé le rôle de sauveur quand le meneur de jeu marocain a été suspendu pour les trois dernières journées. Révélation de la saison, le « chouchou » de Louis Nicollin a été nommé par l'UNFP pour le titre de meilleur espoir. Avec ce fer de lance offensif de l'équipe de France Espoirs, Montpellier a de la réserve.
Jamel Saihi, le métronomeLe plus discret des Montpelliérains est loin d'être le moins utile. Plaque tournante du milieu héraultais, Jamel Saihi (25 ans) assure avec simplicité et efficacité la transition entre la défense et l'attaque. Titularisé à 28 reprises, l'international tunisien fait à la fois office de récupérateur et d'organisateur reculé. L'équilibre du jeu collectif repose donc en large partie sur ses épaules. Un rôle sur mesure tant cet ancien n° 10 formé à Montpellier, sa ville de naissance, met sa justesse technique au service des autres. Toujours bien placé et avisé dans ses choix de jeu, Saihi incarne parfaitement le nouvel esprit de conquête pailladin.
Younès Belhanda, la perleSon aisance technique et sa lecture du jeu sont prometteuses. Au point d'attiser la convoitise de grands clubs européens et du PSG. Malgré les sollicitations, le meneur de jeu montpelliérain (22 ans) semble décidé à rester pour disputer la Ligue des champions avec ses camarades de promotion. Formé à Montpellier, où il intégra l'effectif professionnel en 2009, l'international marocain a réalisé une saison pleine (12 buts et 4 passes décisives). Sa progression s'annonce spectaculaire si à l'avenir Belhanda parvient à éviter les provocations (le carton rouge reçu contre Évian lui coûte sa fin de saison) et à maîtriser sa communication.
Olivier Giroud, le dynamiteurMonsieur plus, monsieur buts. Après une première saison d'aaptation dans l'élite (12 réalisations), l'avant-centre au gabarit de déménageur (1,92 m ; 92 kg) a pris son envol pour porter Montpellier vers les sommets. Meilleur buteur de L1 (21 buts), Olivier Giroud s'est montré déterminant dans la réussite montpelliéraine. Réaliste, clairvoyant (9 passes décisives) et précieux dans la construction collective par ses remises en pivot, Giroud a aussi convaincu Laurent Blanc qui lui a offert une première sélection en équipe de France face aux Etats-Unis. Son premier but en bleu lors de la victoire contre l'Allemagne lui a ouvert les portes de l'Euro. L'occasion de confirmer son éclosion.