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Syrie : l'Armée libre réclame des frappes aériennes
Publié le 24.11.2011, 18h54 | Mise à jour : 21h28 ARCHIVES. La Ligue arabe a lancé jeudi un nouvel ultimatum à Damas, lui donnant moins de 24 heures pour accepter l'envoi d'observateurs sous peine de sanctions, et va recourir pour la première fois à l'ONU pour régler la crise en Syrie.
La Ligue arabe a lancé jeudi un nouvel ultimatum à Damas, lui donnant moins de 24 heures pour accepter l'envoi d'observateurs sous peine de sanctions, et va recourir pour la première fois à l'ONU pour régler la crise en Syrie. Certains opposants au régime de Bachar al-Assad ont décidé d'employer la manière forte. L' Armée syrienne libre (ASL), qui a multiplié ces dernières semaines les attaques contre l'armée et les miliciens du régime, a appelé ce jeudi à des à frappes aériennes étrangères contre «certaines cibles stratégiques».
Longtemps réticents à toute internationalisation de la question syrienne, les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé d'appeler le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon à «prendre les mesures nécessaires pour appuyer les efforts de la Ligue arabe pour résoudre la crise en Syrie».
Réunis au Caire, ils ont également invité Damas, dont la participation aux réunions de la Ligue arabe a été suspendue le 12 novembre, à signer leur plan prévoyant l'envoi d'observateurs vendredi au Caire, sous peine de sanctions. Les ministres arabes des Finances ont prévu de se réunir samedi pour décider de ces sanctions, auxquelles Beyrouth s'est déjà dit opposé.
Ces sanctions sont, selon un responsable de la Ligue, «la suspension des vols vers la Syrie, des transactions avec la banque centrale, des transactions commerciales avec le gouvernement à l'exception de celles portant sur les biens de première nécessité pour le peuple, le gel des avoirs financiers du gouvernement et l'arrêt des transactions financières avec ce dernier».
La pire crise économique depuis des annéesL'économie syrienne est déjà affectée par les sanctions prises par l'Union européenne et les Etats-Unis notamment. Des mesures de rétorsion économiques arabes risqueraient d'étouffer la Syrie car la moitié de ses exportations et près d'un quart de ses importations se font avec les pays arabes. Le ministre de l'Economie et du Commerce Mohamad Nedal Alchaar a reconnu dans un entretien à l'AFP que son pays connaissait la pire crise économique de ces dernières années, tout en assurant que le pays pouvait la surmonter en faisant des progrès en terme d'autosuffisance.
L'Armée syrienne libre demande un soutien logistiqueDans le même temps sur le terrain, la répression n'a pas faibli, avec la mort de douze civils, dont six dans la région de Homs (centre). Onze militaires et deux déserteurs ont également été tués dans des affrontements qui font craindre que la révolte populaire entamée mi-mars ne se transforme en conflit armé, avec notamment la constitution de l'Armée syrienne libre (ASL), une force d'opposition regroupant des déserteurs, basée en Turquie. Elle compterait «au moins 20 000 hommes», selon son chef, le colonel Riad al-Assaad
Ce dernier a réclamé jeudi un soutien international et s'est prononcé en faveur de frappes aériennes étrangères contre «certaines cibles stratégiques». «Nous ne sommes pas favorables à l'entrée de troupes étrangères comme cela fut le cas en Irak mais nous voulons que la communauté internationale nous fournisse un soutien logistique», a-t-il précisé à l'AFP. «Nous souhaitons aussi une protection internationale, la mise en place d'une zone d'interdiction aérienne et d'une zone tampon et aussi des frappes contre certaines cibles stratégiques que le régime considère comme cruciales», a-t-il ajouté. L'opposition a annoncé jeudi soir que sept pilotes militaires ont été tués dans une attaque.
La France a plaidé pour le deuxième jour consécutif la création de «corridors humanitaires», tout en reconnaissant l'extrême difficulté de les mettre en œuvre sans un accord de Damas.