Un militant de Greenpeace atterrit dans une centrale nucléaire
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Jamel Administrateur
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Sujet: Un militant de Greenpeace atterrit dans une centrale nucléaire Mer 2 Mai - 15:17
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Un militant de Greenpeace atterrit dans une centrale nucléaire
Publié le 02.05.2012, 08h24 | Mise à jour : 16h09
Survol de la centrale de Bugey (Ain) par un militant de Greenpeace, mercredi 2 mai 2012. À quatre jours du second tour de l'élection présidentielle, et alors que les deux finalistes vont débattre ce mercredi soir, Greenpeace a mené ce mercredi matin une opération coup de poing dans la centrale nucléaire de Bugey, dans l'Ain, afin de relancer le débat sur la sécurité des sites nucléaires en France. Un militant a survolé vers 7 h 40 l'installation nucléaire en paramoteur – un parapente avec un moteur à hélice – et déposé des fumigènes rouges sur le toit de l'un des quatre réacteurs de la centrale.
L'individu, de nationalité allemande, a dû ensuite se poser en catastrophe à l'intérieur de l'enceinte où il a été interpellé par le peloton de sécurité et de protection de la gendarmerie (PSPG - unité spéciale en charge de la protection de la centrale), selon un communiqué de la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN). Un second activiste a été interpellé à l'extérieur du site qui «pourrait avoir servi de guide au pilote de l'engin».
«L'individu de nationalité allemande a été interpellé huit minutes après avoir été repéré»
Le militant a été placé en garde à vue «pour infraction au survol d'une centrale nucléaire et pénétration dans le périmètre de sécurité». Il a été détecté «très rapidement» et était suivi «avant même qu'il ne survole la centrale», a déclaré pour sa part le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, précisant avoir eu connaissance «qu'il s'agissait d'un militant écologiste menant une action médiatique». «Les services de gendarmerie (...) ont été d'une grande réactivité puisque l'individu de nationalité allemande a été interpellé huit minutes après avoir été repéré», a-t-il poursuivi. Une «rapidité de l'intervention» qui a «démontré l'efficacité et la pertinence du dispositif de protection mis en place», conclut la DGGN.
« Il s'agissait de démontrer la vulnérabilité des centrales françaises au risque aérien qui n'est pas pris en compte », réagit Yannick Rousselet, chargé des questions nucléaires au sein de Greenpeace, joint au téléphone. « En cette semaine, à quelques jours du second tour, on veut que l'on prenne en compte cette vulnérabilité, que les politiques prennent conscience du risque énorme que le nucléaire fait courir à la France », explique-t-il encore. « Nous démontrons qu'il n'y a pas de nucléaire sûr ».
Vidéo : le survol filmé par Greenpeace
«La sûreté des installations n'a à aucun moment été remise en cause. Les mesures de sécurité qui ont été renforcées en fin d'année 2011 ont permis une détection et une appréhension immédiate de l'auteur de l'intrusion», a fait valoir EDF dans un communiqué.
EDF Officiel @EDFofficiel : Survol de la centrale nucléaire du #Bugey par ULM #Greenpeace, appréhendé immédiatement par Gendarmerie. Aucune remise en cause de la sûreté 2 May 12 ReplyRetweetFavorite
En décembre, onze militants pénétraient dans deux centrales
« Le risque qui existe est double, celui d'un avion qui tombe et celui d'un acte terroriste», explique Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires de Greenpeace à d'iTélé. «Alors que l’Allemagne a pris en compte la chute d’avion dans ses tests de sûreté, la France refuse toujours d’analyser ce risque pour nos centrales», constate-t-elle. Greenpeace affirme par ailleurs avoir survolé le site de retraitement de déchets nucléaires Areva de La Hague fin 2011.
L’association demande aux deux finalistes à la présidentielle de s’engager afin d'analyser les risques d’agression extérieures sur les centrales nucléaires. A l'appui de sa démonstration, l'organisation publie dans le même temps l'étude d'un expert britannique sur la vulnérabilité des centrales française aux chutes d'avions ainsi qu'une vidéo du survol des piscines de stockage l'usine de la Hague effectué en fin de l'année dernière, «où se trouve plus de 10 000 tonnes de combustibles nucléaires, soit l'équivalent de 130 cœurs de réacteurs... », précise Yannick Rousselet. «Ces matériaux hautement radioactifs ne sont protégés que par des bâtiments simples sans renforcement spécifique contre la menace aérienne», dénonce l'association.
Hollande : «Je fais confiance à l'Autorité de sûreté»
«Greenpeace n'en est pas à son premier coup d'éclat. On voit bien ce que cette organisation veut démontrer, c'est qu'il y aurait des risques nouveaux d'insécurité sur les centrales. (...) Je fais confiance à l'Autorité de sûreté pour dire quels seraient les travaux qu'il conviendrait d'engager pour prévenir tout danger», a réagit François Hollande a réagi sur RMC et BFMTV.
Très récemment, l'organisation avait déjà illustré les failles dans la sécurité contre les intrusions des centrales. Le 5 décembre dernier, onze militants de l‘organisation écologiste avaient déjà déjoué la sécurité des centrales en pénétrant dans celle de Nogent-sur-Seine (Aube) et celle de Cruas (Drôme). A la suite de cette opération spectaculaire, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait annoncé le renforcement des « protections passives» des centrales. «Il faut tirer toutes les leçons de ce qui s'est passé. Il faut en particulier renforcer les protections passives de ces établissements : ça veut dire des grillages qui soient plus fermes, des fossés, ça peut être des chiens qui circulent entre les grillages, des choses très simples en termes de sécurité ». Le Premier ministre François Fillon avait par ailleurs annoncé un audit dont la conclusion devrait être remise en juin prochain.
Notamment poursuivis pour «violation de domicile et locaux professionnels» et «dégradation de biens publics en réunion», les deux militants qui s'étaient introduits dans la centrale de Curas avaient été relaxés. Quant aux neuf activistes qui avaient pénétré dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, le tribunal correctionnel de Troyes (Aube) s'est déclaré «incompétent» le 21 février dernier. Ils étaient poursuivis pour «violation de domicile» mais, dans ses attendus, le tribunal invite le parquet à invoquer le chef d'accusation d' «introduction non autorisée dans un bâtiment intéressant la défense nationale».
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