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L'hommage d'Hollande aux syndicalistes
Mis à jour le 01/05/2012 à 23:00 | publié le 01/05/2012 à 19:27
François Hollande a déposé mardi une gerbe de fleurs sur la tombe de Pierre Bérégovoy «un syndicaliste, un ouvrier, un homme d'État, un grand serviteur de la République», qui s'est donné la mort le 1er mai 1993.
Le candidat PS s'est rendu mardi à Nevers pour notamment honorer la mémoire de Pierre Bérégovoy.
Un pas de côté mais toujours en campagne. Pendant que les syndicats défilaient à Paris pour la Fête du travail, pendant que Nicolas Sarkozy organisait de son côté sur la place du Trocadéro la «vraie fête du travail», François Hollande était, lui, à Nevers pour rendre hommage à Pierre Bérégovoy. L'occasion pour le candidat PS de faire résonner le parcours de l'ancien premier ministre de François Mitterrand, disparu le 1er mai 1993, avec les thèmes de la journée: le travail, mais aussi le syndicalisme.
«La mémoire des morts»Après un bref passage au cimetière de Nevers pour déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Pierre Bérégovoy, François Hollande a tenu une réunion publique devant le Palais ducal, à l'endroit même où François Mitterrand s'en était pris, dix-neuf ans auparavant, à ceux qui avaient «jeté aux chiens l'honneur d'un homme». Pour Hollande, il s'agissait mardi de prolonger le fil de ses déplacements à tonalité historique, après l'hommage à Jean Jaurès à Carmaux et celui à François Mitterrand à Jarnac. «Cela reflète l'idée que la mémoire des morts préside à l'action des vivants», expliquait son porte-parole Bernard Cazeneuve.
Bérégovoy donc. Ancien ouvrier, ancien syndicaliste, ancien secrétaire général de l'Élysée, ancien ministre de l'Économie et des Finances et enfin ancien premier ministre. Un parcours qu'a retracé Hollande à la tribune en s'en prenant systématiquement à Sarkozy par des allusions plus ou moins explicites. «Je veux rendre hommage, moi, à tous les syndicalistes de France, a commencé le candidat. La Fête du travail, c'est la Fête du syndicalisme. Et je ne peux pas accepter qu'il y ait, ici en France, une bataille du 1er Mai contre le syndicalisme.»
«Alors, il y aurait une fausse Fête du travail?»Au fil du discours, les attaques contre le président sortant se font plus directes, notamment lorsqu'Hollande aborde le rassemblement organisé par Nicolas Sarkozy et son changement de pied sur la «Fête du vrai travail» devenue la «vraie Fête du travail». «Conscient de sa bourde, une de plus, voilà qu'il change l'ordre des mots (…) Alors, il y aurait une fausse Fête du travail? Il y en a une qui ne serait pas la bonne?», ironise Hollande avant de renvoyer la majorité à ses contradictions. «Même à droite il y en a qui trouvent qu'il va bien trop loin», a-t-il assuré. Une allusion aux propos de François Fillon qui avait donné le sentiment de se désolidariser de Nicolas Sarkozy lundi sur RTL en assurant qu'il respectait les corps intermédiaires.
Depuis quelques semaines, le président sortant a multiplié les attaques contre les syndicats, au point même de faire sortir de ses gonds François Chérèque, d'ordinaire plutôt placide. Lundi, le patron de la CFDT avait assuré dans
Libération que «le discours de Nicolas Sarkozy (n'était) plus supportable». Son homologue de la CGT, Bernard Thibault, a lui aussi rompu avec une tradition syndicale établie depuis plus de vingt ans en donnant une consigne de vote quasiment nominative en faveur d'Hollande. En dehors de l'après-21 avril 2002, les syndicats ne s'étaient pas engagés politiquement à ce point depuis 1981.