WEB - GOOGLE -ÉCONOMIE ACTU-ECO Conjoncture
La croissance fait son entrée dans l'agenda européen
Mis à jour le 28/04/2012 à 17:03 | publié le 27/04/2012 à 09:35 Angela Merkel interrogée par le quotidien allemand
Leipziger Volkszeitung. Crédits photo : Markus Schreiber/AP
Dans une interview, Angela Merkel annonce qu'un agenda croissance sera au menu du sommet européen prévu en juin.L'Europe fait un pas de plus dans l'insertion de la croissance dans son programme de politique économique. D'après Angela Merkel, interrogée par le quotidien allemand
Leipziger Volkszeitung , l'Europe prépare «un agenda croissance pour le sommet européen» prévu les 28 et 29 juin prochain.
La question de la croissance s'inscrit depuis quelques jours au cœur de l'actualité économique européenne. Jusqu'alors, l'Europe restait de marbre face à la volonté de François Hollande d'intégrer la croissance au pacte budgétaire européen signé en mars par 25 pays de l'Union européenne. Depuis qu'il est arrivé en tête du scrutin présidentiel au premier tour - et qu'il est pressenti pour gagner au second tour - le ton s'est légèrement adouci. Cette semaine, Mario Draghi a dit vouloir «un pacte de croissance» pour un véritable changement de cap de la politique économique en Europe. Sous-entendu: ne regardons plus seulement l'inflation, mais ajoutons la croissance à nos objectifs. Comme aux États-Unis. Un appel soutenu par l'Allemagne.
Toutefois, Angela Merkel refuse fermement «toute renégociation» du pacte d'austérité: «il n'y aura pas de nouvelles négociations sur le traité budgétaire. 25 chefs du gouvernement l'ont signé. Au Portugal et en Grèce, il a déjà été ratifié, en Irlande il fera l'objet d'un référendum fin mai». Et d'ajouter: «Dans beaucoup de pays membres, aussi en Allemagne, le traité budgétaire est dans les mains des parlements».
La chancelière allemande a donc posé les bases du désaccord franco-allemand. En effet, la France et l'Allemagne ne parlent pas de la même croissance. Le socialiste français veut une relance de type keynésien, c'est-à-dire d'augmenter les dépenses de l'État - pour lancer des grands travaux et s'orienter vers l'économie verte - pour relancer l'emploi et la consommation. Pour nos voisins outre-Rhin - ainsi que pour la BCE et les marchés financiers, il ne faut surtout pas de «programmes de conjoncture, qui creuseraient la dette publique». Il s'agit de mettre en place des réformes structurelles qui réorienteraient l'Europe vers la croissance à long terme.
François Hollande, pourtant, est persuadé que Angela Merkel «bougera» sur le sujet s'il venait à remporter la présidentielle, d'après un entretien diffusé dimanche sur Radio J.
Quoiqu'il en soit, l'Europe semble se diriger vers la création d'un pacte de croissance qui va compléter le pacte budgétaire déjà signé. Le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy va bientôt (avant le sommet de fin juin mais après le 6 mai) réunir les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'UE.