Mélenchon termine sa campagne à l'usine

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Mélenchon termine sa campagne à l'usine

Publié le 20/04/2012 à 19:11


Jean-Luc Mélenchon s'est rendu vendredi à l'usine Prevent Glass de Bagneaux-sur-Loing, en Seine-et-Marne.

Jean-Luc Mélenchon a terminé sa campagne par une visite d'usine vendredi, comme il l'avait commencée le 20 juin chez les Fralib de Gemenos (Bouches-du-Rhône), après avoir reçu l'investiture des communistes. Mais avant son passage chez Prevent Glass à Bagneaux-sur-Loing (Seine-et-Marne), le candidat du Front de gauche était dans son «Usine» à lui, le nom de son QG de la porte des Lilas, pour répondre aux questions d'une cinquantaine de représentants de la presse étrangère. Preuve, s'il est besoin, du succès de sa campagne, surprise de 2012. Parti de 6 % en juin, il talonne Marine Le Pen depuis plusieurs semaines, entre 12 % et 15 %.

«Je me souviens d'une réunion avant le premier meeting de Stalingrad avec Jean-Luc Mélenchon et François Delapierre, son bras droit», raconte Clémentine Autain, figure du Front de gauche. «Nous cogitions pour trouver le slogan de la campagne et “Place au peuple” est venu. Place comme les places publiques que nous comptions occuper à la manière des “indignés”.»

La première de ces places a été la Bastille, le 18 mars. Un succès populaire incontestable, avant ceux de Toulouse et de Marseille. «Nous avons été les acteurs de la rencontre entre une offre politique et un contexte historique très singulier, celui de la fin d'un système», croit savoir le directeur de la communication de la campagne, Arnauld Champremier-Trigano. Le Front de gauche pense avoir capté le mouvement des «indignés». «Il a pâti en France de la proximité avec le mouvement social sur les retraites qui n'a rien donné et avec le rendez-vous politique majeur, l'élection présidentielle», indique Champremier-Trigano qui affirme avoir ressenti ces derniers mois «une envie de révolution sans la violence habituellement associée». Il invite à «se souvenir des heurts des précédentes campagnes présidentielles, des militants qui s'agressent à la barre de fer, des bombes lacrymogènes. Là, il n'y a rien eu de tout ça».

«Convention» du Front de gauche

Jeudi soir, porte de Versailles à Paris, lors de son dernier meeting, le candidat s'est exclamé: «Nous n'avons renversé ni une poubelle, ni brisé un Abribus et la mairie de Marseille a dû se gratter la tête pour trouver un banc cassé.» Une révolution très citoyenne… Un mouvement, quoi qu'il en soit, que Jean-Luc Mélenchon ne veut pas laisser retomber. Lors de ce même meeting, le candidat a annoncé la tenue d'une «convention» du Front de gauche. «Après les législatives, il faudra se retrouver tranquillement et discuter des façons de franchir une nouvelle étape», complète Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. D'ici là, le 4 mai, le conseil national du Front de gauche, présidé par Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, se réunit pour débattre de la nouvelle bataille à mener, dès le 7 mai, pour la constitution d'un groupe fort au Parlement. «Ce serait aussi bien que les socialistes ne puissent pas avoir de majorité absolue à l'Assemblée», soit 289 sièges, juge Éric Coquerel, conseiller de Jean-Luc Mélenchon et lui-même candidat dans la 2e circonscription de la Corrèze. «Tout dépendra des résultats de dimanche mais nous pouvons espérer plusieurs dizaines de députés», espère-t-il. Officiellement, le Front de gauche affirme qu'il n'y aura de négociations possibles avec le PS que sur les 80 circonscriptions dans lesquelles le FN pourrait l'emporter. Mais tout se fera au cas par cas, en fonction des circonscriptions et des personnalités…